Le PTB plus proche de toi et toi plus proche du PTB. Renforce la vague sociale.!

Télécharge notre app

Manipuler l’indexation pourrait nous coûter des centaines dʼeuros de salaire brut par an

Les partis de l’Arizona veulent limiter l’indexation automatique des salaires. Le service d’études du PTB a calculé que cela pourrait coûter aux travailleurs jusqu’à 2 195 euros par an. Si le gouvernement précédent avait mis en œuvre cette limitation, un travailleur moyen aurait perdu près de 4 000 euros de salaire brut entre 2022 et 2025.

Lundi 27 janvier 2025

Manifestation pour nos salaires.

Les salaires bruts sont automatiquement indexés en Belgique afin de protéger les gens en cas de hausse des prix. C’est nécessaire. Les prix ont considérablement augmenté ces dernières années et, sans une protection adéquate des revenus, la vie devient de plus en plus difficile pour les travailleurs.

Les partis de l’Arizona veulent affaiblir ce système. Ils veulent toucher à l’index. Sous la pression des organisations patronales, ils veulent ralentir l’évolution des salaires. De cette manière, les entreprises conservent davantage de bénéfices pour leurs actionnaires.

Dans cette étude, nous examinons les plans des partis de l’Arizona pour l’indexation et calculons ce que cela va nous coûter. Nous démontrons que les travailleurs risquent de perdre des milliers d’euros. Si ces plans avaient été mis en œuvre au début de la précédente coalition en 2021, nous aurions perdu jusqu’à 2 100 euros de salaire brut par an.

Nous expliquons trois mécanismes de manipulation de l’indexation des salaires en Belgique :

  1. Les salaires ne suivent pas l’augmentation réelle des prix, mais un indice ajusté appelé « indice santé ». Quatre produits fréquemment achetés n’y figurent plus depuis 1994 : l’essence, le diesel, l’alcool et le tabac. L’augmentation du prix de ces produits n’est plus prise en compte dans l’indice. Si par exemple le prix du diesel et de l’essence augmente de manière considérable, comme ça a été le cas ces dernières années, les salaires n’augmentent pas en même temps. On perd donc en salaire réel.
  2. Les salaires n’augmentent pas en même temps que les prix, mais avec un retard. Dans de nombreux secteurs privés, le salaire n’augmente qu’à un moment fixe de l’année, souvent le 1er janvier. On a donc dû dépenser de plus en plus pour les courses ou l’énergie au cours de l’année précédente. On perd donc du pouvoir d’achat en attendant l’indexation des salaires. Cet argent, il est à jamais perdu.
  3. Pour déterminer de combien le salaire brut augmente, nous ne prenons pas en compte le niveau des prix à ce jour, mais une moyenne sur une période de quatre mois. Les partis de l’Arizona veulent porter cette période à 12 mois, soit trois fois plus long. Cela signifie qu’il faudra attendre plus longtemps avant de voir son salaire compensé après la hausse des prix. On perd donc encore plus d’argent pendant plus longtemps.

Ces plans vont toucher tous les travailleurs de notre pays. Dans cette étude, nous prenons l’exemple d’un travailleur exerçant une profession couverte par la commission paritaire 200, dite « Commission paritaire auxiliaire pour employés ». Il s’agit du plus grand secteur privé, avec 523 000 employés. Un certain nombre d’autres secteurs, employant aussi bien des ouvriers que des employés, appliquent un mécanisme similaire. Nous partons du principe que ce travailleur touchait un salaire brut de 3 886 euros en 2021, soit le salaire brut moyen de tous les travailleurs belges.

1. L’indice santé ne suit pas toutes les augmentations de prix

En Belgique, les salaires sont adaptés lorsque les prix des produits et services dont on a besoin augmentent. Notre revenu est ainsi protégé et, même si les produits deviennent plus chers, nous pouvons toujours les acheter pour le même travail. C’est ce système que l’on appelle indexation des salaires.

Pour savoir de combien les prix augmentent, les prix de centaines de produits et de services sont observés chaque mois. Sur la base de ces prix et des habitudes de consommation des Belges, on établit une moyenne mensuelle. Cette moyenne est appelée l’indice des prix à la consommation. La vitesse à laquelle l’indice des prix à la consommation a augmenté en un an est ce que l’on appelle l’inflation. En septembre 2023, par exemple, l’inflation belge était d’environ 3,8 %. Cela signifie que la vie en septembre était en moyenne 3,8 % plus chère que l’année précédente, en septembre 2022.

Ces dernières années, les prix à la consommation ont fortement augmenté, en particulier ceux de l’énergie et de l’alimentation, qui sont deux produits de première nécessité. C’est pourquoi l’inflation belge a atteint des sommets ces dernières années. Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, l’inflation de 9,6 % en moyenne en 2022, de 4,1 % en 2023 et d’encore 3,1 % en 2024, a marqué la fin d’une décennie de très faibles hausses de prix. En outre, il ne semble pas que nous reviendrons à une période de faible inflation dans un avenir proche. C’est pourquoi le mécanisme d’indexation est très important pour nous protéger d’une inflation élevée.

Depuis longtemps, les gouvernements successifs tentent de modifier ce mécanisme. Ils essayent de le réduire et de l’affaiblir. En 1994, le gouvernement Dehaene a restreint l’indice en ne prenant plus en compte tous les produits dans l’indice des prix à la consommation. Ils ont élaboré un nouvel indice et l’ont appelé « l’indice santé ». Pour calculer cet indice, on ne tient pas compte des augmentations de prix de l’essence ou du diesel et des produits tels que le tabac et l’alcool. Tous des produits fréquemment achetés et dont le prix peut fluctuer fortement.

Depuis son introduction, l’indice santé est déjà inférieur de près de 3 % à l’indice réel. Par conséquent, nous perdons chaque année près de 3 % de notre salaire brut. C’est ce que montre le graphique 1.

Graphique 1 : Retard des salaires dû au fait que l’indice de santé (IS) ne suit pas entièrement l’indice des prix à la consommation (IPC). Nous calculons le retard salarial (RS) comme suit : RS(a)=IS(a)/IPC(a)-1, où les deux indices sont normalisés à l’année 1994. Source : Statbel

2. Lorsque les prix augmentent, les salaires suivent... en retard

Chaque mois, l’indice santé et l’indice des prix à la consommation sont calculés. Mais cela ne veut pas dire que notre salaire est ajusté chaque mois. Le salaire mensuel des travailleurs suit les prix avec un certain retard. En période de forte inflation (augmentation rapide des prix), ce retard peut coûter cher aux travailleurs. Le prix des courses augmente, mais le salaire qu’on touche au même moment n’a pas encore suivi.

La manière dont les salaires sont ajustés à l’augmentation du coût de la vie diffère d’un secteur à l’autre et est fixée dans les conventions collectives. Dans cette étude, nous prenons les travailleurs couverts par la commission paritaire 200, dite « Commission paritaire auxiliaire pour employés ».

Le salaire mensuel de ces travailleurs est ajusté chaque année au 1er janvier. À ce moment-là, le salaire mensuel devrait rattraper son retard accumulé par rapport à l’augmentation du coût de la vie sur l’année écoulée. Pour cela, on tire les salaires vers le haut jusqu’à un niveau proche du niveau de l’indice. Mais le salaire que les travailleurs ont perdu au cours de l’année écoulée parce qu’il n’a été ajusté qu’au 1er janvier n’est pas compensé.

Graphique 2 : Évolution du salaire mensuel réel au cours de la période 2021 - 2025 (ligne bleue) par rapport au salaire mensuel de référence de janvier 2021 (ligne rouge).​ La zone en bleu mesure la perte de salaire. Nous tenons compte d’une indexation annuelle des salaires en janvier, comme pour la CP 200, et de l’unique augmentation des salaires de 0,4 % de décembre 2021. Nous nous basons sur un salaire mensuel brut de 3886 euros, ce qui correspond au salaire brut moyen en 2021. Source : StatBel pour les données historiques, Bureau fédéral du Plan pour les perspectives d’inflation jusqu’à fin 2025.
 

Le graphique 2 montre l’évolution du salaire réel depuis janvier 2021. Le graphique montre que les salaires réels restent presque toujours inférieurs au salaire de référence, et que les années où l’inflation était élevée, comme en 2021 et 2022, la perte de salaire réel était importante. Nous pouvons additionner les pertes par année :

Au total, les travailleurs de cette commission paritaire ont donc perdu entre 400 et 3 700 euros par an de salaire brut. En 2025, le Bureau fédéral du Plan prévoit à nouveau une inflation assez élevée. Cela coûterait à nouveau près de 730 euros de salaire brut en raison du report de la révision de l’index.

Aujourd’hui, les salaires sont ajustés de différentes manières selon les secteurs. Pour certains, cela se produit à un ou deux moments fixes par an. Pour d’autres, comme les services publics, l’ajustement intervient juste après le dépassement d’un indice pivot. Il s’agit d’une valeur déterminée de l’indice. 

Un système d’indexation avec l’indice pivot peut réagir plus vite lorsque l’inflation est élevée et adapter les salaires plus rapidement que sur une base annuelle. Dans ce cas, la perte de salaire brut est moins importante qu’avec une indexation annuelle. 

Les négociateurs veulent aussi modifier cet élément. Nous lisons dans la note De Wever, au point  52d :

« Nous alignons le mécanisme d’indexation du secteur public sur la plus grande partie du secteur privé. Nous maintenons le principe selon lequel les allocations sociales et les salaires des fonctionnaires sont automatiquement adaptés lors d’un dépassement de l’indice pivot, mais nous procédons désormais à cette (ces) adaptation(s) à un moment fixe, à savoir le 1er janvier. »

Les négociateurs des partis de l’Arizona souhaitent modifier ce mécanisme et faire en sorte que tout le monde doive attendre le 1er janvier. Avec cette mesure, tous les secteurs qui utilisent un indice pivot perdront encore plus de pouvoir d’achat.

3. L’index est davantage affaibli

Troisième mécanisme à cause duquel les salaires sont à la traîne par rapport au coût réel de la vie : le choix de ne pas utiliser l’indice santé lui-même, mais de recourir à ce que l’on appelle l’indice santé lissé. On ne tient pas seulement compte du niveau des prix à la fin de l’année : on prend aussi en considération la moyenne du niveau des prix au cours des quatre derniers mois de l’année. Pour calculer l’ampleur de la révision de l’index, on compare le niveau moyen de l’indice santé de ces mois avec celui de l’année précédente.

Les partis de l’Arizona veulent également modifier ce calcul. Au lieu de se baser sur le niveau de prix moyen des quatre derniers mois de l’année, ils veulent prendre en compte l’ensemble de l’année écoulée. La note De Wever l’indique au point 66c :

« Nous veillons à refléter correctement l’évolution de l’inflation au niveau général des prix en basant l’indice santé lissé sur les valeurs moyennes de l’indice des 12 derniers mois. »

Avec cette mesure, lorsque les prix augmentent, les ajustements salariaux sont moins importants. Le graphique 3 montre l’évolution de l’indice santé au cours des quatre dernières années. Il montre également l’évolution de l’indice santé lissé sur quatre et douze mois.

Le graphique 3 montre les effets des plans de De Wever. La courbe verte, qui décrit le lissage sur 12 mois, est nettement en-dessous de la rouge, qui correspond à un lissage sur 4 mois. Selon la « super note », cette mesure a pour but de « refléter fidèlement l’évolution de l’inflation », mais en réalité, elle induit une forte sous-estimation de l’inflation. Résultat : les salariés perdent une part importante de leur salaire brut.

Graphique 3 : Impact de la période de lissage sur l’indice santé. La ligne bleue représente l’indice santé, la ligne rouge un lissage sur quatre mois, et la ligne verte un lissage sur douze mois. Source :StatBel et calculs propres.

Les ajustements de l’indice prévus par les partis de l’Arizona auront un impact important sur le salaire brut des travailleurs. Surtout si, comme prévu, l’inflation reste élevée.

Nous calculons l’ampleur de cet impact si cette mesure avait été adoptée au début de la législature précédente. Pour cela, nous supposons que la mesure aurait un impact sur la fixation des salaires à partir du 1er janvier 2022.

Le graphique 3 illustre l’effet du lissage plus long sur le salaire brut de ce travailleur moyen. Le lissage plus long débouche sur un salaire brut nettement inférieur pour chacune des quatre années considérées. Dans les années qui suivent des périodes de fo rte inflation, comme les années 2022 et 2023, la différence est très prononcée.

Graphique 4 : Salaire mensuel brut d’un travailleur de la commission paritaire 200 pour la période 2021 - 2025 avec un salaire brut moyen de 3886 euros en 2021. La courbe rouge représente le salaire brut dans le cadre de la réglementation actuelle. La courbe verte représente le salaire brut si les plans de l’Arizona avaient été appliqués en 2021. La zone verte correspond à la perte de salaire cumulée due aux plans de l’Arizona.  Source :StatBel et calculs propres.

La figure 4 montre également la perte de salaire cumulée au cours de ces quatre années en utilisant les zones marquées en rouge. Chaque année, il y a une perte de salaire. Cette perte de salaire a une incidence sur la rémunération brute mensuelle ainsi que sur le pécule de vacances et la prime de fin d’année. D’après nos calculs, la perte de salaire annuelle totale est la suivante :

La perte de salaire s’élève à 2 195 euros en 2023. Au total, pour la période 2022-2025, la perte atteindrait près de 4 000 euros en quatre ans.

Ces sommes importantes sont perdues pour les travailleurs. Ce n’est pas parce que leur salaire mensuel est adapté à l’augmentation de l’indice santé avec du retard qu’ils peuvent, d’une manière ou d’une autre, récupérer leur perte de revenu par la suite.

En outre, l’analyse ci-dessus montre qu’en période de forte inflation, comme en 2022 et 2023, la perte pourrait augmenter fortement. Les projets des partis de l’Arizona menacent d’ouvrir une brèche dans notre pouvoir d’achat, et cette brèche ne sera pas refermée.

La réduction des salaires bruts ainsi imposée aux travailleurs profite essentiellement aux marges bénéficiaires des grandes entreprises. En Belgique, les marges bénéficiaires brutes augmentent depuis des années.

4. Exemples réels

La Commission paritaire 200 couvre les travailleurs du secteur privé actifs dans de nombreux secteurs. Les salaires bruts au sein de cette commission sont très variables, mais il est clair que tout le monde est perdant avec cette proposition. Nous examinons les cas de Jan, Martine et Michiel :

Jan a obtenu son diplôme du supérieur pendant la crise du covid et a commencé son premier emploi en tant que concepteur de sites web en 2021. Il a commencé avec un salaire brut de 2 362 euros et gagne aujourd’hui 2 868 euros bruts. Si l’indexation avait été lissé comme le suggère l’Arizona, il gagnerait aujourd’hui 2 845 euros. Et depuis 2021, il aurait également perdu 2 404 euros.

Martine travaille depuis 26 ans en tant que représentante du service client. Aujourd’hui, elle perçoit un salaire brut de 3 920 euros. Dans le cadre des plans de l’Arizona, ce montant s’élèverait à 3 889 euros. En outre, elle aurait perdu 3 287 euros au cours des dernières années si l’indice avait été lissé sur 12 mois.

Michiel a obtenu son diplôme universitaire en 2012 et travaille dans le secteur de l’informatique depuis une douzaine d’années. Il est déjà passé par plusieurs fonctions. Aujourd’hui, il perçoit un salaire de 5 991 euros bruts par mois. Si les plans Arizona avaient été appliqués en 2021, ce montant s’élèverait à 5 943 euros. Mais il aurait perdu 5 022 euros de salaire brut au cours de la période 2022 - 2025.

5. Questions fréquentes

Le lissage est-il nécessaire pour mieux refléter les hausses de prix réelles ?

La « super note » de De Wever affirme que le mécanisme d’indexation actuel reflète mal les augmentations de prix. Le passage au lissage sur 12 mois serait nécessaire pour mieux refléter les augmentations de prix. Mais comme nous l’avons montré, rien de tout cela n’est vrai. Sur la base des données des quatre dernières années, un lissage sur 12 mois implique une forte sous-estimation des hausses de prix réelles. Cela a un impact négatif significatif sur les salaires des travailleurs du secteur privé.

Mais les salaires rattraperont cet écart avec le temps, non ?

L’indexation automatique assure l’adaptation des salaires avec un décalage. Les plans des partis de l’Arizona augmentent l’impact de ce retard en reportant d’un an une partie de l’indexation. Vous bénéficiez de cette indexation différée avec un décalage d’un an. Le salaire que vous avez perdu cette année-là, vous l’avez perdu pour toujours.

Mais sʼil nʼy a pas dʼinflation, cela ne change rien ?

Plus l’inflation est élevée, plus la perte est importante. Nous avons calculé que nous aurions perdu jusqu’à 2 195 euros bruts en 2023 si le mécanisme avait été introduit en 2021. Aujourd’hui, l’inflation a diminué, mais elle est loin d’avoir disparu. La manière dont l’inflation évoluera à l’avenir est actuellement imprévisible, mais de nombreux signes indiquent qu’une inflation relativement élevée, de l’ordre de trois à quatre pour cent, deviendra la nouvelle norme. Les projets du président américain Donald Trump d’instaurer des droits de douane commerciaux feront grimper les prix, et donc l’inflation, en flèche. Mais le changement climatique, la guerre et d’autres phénomènes peuvent également provoquer des pénuries et donc des hausses de prix. 

Annexe : Tableau des salaires bruts CP 200 par mois

MoisSalaire brut (lissage sur 4 mois) en euros nominauxSalaire brut réel (lissage sur 4 mois en euros de 2021)Rémunération brute avec lissage sur 12 mois en euros nominauxPerte due au lissage sur 12 mois par rapport au lissage sur 4 mois en euros nominaux

01/2021

3.886

3.886

3.886

0

02/2021

3.886

3.878

3.886

0

03/2021

3.886

3.867

3.886

0

04/2021

3.886

3.854

3.886

0

05/2021

3.886

3.848

3.886

0

06/2021

3.886

3.840

3.886

0

07/2021

3.886

3.807

3.886

0

08/2021

3.886

3.787

3.886

0

09/2021

3.886

3.797

3.886

0

10/2021

3.886

3.742

3.886

0

11/2021

3.886

3.696

3.886

0

12/2021

3.902

3.707

3.902

0

01/2022

4.041

3.756

3.973

-69

02/2022

4.041

3.732

3.973

-69

03/2022

4.041

3.713

3.973

-69

04/2022

4.041

3.701

3.973

-69

05/2022

4.041

3.673

3.973

-69

06/2022

4.041

3.642

3.973

-69

07/2022

4.041

3.612

3.973

-69

08/2022

4.041

3.583

3.973

-69

09/2022

4.041

3.548

3.973

-69

10/2022

4.041

3.466

3.973

-69

11/2022

4.041

3.474

3.973

-69

12/2022

4.041

3.480

3.973

-69

01/2023

4.489

3.861

4.331

-158

02/2023

4.489

3.889

4.331

-158

03/2023

4.489

3.867

4.331

-158

04/2023

4.489

3.893

4.331

-158

05/2023

4.489

3.878

4.331

-158

06/2023

4.489

3.884

4.331

-158

07/2023

4.489

3.852

4.331

-158

08/2023

4.489

3.823

4.331

-158

09/2023

4.489

3.850

4.331

-158

10/2023

4.489

3.837

4.331

-158

11/2023

4.489

3.830

4.331

-158

12/2023

4.489

3.813

4.331

-158

01/2024

4.555

3.851

4.535

-20

02/2024

4.555

3.824

4.535

-20

03/2024

4.555

3.803

4.535

-20

04/2024

4.555

3.821

4.535

-20

05/2024

4.555

3.807

4.535

-20

06/2024

4.555

3.799

4.535

-20

07/2024

4.555

3.772

4.535

-20

08/2024

4.555

3.772

4.535

-20

09/2024

4.555

3.791

4.535

-20

10/2024

4.555

3.773

4.535

-20

11/2024

4.555

3.766

4.535

-20

12/2024

4.555

3.751

4.535

-20

01/2025

4.719

3.848

4.681

-38

02/2025

4.719

3.841

4.681

-38

03/2025

4.719

3.841

4.681

-38

04/2025

4.719

3.841

4.681

-38

05/2025

4.719

3.840

4.681

-38

06/2025

4.719

3.839

4.681

-38

07/2025

4.719

3.827

4.681

-38

08/2025

4.719

3.820

4.681

-38

09/2025

4.719

3.839

4.681

-38

10/2025

4.719

3.824

4.681

-38

11/2025

4.719

3.822

4.681

-38

12/2025

4.719

3.816

4.681

-38

Étude du service d'études du PTB réalisée par Geert Haverbeke avec la collaboration de Benjamin Pestieau, Ben Van Duppen et Laurent Petit