Viols à l’UCL : le PTB réclame l’audition du recteur et la mise en place urgente d’espaces safe sur les campus
Une nouvelle étude menée à l’UCL révèle que 14 % des étudiantes sont victimes de harcèlement et 7,6 % ont subi un viol sur le campus. Ce dernier chiffre atteint même 20,1 % pour les étudiantes membres d’un cercle de guindaille.
Une situation qui doit cesser au plus vite pour le PTB, qui rappelle que l’UCL a été régulièrement pointée pour son manque d’efforts dans la lutte contre le harcèlement. Le parti de gauche réclame d’urgence la mise en place d’espaces safe sur les campus, avec des professionnels formés à la prévention et à la prise en charge des violences sexuelles et sexistes, sur le modèle de structures qui existent déjà en Espagne, les puntos violeta. Le PTB exige également l’audition du recteur de l’UCL, Vincent Blondel, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La cheffe de groupe PTB Alice Bernard fait part de son indignation : « C’est horrible. Les campus doivent être une zone de sécurité, où les étudiantes doivent pouvoir étudier, sortir, faire la fête sans aucun risque. Et on constate tout l’inverse. Pour les femmes, l’université est en fait un lieu potentiellement dangereux. »
Une situation qui scandalise la députée, mais qui, malheureusement, ne l’étonne pas tellement : « La direction de l’UCL doit venir s’expliquer en commission de l’Enseignement supérieur. Ça fait déjà des années que cette université est pointée pour un manque d’initiative en matière de lutte contre le harcèlement et les violences sexistes. En juin dernier, un rapport sur les violences de genre à l’UCL pointait déjà de graves failles : des organes de gestion des plaintes nombreux et dispersés, avec des potentiels conflits d’intérêts, par exemple. Il rappelait que Together, la cellule de prise en charge du harcèlement, est confuse et mal perçue par les étudiantes. Elle est aujourd’hui toujours rattachée aux instances universitaires, contre l’avis du rapport qui demandait des garanties d’indépendance ! Les signalements doivent être pris en charge par une cellule externe. Et surtout, il faut enfin des moyens budgétaires spécifiques pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes. Aujourd’hui on voit qu’en ne tenant pas compte de ces recommandations, on maintient un climat et des violences inacceptables. »
Alice Bernard pointe des solutions : « Cela fait longtemps que le PTB demande la mise en place d’un vrai plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes. En mars 2022, nous avions d’ailleurs proposé au parlement un décret à cet effet. Mais la ministre Françoise Bertieaux (MR) se contente de renvoyer la balle aux établissements universitaires. On voit le résultat. En Espagne, des moyens ont été dégagés et plusieurs villes et campus ont installé des points violets, des espaces safe où a lieu la prévention et également la prise en charge des victimes. La ministre de l'Enseignement supérieur doit fournir aux universités les budgets nécessaires pour lutter contre les violences faites aux femmes sur les campus. »
« La ville de Ceuta par exemple, a dégagé un budget de 60 000 euros de juillet à décembre pour protéger les femmes durant l’été. Qu’attend-on pour développer ce genre de dispositif à l’UCL mais, de manière plus large, sur l’ensemble des campus universitaires ? Avec un budget de 250 000 euros par campus et par an, on pourrait déjà assurer un lieu visible, sécurisant et rassurant pour les femmes à l’université. Une goutte d’eau dans le budget de l’enseignement supérieur », conclut la cheffe de groupe PTB.