Raf travaille depuis plus de 30 ans dans la production pétrochimique au port d'Anvers. « Je sais à quoi ressemble un lieu de travail. Je suis aussi actif en syndicat depuis des années à la FGTB et je défends mes collègues, mais aussi les travailleurs à l'extérieur du périmètre de mon usine. »
« Au sein du syndicat, j'ai appris qu'il existait bel et bien une lutte des classes, explique Raf. Notre société repose entièrement sur le travail de la classe ouvrière, mais celle-ci ne peut pas en récolter les fruits. C'est une grande injustice. »
Il faut aussi une voix politique pour soutenir la lutte des syndicats. Et c'est cette voix que je veux porter.
Pour changer cette société, il faut un mouvement de masse, et Raf se tourne avant tout vers les syndicats, qui comptent plus d'un million de membres. « Mais il faut aussi une voix politique pour soutenir la lutte des syndicats. Et c'est cette voix que je veux porter. »
« En tant que travailleurs, nous sommes le groupe le plus important de la société, mais nous n'avons pas vraiment notre mot à dire. Aucun travailleur n'a décidé de travailler jusqu'à 67 ans, aucun travailleur n'a décidé de réduire les transports publics en miettes, aucun travailleur n'a décidé de bloquer les salaires, aucun travailleur n'a décidé de commencer à bombarder la Syrie... »
Tout ce qui touche à la classe ouvrière l'intéresse. « Prenons l'exemple du climat. Là aussi, il s'agit d'une lutte des classes quand on voit qui est le principal responsable et qui doit payer pour cela. Ou encore le logement, le pouvoir d'achat, les transports publics, l'éducation, la santé, les soins de santé, et j'en passe. »
Il est temps d'avoir plus de travailleurs et d'ouvriers dans les parlements. Et un peu moins de costumes sur mesure.
Lors d'une interview avec la télévision du Parlement flamand, Raf a pris avec lui un casque de sécurité. « On doit le porter à l'usine, explique-t-il. Il me rappelle d'où je viens et qui je représente. Des gens qui ont l'habitude de porter des vêtements de travail ou qui doivent rester assis derrière un écran pendant des heures. Des gens qui conduisent un tracteur ou qui font leur travail en uniforme d'infirmière. Il est temps qu'il y ait plus de travailleurs et de travailleuses dans les parlements. Et un peu moins de costumes sur mesure. »
Raf souhaite donc l'abolition de tous les privilèges des politiciens. « Qu'ils vivent comme tout citoyen de ce pays. Alors peut-être que les décisions prises seront un peu plus rationnelles et dans l'intérêt d'un grand groupe plutôt que d'une élite. »