Accord MR-Engagés : changer pour reculer par l’austérité
Le 9 juin, le MR et les Engagés promettaient de changer la Wallonie par rapport aux politiques menées depuis 30 ans. « Ce que les gens ont demandé, c’est un changement qui améliore leur vie quotidienne, pas un changement qui l’aggrave. Or la première lecture de l’accord MR-Engagés nous pose plus que des questions », réagit Germain Mugemangango, chef de groupe du PTB en Wallonie.
La “simplification” et la “rationalisation” sont répétées à l’envi dans la déclaration de politique gouvernementale des deux partis. Germain Mugemangango : « Mais simplification et rationalisation semblent être les nouveaux mots code du gouvernement MR-Engagés pour économiser, déréguler et privatiser. Simplifier les structures devrait améliorer le service aux citoyens mais comment le faire si le maître-mot est la “réduction de l’appareil public” ? Va-t-on rationaliser dans le logement social pour couper les budgets d’accès au logement pour les milieux populaires ? Va-t-on diminuer les droits sociaux et les normes environnementales au nom de la simplification, alors que par exemple beaucoup de citoyens sont inquiets quant à la présence de PFAS dans notre environnement ? Comment l'instauration de la "règle d'or" d'austérité européenne au niveau wallon pourrait améliorer la vie des travailleurs alors qu’elle a montré sa faillite au niveau européen ? »
« ”Se recentrer sur l'essentiel” devient le mot de passe d’une austérité menant à la privatisation. Les acteurs "publics" doivent se serrer la ceinture pour dynamiser les acteurs "privés". La multitude des références aux partenariats public-privé pour les maisons de repos, le logement ou les transports publics... annoncent commercialisation et privatisation qui ont mené à des hausses de prix et des baisses de qualité dans les régions et les pays où cela a été appliqué », avance encore Germain Mugemangango. « Alors que les organisations syndicales, le tissu associatif et les organisations de terrain font partie intégrante de nos structures démocratiques, l’annonce d’une réforme des points APE qui permet souvent de faire tenir ces structures risque de les impacter durablement. Ce qui serait une attaque contre ce tissu démocratique indispensable. Nous serons aux côtés de ces structures pour relayer leurs inquiétudes et leurs préoccupations. »
« L’enseignement trop souvent maltraité doit changer mais une des réponses phares du nouveau gouvernement est de s'attaquer au statut des enseignants. C’est ça la réponse de cette majorité aux multiples mobilisations des profs des dernières années ? S’en prendre à la stabilité et aux conditions de travail des enseignants est-il ce qu’il faut faire pour améliorer la qualité dans les écoles ? », s’interroge le porte-parole francophone du parti de gauche.
« Ces choix d’austérité au niveau régional auront aussi des conséquences sur les communes, explique Germain Mugemangango. Une politique d’austérité au niveau régional signifie que les communes, dont beaucoup sont déjà en grande difficulté financière, ne seront pas soutenues. La limitation de l’octroi des allocations de chômage impactera dramatiquement les finances des CPAS et des communes. »
Et de conclure : « Face à ce gouvernement, nous mènerons une opposition déterminée en dialogue avec les citoyens, les travailleurs, syndicats, associations, acteurs de terrain, artistes, enseignants, étudiants… Et construirons ensemble des alternatives sociales fortes. Enfin, si nous ne voulons pas voir appliquer la même politique d'austérité dans les communes, il est essentiel de faire grandir la gauche authentique aux prochaines élections communales. »