SNCB : le mirage vendu par la Vivaldi bute sur le mur de la réalité des restrictions
« La Vivaldi promet depuis ses débuts une SNCB plus accessible et plus moderne », affirme Raoul Hedebouw, président du PTB. « Mais le mirage vendu par le ministre Georges Gilkinet bute sur la colère des usagers face aux retards, aux problèmes quotidiens et aujourd'hui à celle des cheminots qui ont décidé d'une grève de deux fois 48 heures pour traduire leur ras-le-bol. Nous soutenons leur combat pour de réels investissements capables d'offrir beaucoup plus de trains, ponctuels, confortables, accessibles ainsi que de bonnes conditions de travail. »
Les cheminots et les usagers ne peuvent plus se contenter des belles paroles du gouvernement et de son ministre Ecolo de la Mobilité Georges Gilkinet. Car ce sont les projets du ministre et de la direction de la SNCB et d’Infrabel qui cristallisent la colère.
Maria Vindevoghel, députée fédérale PTB : « Le ministre prétend vouloir des gares plus humaines et plus vivantes, alors qu’il se range totalement derrière le dernier projet de la SNCB qui va retirer 250 cheminots des gares et créer des gares fantômes. Hormis dans les grandes gares, les horaires des guichets vont être réduits. Il n’y aura plus du personnel en permanence que dans une vingtaine de gares dans le pays. Enfin, le personnel venant en aide aux personnes à mobilité réduite (PMR) va être concentré dans une vingtaine de gares. Cela obligera les agents à rouler jusqu’à 50 kilomètres pour venir en aide à une personne en chaise roulante. » La députée de gauche poursuit : « Ces projets de Ryanairisation, le ministre le soutient. Au contraire des cheminots qui, préoccupés par un service de qualité et face à l’intransigeance de la direction et du ministre, ont décidé dʼentrer en action. »
Et la députée d’enfoncer le clou : « Le début de la Vivaldi, c’est la fermeture de 44 guichets. La fin de la Vivaldi, c’est le retrait de 250 cheminots en contact avec les usagers dans les gares. Des gares plus humaines et accessibles, comme le dit le ministre ? Non, en réalité des gares fantômes de moins en moins accessibles. »
Quant aux engagements et aux investissements promis, la députée se montre plus que sceptique. « On nous promet 2 000 engagements en plus par an. Mais, d’un côté, cela ne comble pas la baisse constante du nombre de cheminots depuis 20 ans. Et, de l’autre, ministre et direction des chemins de fer oublient de préciser que de nombreux cheminots quittent le rail en raison des mauvaises conditions de travail. Les nouveaux engagés comblent à peine le nombre de départs. C’est d’ailleurs l’objectif affiché des plans d’entreprise de la SNCB et d’Infrabel qui prévoient de réduire le nombre de cheminots de 2 000 équivalents temps plein d’ici 2032 », rappelle la députée.
Pire, la SNCB est aujourd’hui incapable, faute de moyens et de personnel, de faire rouler l’offre prévue : un train sur 30 est annulé. « C’est comme si, un jour par mois, aucun train ne circulait », rappelle Maria Vindevoghel. « La SNCB a d’ailleurs décidé de supprimer dès décembre prochain 41 trains par jour, dont des trains P (des trains de pointe fort utilisés par les navetteurs)… en raison du manque de personnel. Promettre des trains en plus aux usagers, c’est un mensonge. »
Ce n’est pas avec une telle politique que l’on va changer notre mobilité et attirer les usagers vers les transports en commun. Pour cela, un plan d’investissements ambitieux est nécessaire. « C’est pourquoi, avec le PTB, nous avons présenté un plan d’investissements sur 10 ans : Fais le Switch. Pas des belles paroles comme la Vivaldi, mais un plan concret basé sur les meilleures expériences européennes en matière de transports en commun », conclut Raoul Hedebouw.