Les élus du PTB promettent « un feu d'artifice social au Parlement flamand »
Le Parlement flamand a désormais un tout nouveau groupe. Quatre élus du PTB y siègent pour la première fois dans l’histoire du parti. Ils promettent un feu d'artifice social.
« Le 26 mai, nous avons remporté une victoire en mettant les thèmes sociaux sur la table – la pauvreté, les factures élevées, les pensions... –, constate Jos D’Haese, le tout nouveau chef du groupe PTB au Parlement flamand. Or que voit-on aujourd'hui ? Immédiatement après les élections, ce signal social de l'électeur est déjà oublié. Comme si, au lendemain du scrutin, ces thèmes ne comptaient déjà plus. Le PTB n'a pas été invité aux discussions pour la formation d'un gouvernement flamand, mais nous allons continuer à marteler ces problèmes. Et, dans les prochaines années, nous allons tout faire pour maintenir ces thèmes à l'agenda. Il va y avoir de l'ambiance.»
Le groupe PTB a immédiatement présenté un certain nombre de points sociaux fondamentaux pour les cinq années à venir.
Jos D’Haese sera chef de groupe, mais il se centrera aussi sur le climat et le problème de la pauvreté des enfants. « Pour nous, il n'est pas seulement important d'augmenter l'ambition en matière de climat – l'ambition du gouvernement précédent était nulle, et le résultat est donc également nul –, mais aussi de le faire d'une manière socialement juste. C'est pourquoi nous prônons des mesures ambitieuses, comme des investissements importants dans les transports publics. C'est comme ça que l'on peut offrir aux gens une alternative à la voiture. Et nous allons bien sûr continuer à nous opposer à la taxe kilométrique que les partis traditionnels veulent instaurer en Flandre. Celle-ci a été mise de côté avant les élections parce que ce n'était vraiment pas populaire, mais on voit qu'elle est à nouveau mise sur la table. Nous allons coupler cette opposition à la taxe kilométrique à la lutte pour des transports en commun meilleurs et gratuits. »
« La lutte contre la pauvreté des enfants est logiquement une de nos priorités absolues, souligne Jos D’Haese. L’ancienne ministre flamande en charge du dossier, la N-VA Liesbeth Homans, avait promis de réduire de moitié la pauvreté des enfants. Mais, ces dix dernières années, celle-ci a doublé. Il faut prendre des mesures efficaces et pas juste symboliques. Il ne s'agit pas de chiffres, mais d'enfants qui grandissent dans la pauvreté. Et il faut vraiment faire quelque chose. »
Je veux faire entendre les histoires de mes patients au Parlement
Pour Lise Vandecasteele, médecin généraliste à Médecine pour le Peuple à Anvers, la lutte contre le pauvreté est tout à fait prioritaire : « Je travaille depuis douze ans à Médecine pour le Peuple, où les gens peuvent venir sans argent consulter leur généraliste. Tous les jours, j'entends des histoires de personnes pour qui joindre les deux bouts est un casse-tête et qui n'arrivent pas à se payer les soins de santé nécessaires. Je veux faire entendre ces histoires-là au Parlement. Les parlementaires sont beaucoup trop peu en contact avec ce qui se passe vraiment pour la population. Ils décident de nombreuses mesures qui vont à l'encontre des intérêts des gens. Moi-même, je vais continuer à travailler à mi-temps comme médecin pour rester en contact avec cette réalité. »
Lise Vandecasteele veut aussi s'attaquer aux listes d'attente dans le secteur des soins. « Beaucoup de gens ont besoin d'aide psychologique mais ne peuvent pas se la payer, ou bien ils sont sur une interminable liste d'attente. Les soins pour les personnes atteintes de handicap ou les soins de première ligne doivent également être plus accessibles. Je veux faire de ces questions mes objectifs de combat. »
Je suis impatient de mener l'opposition pour une facture d'énergie payable
Tom De Meester est connu pour avoir inventé le terme de « Turteltaxe », cette taxe qui avait été imposée en Flandre il y a quelques années par la ministre Turtelboom. C’est également lui qui a dirigé la campagne du PTB qui a permis de supprimer cette taxe. Il est depuis des années le spécialiste du PTB dans les dossiers liés à l’énergie, un domaine qu'il continuera à traiter au Parlement flamand. « Pour notre groupe, la lutte pour une facture d'énergie payable fait partie des priorités, dit-il. Je suis impatient de mener l'opposition à ce sujet. Ces dix dernières années, la facture d'énergie a doublé, encore plus en Flandre que dans le reste du pays. Inclure les coûts de l'électricité verte dans la facture d'énergie des ménages est une des grandes causes de l'explosion du montant de celle-ci. »
Le manque de logements sociaux est également un problème très important pour Tom De Meester. « Les prix des logements explosent. Les loyers deviennent de plus en plus impayables. En Flandre, il y a environ 135 000 personnes qui sont sur des listes d'attente pour un logement social. Au lieu d'avancer, nous reculons. Il faut absolument donner la priorité aux investissements dans les logements sociaux, mais aussi dans la rénovation du parc actuel. »
Il y a un immense problème d'accessibilité financière des soins aux personnes âgées
Kim De Witte est le spécialiste des pensions du PTB. Au Parlement flamand, il veut défendre l'accessibilité des soins aux personnes âgées et de l'enseignement. « Ces dernières années, j'ai énormément travaillé sur les pensions. Un aspect de cette question est l'accessibilité financière des soins aux personnes âgées. À Hasselt, où je vis, les prix des maisons de repos publiques ont récemment été relevés à 1 730 euros. J'ai calculé combien d'habitants de Hasselt avaient les moyens de payer ce montant avec leur pension : moins de 10 % ! À Gand, on vient d'augmenter les prix à 1 900 euros. Il y a donc un immense problème de soins abordables pour les personnes âgées. La privatisation croissante n'est pas la solution. Les gens qui ont travaillé toute leur vie ont droit au repos et à la liberté avec un revenu décent. Dans la riche Flandre, ce droit est menacé de disparition. »
En ce qui concerne l'enseignement, Kim De Witte considère qu'il y a des problèmes à trois niveaux. « Premièrement, on constate que les enseignants n'en peuvent plus. L'encadrement est beaucoup trop limité, et certainement après l'instauration récente du "décret M", très décrié par les enseignants. Deuxièmement, il y a un problème de coût pour les familles. En principe, l'enseignement fondamental est gratuit. Dans la pratique, ce n'est pas du tout le cas. Deux écoles sur trois ont même instauré une "taxe tartines". Les parents doivent payer quand leurs enfants mangent leurs tartines dans le réfectoire de l'école. Troisièmement, il y a aussi le projet pédagogique. La N-VA veut de plus en plus un enseignement d'élite. Nous sommes pour un enseignement démocratique, avec un large premier degré, accessible à chacun. Nous voulons aussi faire entendre une voix de gauche conséquente sur ce thème. »