« La ministre de l’Enseignement supérieur Françoise Bertieaux (MR) doit redescendre sur Terre »
« Dans ses interviews à l’occasion de la rentrée dans l’enseignement supérieur, la ministre Bertieaux (MR) montre sa vision élitiste de l'enseignement supérieur, dénonce Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au parlement de la Communauté française. »
PVDA
« Dans ses interviews à l’occasion de la rentrée dans l’enseignement supérieur, la ministre Bertieaux (MR) montre sa vision élitiste de l'enseignement supérieur, dénonce Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au parlement de la Communauté française. À propos des nouvelles règles de réussite dans l’enseignement supérieur, elle déclare : “Pourquoi y aurait-il des dégâts si les étudiants prennent les choses au sérieux ?” Ainsi, elle limite la réussite à la seule “volonté” des étudiants et nie l’impact négatif de la précarité et de la nécessité de jober. Madame Bertieaux doit redescendre sur Terre : il n'y a jamais eu autant de jobistes qu’aujourd’hui. »
115 000 étudiants travaillent. C’est presque un sur deux. Un sur quatre par nécessité pour payer ses études. La moitié travaillent pendant l’année continue, même pendant les examens. « Le message que leur envoie la ministre, c’est “si tu n’as pas beaucoup de moyens financiers, tu n’as pas ta place aux études”, affirme Alice Bernard. Avec cette vision, elle veut chasser les enfants de travailleurs de l’enseignement supérieur. Ce n’est pas notre vision de l’enseignement. Le job de la ministre de l’Enseignement supérieur est de mettre en place les conditions pour que tous les étudiants puissent réussir leurs études. Pas d’exclure celles et ceux qui, pour une raison ou pour une autre, rencontrent des difficultés. »
La députée de gauche poursuit : « Au lieu de faire la leçon et mépriser les étudiants, dont la majorité se donnent à fond pour réussir, la ministre devrait aller discuter avec eux. Quand elle explique qu’“étudier, c’est un métier comme un autre”, elle montre à quel point elle ignore la réalité étudiante : de plus en plus d’étudiants doivent combiner études et parfois jusqu’à trois jobs. Si elle écoutait ces jeunes, elle prendrait immédiatement des mesures pour diminuer le coût des études et leur permettre d’effectivement se concentrer sur leurs cours. »
La ministre déclare que “tout le monde n’est pas fait pour” les études supérieures. Alice Bernard estime ces propos très réducteurs : « La réalité est qu’avec les inégalités sociales qui caractérisent notre système éducatif - la Belgique est championne en la matière au sein des pays développés - tout le monde n’a pas eu les mêmes bases et donc n’a pas les mêmes chances de réussir. »
Depuis le début de la législature, les étudiants se mobilisent pour réclamer des mesures pour lutter contre la précarité. La cheffe de groupe PTB estime qu’ils sont ignorés par les partis du gouvernement PS-MR-Ecolo. « La Fédération des étudiants francophones dénonce cette inaction, note-t-elle. C’est d’ailleurs étonnant que des partis de gauche comme PS et Ecolo laissent leur ministre de l’Enseignement supérieur tenir de pareils propos. » Et Alice Bernard de conclure : « Le PTB continuera de soutenir les étudiants et le corps académique dans leur combat pour des études accessibles à toutes et tous. »