Le PTB demande la convocation d’une commission extraordinaire sur l’état du chemin de fer
« Avec la grève de ces 6 et 7 décembre, les critiques sont de plus en plus sévères sur la politique ferroviaire de la Vivaldi. Et de tous les côtés », affirme Raoul Hedebouw, président du PTB. « Il est temps que le ministre Ecolo Georges Gilkinet vienne s’expliquer et qu’on se penche sur l’état réel du chemin de fer belge. Le ministre nous promet plus de trains demain, mais 1 train sur 30 est annulé tous les jours. Il n’y a jamais eu autant de plaintes à cause des retards. La grève n’est que la pointe visible de l’iceberg. »
Qui croit encore aux belles paroles du gouvernement et de son ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) ? « Il s'agit du 7ème mouvement de grève depuis le début de son mandat et on ne peut que comprendre les cheminots », affirme Maria Vindevoghel, députée fédérale PTB. Depuis le dernier mouvement social aux chemins de fer, de plus en plus d’associations et d’institutions se sont exprimées sur l’état détérioré du chemin de fer, à 1 000 lieues de la bulle dans laquelle vit Georges Gilkinet. Preuve que le malaise est généralisé. « Le ministre répond sans cesse qu’il faut être patient, que cela ira bientôt mieux… Mais cela fait 3 ans qu’il est en poste et la situation se dégrade de mois en mois au lieu de s’améliorer. »
- L’Ombudsrail (service fédéral de médiation des voyageurs) a déjà reçu un nombre record de plaintes pour des trains annulés ou en retard en 2023, avec une hausse de plus d’un tiers par rapport à l’année dernière. La médiatrice a plaidé pour que la SNCB se mette d’abord en ordre de marche avant d'élargir l’offre.
- Les derniers chiffres de ponctualité sont de pire en pire : 86,7 % des trains ont été ponctuels (c’est-à-dire moins de 6 minutes de retard) en septembre. Et moins d’1 train sur 2 est réellement à l’heure (retard de moins de 1 minute).
- Le Bureau du plan a récemment publié une étude montrant que les hausses de l’offre ferroviaire prévues d’ici 2040 par le ministre Gilkinet étaient trop faibles pour avoir un impact notable sur la part modale du train (la part de la voiture va à peine diminuer) ainsi que sur les émissions de gaz à effet de serre. C’est l’ambition même de la Vivaldi en matière ferroviaire qui est en fait remise en cause.
La SNCB a d’ailleurs décidé de supprimer dès décembre prochain 41 trains par jour, dont des trains P (des trains de pointe fort utilisés par les navetteurs)… en raison du manque de personnel. « Une accompagnatrice m’expliquait récemment qu’il lui restait encore tous ses jours de congés légaux de 2023 à prendre. C’est intenable. Dans ce contexte, parler des trains en plus, c’est au mieux une belle promesse, au pire, un mensonge du ministre, poursuit Maria Vindevoghel. Nous demandons qu’une commission parlementaire extraordinaire soit convoquée sur l’état réel du rail avec des auditions. À côté du ministre, nous voulons surtout y écouter la médiatrice du rail, les associations de navetteurs, ainsi que les organisations de travailleurs. »
« Sans revenir sur ces projets de hausse de productivité sur le dos des cheminots, et sans investir réellement et massivement dans le rail, jamais on ne pourra réaliser l’ambition nécessaire pour répondre aux défis de la mobilité et du climat. Pire, au lieu de diminuer la part de la voiture dans les déplacements des belges, sans améliorations sérieuses, c’est celle du train qui risque de baisser », conclut la députée.