Europe : le PTB dénonce le retour du carcan budgétaire
Sous la houlette de la présidence belge, un accord européen a été trouvé sur les nouvelles règles budgétaires. Le PTB dénonce un nouveau « carcan antidémocratique » qui obligera la Belgique a des coupes draconiennes : « Ce texte est même pire que ce que proposait la Commission européenne. C’est un carcan budgétaire qui pousse à la destruction de nos services publics et nos droits sociaux », réagit Marc Botenga, député européen du PTB.
« Ces nouvelles règles cadenasseront toute politique sociale et économique pour les années à venir », dénonce Marc Botenga. « Adopter ces règles revient à priver les gens de toute alternative à la politique néolibérale, avant même les élections. » Des prévisions de la Confédération européenne des syndicats parlent de coupes budgétaires annuelles de 4,5 à 7,5 milliards d’euro pour la Belgique dans les prochaines années. Le député européen rappelle qu’en 2023, la Commission avait déjà utilisé ce mécanisme pour attaquer l’indexation automatique des salaires.
L’accord final engage les gouvernements fédéral et régionaux à travailler à une réduction de la dette publique à 60 % et du déficit budgétaire à 3 % du PIB. De plus, l’accord inclut la demande d’une réduction linéaire du déficit structurel de 0,5 % pour les États en infraction. Le PTB remarque qu’il ne reste plus grand-chose de la flexibilité promise. « Ils parlent de flexibilité, mais tout devra être négocié à l’intérieur du carcan. En échange d’un peu de répit, les États seront poussés à des réformes structurelles antisociales. » Comme toute flexibilité devra être négociée avec la Commission européenne, cette disposition bénéficiera avant tout aux États plus grands comme la France, qui pèsent davantage face à la Commission européenne.
Le PTB accuse en particulier le gouvernement belge. « Quatre partis sur sept du gouvernement Vivaldi se disent opposés au retour de l’austérité. Et pourtant, c’est le gouvernement belge qui a coordonné le retour de ces règles. Comment les socialistes et les écologistes ont pu soutenir ceci ? » Au Parlement européen, Marc Botenga avait demandé au gouvernement belge de saboter les négociations sur les règles budgétaires en refusant de les mettre à l’agenda.
Le parti de gauche critique aussi les dérogations inclues pour les investissements militaires. « Nous allons donc entraver les investissements dans toute une série de domaines, mais surtout pas les subsides pour les grandes multinationales militaires », continue le député européen du PTB. « C’est incroyable, les pays de l’Union européenne, ensemble, dépensent déjà beaucoup plus que des pays tels la Russie ou l’Inde en dépenses militaires. Utilisons cet argent ailleurs. »
Le Parlement européen doit encore approuver les nouvelles règles. Le PTB s’y opposera, mais souligne l’importance d’une grande mobilisation européenne. « Les syndicats européens ont donné l’exemple en décembre dernier à Bruxelles. Si nous ne voulons pas que ces nouvelles règles s’appliquent, il faudra se mobiliser à travers l’Europe. »