Transfert des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles : le PTB dénonce un accord préélectoral secret
« A plus de huit mois des élections, les présidents des partis de la majorité PS-MR-Ecolo ont déjà un accord préélectoral avant même le vote des citoyens », dénonce Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon. « Un accord sur la répartition des compétences qui engage les prochaines majorités après les élections. C’est donc une volonté claire de la part de ces partis de former une majorité en Région wallonne, en Fédération Wallonie-Bruxelles et en Région bruxelloise. »
« On apprend dans la presse que les présidents des partis de la majorité MR-PS-Ecolo négocient secrètement l’avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles », s’étonne le chef de groupe PTB. « Les élections n’ont même pas encore eu lieu qu’ils décident de reconduire leurs majorités. C’est une drôle de conception de la démocratie. En fait, ils se moquent du processus électoral. »
Le PTB dénonce la méthode mais pose aussi des questions sur le fond du dossier : « L’idée est de transférer certaines compétences actuellement communautaires vers l’instance régionale. Mais en quoi cela va aider, en matière d’efficacité, de diviser, par exemple l’ONE (Office de la naissance et de l’enfance) en un office wallon pour l’enfance et en un office bruxellois pour l’enfance ? Il y aura surtout beaucoup de confusions, de dépenses nouvelles car il faudra doubler l’administration. Et ne parlons pas des pertes d'expérience. C’est une mauvaise idée. »
« Et surtout, poursuit le député de gauche, si la volonté est d’aider la petite enfance, la jeunesse ou la formation, c’est surtout un refinancement qui est nécessaire. Et il ne peut venir que du fédéral en taxant les grosses fortunes. Transférer des compétences de la communauté vers les régions ne va rien arranger pour les secteurs en difficulté vu la situation financière difficile des deux entités. Sans un tel refinancement, on va simplement répartir autrement l’austérité. »
Pour Germain Mugemangango, non seulement les négociations se font dans l’ombre, mais, en plus, elles évitent de s’attaquer au cœur du problème : « En fait, si on veut vraiment soutenir les secteurs sociaux qui dépendent des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne, il faut refinancer ces compétences à la hauteur des besoins et il faut envisager de refédéraliser certaines compétences. Ces présidents de parti évoquent la possibilité de supprimer un ou deux ministres mais si on refédéralise des compétences comme celle de la santé ou du climat ce sont des dizaines de ministres qui peuvent disparaître. C’est dans ce sens-là qu’il faut aller. »