Quatre femmes sur dix ont une pension inférieure au seuil de pauvreté
En Belgique, quatre salariées et indépendantes sur dix doivent vivre avec une pension inférieure au seuil de pauvreté. C’est ce qu’indiquent des chiffres récents du Service fédéral des pensions. Cela concerne plus d’un demi-million de femmes. En moyenne, leur pension est inférieure d'un quart à celle de leurs collègues masculins.
« L'écart de pension entre les hommes et les femmes reflète les inégalités structurelles du marché du travail. Des facteurs tels que l’écart salarial, la répartition inégale des tâches de soins et ménagères et le taux élevé de travail à temps partiel chez les femmes font qu’elles accumulent moins de droits à la pension. Le système de pension reproduit ces inégalités », affirme Kim De Witte, député et spécialiste des pensions du PTB.
« Ces dernières années, nous avons observé une évolution positive dans l'écart de pension entre les hommes et les femmes, mais cette tendance pourrait rapidement s'inverser, souligne Kim De Witte. Le gouvernement de De Wever prévoit des coupes budgétaires qui auront un impact disproportionné sur les femmes. À cause du malus pension, la moitié d’entre elles seront sanctionnées sur le plan financier si elles prennent une pension anticipée. En outre, le Bureau du Plan a déjà mis en garde contre la restriction des périodes assimilées. Sans ces périodes, l'écart de pension entre les hommes et les femmes augmenterait de 12 points de pourcentage. »
« Par ailleurs, une femme récemment pensionnée sur trois touche une pension qui se situe sous le seuil de pauvreté. La croyance selon laquelle l'écart se comblerait automatiquement grâce à une nouvelle génération de femmes est donc erronée. Nous devons doter notre système de pension de mécanismes qui valorisent le travail visible et invisible des femmes », conclut Kim De Witte.