Le PTB vote contre la nouvelle Commission antisociale de Von der Leyen
Le PTB votera contre la Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen. Le parti de gauche reproche à la nouvelle Commission notamment de vouloir intensifier les mesures d’austérité, pendant qu’elle refuse toute taxation des ultrariches. Le parti dénonce aussi l’absence d’une politique de paix et une complicité continue avec le génocide israélien contre le peuple palestinien.
Mercredi, le Parlement européen votera sur la nouvelle Commission Von der Leyen. La coalition de Von der Leyen sera composée des trois groupes traditionnels – conservateurs, libéraux et sociaux-démocrates – et pourra aussi compter sur le soutien de l’extrême-droite italienne et même des Verts européens. Face à une Commission très à droite, le PTB promet d’incarner l’opposition sociale.
« Face à l’effondrement de l’industrie européenne et l’escalade de la guerre en Ukraine, cette Commission ne propose aucune solution, dénonce Rudi Kennes, député européen du PTB. Je suis choqué que les groupes socialiste et verts soutiendront la politique antisociale de Von der Leyen. »
« Plutôt que de faire contribuer les millionnaires ou les grandes multinationales, cette nouvelle Commission prend en ligne de mire les travailleurs, analyse Rudi Kennes. Au nom de l’austérité, Von der Leyen veut non seulement imposer une série de coupes budgétaires dans les services publics, mais elle veut même contraindre les états à détruire des droits sociaux comme la pension. » En effet, dans la mission des nouveaux Commissaires, aucune taxe sur les ultrariches n’est mentionnée.
Face aux fermetures d’usines partout en Europe, le PTB reproche à la Commission européenne une absence de politique industrielle active et publique. Pour le parti de gauche, il faudrait entre autres présenter une vision publique du secteur énergétique afin de garantir un avenir à l’industrie en Europe.
« Nous sommes face à des États-Unis qui essaient activement d’affaiblir l’industrie européenne, observe Rudi Kennes. Le marché européen et la guerre en Ukraine ont poussé les prix de l’énergie à la hausse. Sans mesures fortes, publiques, nous allons droit dans le mur. »
Selon Marc Botenga, député européen du PTB, cette Commission refuse aussi de s’aligner avec le droit international sur la Palestine : « Israël est accusé de génocide, l’occupation israélienne est déclarée illégale, mais cette Commission refuse toujours d’envisager des sanctions européennes. Cette complicité doit cesser. » Malgré les interrogations du PTB lors des auditions, aucun Commissaire ne s’est prononcé en faveur de sanctions.
Le parti de gauche s’oppose aussi au tournant « militariste » de la nouvelle Commission. Pour la première fois de l’histoire, un Commissaire sera spécifiquement affecté à l’industrie militaire. Le PTB voit d’autres priorités.
Marc Botenga : « Nous dépensons déjà beaucoup plus que la Russie ou l’Inde en dépenses militaires, mais cette Commission veut offrir des milliards à des multinationales de l’armement qui font déjà des surprofits. Mettons cet argent ailleurs. Nos écoles, nos hôpitaux, nos transports publics ont un grand besoin d’investissements. »