Un travailleur sur quatre n'a plus droit à la pension minimum dans les plans de Bart De Wever et Bouchez
Si le futur gouvernement Arizona met ses projets en œuvre, un travailleur sur quatre n'aura plus droit à une pension minimum. C'est ce que révèlent les chiffres que le PTB a demandés au Service fédéral des Pensions. Le parti de gauche invite les négociateurs du futur gouvernement à revoir leurs plans.
La note de négociation du formateur Bart De Wever comprend la proposition de durcir l’accès au droit à une pension minimum. Seuls les travailleurs ayant une carrière de 35 ans et au moins 156 jours de travail effectif par an auraient encore droit à une pension minimum.
Les chiffres de Sigedis*, demandés par le PTB, montrent que cette mesure toucherait un quart des travailleurs. Sur les 65 711 travailleurs qui ont pris leur pension en 2022, 17 554 (26,7 %) ne remplissaient pas ces conditions de carrière plus strictes.
« Si le futur gouvernement Arizona met ses projets en œuvre, un travailleur sur quatre n'aura plus droit à une pension minimum. Les femmes sont particulièrement exposées au risque d'être pénalisées financièrement. Elles risquent en effet de perdre des centaines d'euros de pension, déclare Sofie Merckx, cheffe du groupe PTB à la Chambre. Les femmes travaillent plus souvent à temps partiel. Non pas par choix, mais pour pouvoir combiner travail et famille. Elles assument toujours la majeure partie des tâches de soins, ce qui impacte leurs années de carrière. »
Le PTB s'appuie sur ces chiffres pour faire pression sur les négociateurs fédéraux. Sofie Merckx déclare : « La pension n'est pas une aumône. Il s’agit d’un droit pour lequel les travailleurs ont travaillé et cotisé pendant de nombreuses années. Après une vie de dur labeur, ils devraient avoir droit au repos et à la liberté avec un revenu décent. C'est tout à fait possible, à condition de répartir les richesses de manière plus équitable. Des pays comme la France, l'Autriche, la Finlande et l'Espagne investissent beaucoup plus dans les pensions légales et montrent qu'il est possible de faire les choses autrement. »
* Sigedis gère la base de données du Service fédéral des Pensions