Le PTB propose de faire un premier pas vers l'Internet haut débit gratuit
Ce mercredi en séance plénière au Parlement, le PTB a déposé un amendement au projet de loi « tarif social Internet ». Le parti de gauche propose de fournir gratuitement l’Internet haut débit aux ayants droits du tarif social, une mesure qui ne coûterait pas d’argent au contribuable puisqu’elle serait à charge des fournisseurs Internet.
« Le coût de l’accès à Internet est bien trop élevé en Belgique quand on compare nos abonnements Internet à ceux des pays voisins », a déclaré Roberto D’Amico, député PTB au sein de la commission Économie. « Il y a deux ans, le coût était en moyenne 59 % plus élevé qu’en France et 32 % plus élevé qu’en Allemagne, depuis rien ne s’est arrangé, tous les opérateurs ont augmenté leurs tarifs. »
En effet, en 2022 et 2023, les augmentations de prix se sont enchaînées malgré que les fournisseurs aient bénéficié de subsides du gouvernement pour le déploiement de la fibre optique. Au début de ce mois, Proximus décidait encore de relever le coût de ses abonnements.
Le gouvernement place beaucoup d’espoir dans une baisse des prix qui viendrait de l’arrivée du quatrième acteur sur le marché des télécommunications mais les spécialistes restent sceptiques. Roberto D’Amico critique cette vision libérale du gouvernement, relayée par la ministre De Sutter (Groen) : « Vous n’avez pas tiré les leçons de la crise énergétique, on a vanté la concurrence pour faire baisser les prix mais c’est tout l’inverse qui s’est passé. La concurrence a fait émerger des monopoles qui ont eu le pouvoir d’imposer des prix trop élevés. »
Le PTB a mentionné l’exemple du Royaume-Uni qui avait décidé de fournir l’Internet haut débit pour les familles fragilisées avec des jeunes qui devaient suivre leurs cours à distance pendant les confinements. « Personne ne peut nier que l’accès à Internet est devenu essentiel en 2023. Rendre l’Internet gratuit en commençant par les personnes qui ont le moins de moyens, c’est aussi la meilleure manière pour lutter contre la fracture numérique », conclut le député marxiste.