Loi « anti-manifestation » : première étape vers un enterrement du projet mais la vigilance reste de mise
« Grâce à une forte mobilisation syndicale, associative et politique, le projet de loi anti-manifestants semble aujourd'hui enterré », réagit Raoul Hedebouw, président du PTB. Il ajoute : « A l’origine, ce projet de loi avait été demandé par le bourgmestre socialiste de Bruxelles Philippe Close mais aussi par celui de Charleroi et Liège. Il a été porté par l’ex-ministre libéral de la Justice Vincent Van Quickenborne puis élaboré et approuvé par le gouvernement Vivaldi. En juillet dernier, il a été encore voté en commission Justice par les partis de la Vivaldi (socialistes et verts compris). C’est une victoire de la mobilisation sociale soutenue par l’opposition de la gauche authentique ». En effet, Raoul Hedebouw réagit à une interview dans la presse de ce samedi où Paul Magnette annonce que le projet de loi est enterré malgré qu’il était pour le projet au départ.
Raoul Hedebouw ponctue : « Sans la mobilisation syndicale et associative, ce projet de loi serait passé. Malgré le vote en commission en juillet, le monde syndical et le monde associatif n’ont rien lâché. Le 5 octobre dernier, ils ont encore mobilisé plus de 10.000 personnes dans les rues de Bruxelles. C'était la quatrième mobilisation sur le sujet. Et elle s'ajoutait à une campagne de sensibilisation et de pétition portée par ce large front social. » Et d’ajouter : « Avec le PTB, nous avons participé et soutenu cette mobilisation syndicale, associative et citoyenne. Nous avons lancé l’alerte au niveau politique dès le printemps dernier. En particulier avec nos députés ouvriers qui cumulent des dizaines d’années d’engagement syndical et militant et qui ont mené une lutte acharnée en commission de l’Intérieur pour retarder le projet de loi du gouvernement ».
Le PTB annonce également qu’il restera vigilant sur le dossier. Le président du PS dit à la fois qu’il enterre le projet de loi et à la fois que « le fondement du texte était légitime ». Il ajoute même : « Il y a sans doute un travail à faire sur cette question, mais faisons-le proprement ». Le président du MR annonce qu’il veut maintenir le projet de loi en l’état.
« Nous ne lâcherons rien », annonce Raoul Hedebouw. Et d’ajouter : « Contrairement à ce qu’explique Paul Magnette, les fondements du texte était illégitimes. Il y a assez de lois pour condamner des actes délictueux. Vouloir infliger une peine d’interdiction de manifester parce qu’un acte a été commis dans le cadre d’une mobilisation sociale et revendicative constitue un recul démocratique que nous continuerons à combattre. » Le président du PTB de conclure : « Nous n’accepterons pas une manœuvre comme celle tentée en juillet dernier qui visait à faire passer le projet de loi en force en y incluant des amendements qui ne changeait rien au fond du projet de loi ».