Chapitre 2 : Comment ils veulent nous faire travailler encore plus longtemps pour moins de pension
La future coalition Arizona tente de trouver 27 milliards d’euros d’ici 2029 et voudrait économiser immédiatement 2 milliards d’euros sur les pensions. D’ici 2040, cette économie sera au moins dix fois supérieure car ce n’est qu’à ce moment-là que les mesures envisagées seront pleinement effectives. Pour faire toutes ces économies, l’Arizona veut nous faire travailler plus longtemps pour moins de pension. Ils mettent fin aux crédits-temps de fin de carrière et au système de prépension (RCC) qui rendent la fin de carrière plus supportable. Les travailleurs ayant un métier pénible et les femmes sont doublement touchés.
Travailler plus longtemps pour moins de pension
Suppression des crédits-temps de fin de carrière : il devient impossible de souffler
Le malus pension ou comment décourager les gens de prendre leur pension anticipée
Retraite anticipée après 42 années de travail « effectif » : un cadeau empoisonné
Empêcher l’accès à la pension minimum
Attaque généralisée contre les pensions dans les services publics
Deux pas en arrière dans le calcul de la pension des femmes
Annexe : Notre système de pensions est tout à fait payable
Vous trouverez ci-dessous les quatre grandes attaques contre nos droits à la pension et concernant la fin de notre carrière.
Travailler plus longtemps pour moins de pension
Les partis de la coalition Arizona veulent que nous travaillions plus longtemps pour moins de pension. Pour cela, ils suppriment les crédits-temps de fin de carrière et la prépension (RCC), et pénalisent financièrement celles et ceux qui prennent une pension anticipée (malus pension).
Suppression des crédits-temps de fin de carrière : il devient impossible de souffler
Pour les RCC (l’ancienne pré-pension), les crédits-temps de fin de carrière et tous les autres régimes qui encouragent la sortie anticipée du marché du travail dans les secteurs privé et public, il n’y aura plus de nouveaux entrants à partir de la date de l’accord de gouvernement.
Les partis de l’Arizona négocient donc la fin de la plupart des mécanismes qui permettent de souffler un peu en fin de carrière. Le système de prépension avait déjà été presque entièrement démantelé par les gouvernements précédents, ce qui a eu de lourdes conséquences : depuis le démantèlement du régime de prépension en 2012, pour chaque prépensionné en moins, il y a eu au moins un malade de longue durée supplémentaire (55+).
L’Arizona veut maintenant supprimer tous les autres régimes qui encouragent la sortie anticipée du marché du travail. Les crédits-temps de fin de carrière sont aussi dans le viseur. C’est le mécanisme qui permet de passer à quatre cinquièmes ou à mi-temps à partir de 55 ans. Ils ne seront plus accessibles avant 60 ans et 35 années effectives de carrière et les périodes de crédit-temps ne seront plus assimilées pour la pension. En rendant ce système de moins en moins accessible, l’Arizona s’attaque aux travailleurs et travailleuses qui choisissent de ralentir en fin de carrière. Mais pour être exact, il ne faut pas parler de « choix » : à 55 ans, on est souvent épuisé et on a besoin de plus de repos pour récupérer. C’est encore plus vrai pour les métiers pénibles, qui seront particulièrement touchés si cette mesure passe.
Cela signifie que les travailleurs et travailleuses épuisés en fin de carrière ont le choix suivant :
a. Travailler jusqu’à l’épuisement et finir par dépendre d’une allocation de maladie
b. Partir en retraite anticipée dès que possible (avec un éventuel malus sur la pension, voir plus loin)
c. Volontairement moins travailler, avec la perte de revenus correspondante (si le patron le permet)
Exemple : Marianne, aide-soignante de 60 ans perdra 196,7 euros par mois à cause de l’Arizona
Marianne aura 60 ans en 2025 et souhaite travailler en 4/5e grâce à un crédit-temps de fin de carrière.
Marianne est célibataire et travaille comme aide-soignante dans une maison de repos publique. Le travail est physiquement exigeant, elle décide donc de prendre un crédit-temps de fin de carrière. Cela lui permet de travailler en 4/5e et de souffler un peu. Lorsqu’elle travaillait à temps plein, elle gagnait 2 355,68 euros nets (3 500 euros bruts). Grâce au crédit-temps de fin de carrière, elle a maintenant un revenu de 2 312,26 euros, soit une perte de 43,42 euros (un salaire de 2 115,69 euros nets + une allocation de crédit-temps de 196,57 euros).
Malheureusement, le nouveau gouvernement de l’Arizona a décidé de supprimer les crédits-temps de fin de carrière à partir de 2025. Elle souhaite travailler en 4/5e, mais a besoin pour cela de l’accord de son entreprise. Son revenu sera de 2 115,69 euros, car elle n’a plus droit à l’allocation de crédit-temps.
Le montant de la pension est diminué d’un malus de X % (jusqu’en 2030), de X % (jusqu’en 2040), de X % (à partir de 2040) par année d’anticipation avant l’âge légal si le retraité remplit la condition de carrière pour la retraite anticipée mais pas celle liée aux 35 années de carrière de 156 jours avec prestations de travail effectives.
Le malus pension vise à pénaliser les travailleurs souhaitant prendre leur retraite anticipée sans avoir accumulé 35 années de travail effectif. Ces « années de carrière » excluent les périodes dites « assimilées » qui, jusqu’à présent, comptaient dans le calcul de la carrière. Il s’agit notamment des périodes de maladie, de crédit-temps, de prépension ou de chômage.
Cette mesure toucherait durement les pensions, car on estime qu’environ 70 % des travailleuses et 40 % des travailleurs n’atteignent pas ce seuil de 35 années effectives. Le malus provoquerait donc une forte réduction de leur pension.
Exemple : Michelle, infirmière qui, à 62 ans, perdra 320 euros brut de pension par mois
Elle a étudié quatre ans pour devenir infirmière et travaille depuis 40 ans dans le secteur des soins : prendre soin des gens, les soulever et les déplacer, dire au revoir, faire de longues gardes, le manque permanent de personnel… Elle a travaillé 10 ans à temps partiel lorsque ses enfants étaient encore petits. Elle a été malade pendant deux ans en raison d’un cancer du sein et un an à cause d’un grave burn-out. Elle a été au chômage pendant 8 mois au cours de sa carrière. Michelle n’atteindra les 35 années effectivement travaillées qu’à 66 ans. Si elle s’arrêtait à 62 ans, elle perdrait 20 % de sa pension. Sur une pension de 1 600 euros bruts, cela signifie une perte de 320 euros bruts.
À partir de 60 ans, les salariés pourront prendre une retraite anticipée après 42 années de carrière avec prestations de travail effectives.
Enfin, voilà une bonne nouvelle, pourrait-on penser. Il serait possible de partir à la retraite à 60 ans après une carrière de 42 ans. Celui qui commence à travailler à 18 ans peut donc prendre sa retraite à 60 ans. Mais il y a anguille sous roche. Il s'agit d'années de carrière effectivement travaillées, les périodes assimilées ne comptent pas. Celui qui a été malade ou (temporairement) au chômage pendant sa carrière ne remplit pas la condition.
La future coalition Arizona essaie avec cette coquille vide d'enterrer une fois pour toutes la discussion sur les métiers pénibles. Mais tout le monde sait que ceux qui travaillent dans un métier pénible ne peuvent souvent pas travailler 42 ans sans interruption. Que ce soit en raison de maladie, de chômage (temporaire), d'un accident du travail ou d'autres formes d’accident de la vie.
On estime que seulement 6 000 personnes ayant une « carrière parfaite » pourraient partir plus tôt à la retraite, alors que chaque année plus de 110 000 personnes prennent leur retraite. Il s'agit donc d'une goutte d'eau. Ce n'est pas une solution pour les métiers pénibles, mais un cadeau empoisonné. Surtout lorsque cette nouvelle règle menace de remplacer d'autres régimes, par exemple la retraite anticipée à 63 ans après 42 années de carrière qui, elle, tient bien compte des périodes assimilées.
Empêcher l’accès à la pension minimum
La pension minimum est accordée à partir du 1er janvier 2025 à partir de 35 années de carrière avec pour chacune d’elle au minimum 156 jours de travail avec prestations professionnelles effectives.
Nous supprimons progressivement les périodes assimilées pour les périodes de préretraite (RCC), de chômage de longue durée et des crédits-temps de fin de carrière, par exemple.
La pension minimum a été instaurée pour garantir un minimum de pension aux personnes ayant eu un bas salaire, une carrière plus courte ou souvent interrompue. L’Arizona veut empêcher l’accès à la pension minimum en introduisant une condition supplémentaire : 35 années effectivement travaillées. Les années de prépensions, de crédits-temps ou de chômage de longue durée ne seront plus assimilées comme années « effectives » de travail et ne compteront plus dans le calcul des années nécessaires pour avoir accès à la pension minimum. Et un très grand nombre de travailleurs et de travailleuses seront pénalisés. Actuellement, 90 % des hommes et 77 % des femmes parmi les nouveaux pensionnés ont droit à une pension minimum. Avec la nouvelle condition, environ trois femmes sur dix et six hommes sur dix auraient droit à une pension minimum.
Cette restriction de l’accès est totalement contraire à l’objectif de la pension minimum et fera en sorte qu’à terme, très peu de travailleurs et de travailleuses pourront en bénéficier. Cela signifie une perte de revenus pour un million de futurs pensionnés.
La pension minimum pour une personne seule s’élève à 1 640 euros nets (1 773 euros bruts) après une carrière de 45 ans. Ceux qui n’ont que 30 années de carrière reçoivent une pension nette d’environ 1 093 euros (calcul : 30/45 ans = 1093/1640 euros nets). Vous bénéficiez de la pension minimum lorsque votre pension légale est inférieure au montant de la pension minimum.
Ceux qui n’ont pas droit à la pension minimum reçoivent la pension légale inférieure ou une garantie de revenus aux personnes âgées (ce qui est appelé la Grapa). C’est une sorte de revenu d’intégration pour les personnes âgées. Cette allocation est inférieure au seuil de pauvreté effectif et s’élève à 1 549,42 euros bruts pour les personnes seules et 1 012,67 euros pour une personne cohabitante. Pour rappel : une chambre en maison de repos coûte en moyenne 2 100 euros.
Pour une personne seule, cette proposition signifie une perte pouvant aller jusqu’à 150 euros par mois. Un cohabitant peut perdre jusqu’à 600 euros par mois.
Attaque généralisée contre les pensions dans les services publics
Nous supprimons progressivement cette inégalité de calcul de la pension dans la fonction publique en allongeant annuellement, pour ce calcul, la période de référence de deux ans à partir du 1er janvier 2025 afin qu’elle atteigne 20 ans à la fin de la législature. À partir de 2030, cette période de référence sera relevée annuellement d’un an pour atteindre 40 ans à partir de 2050.
L’Arizona veut s’attaquer aux pensions des services publics. Concrètement, elle envisage d’allonger la période de référence pour le calcul des pensions du secteur public. Actuellement, la pension des travailleurs nommés du service public est basée sur les 10 dernières années de carrière. L’Arizona propose de passer ien 2029 à un calcul sur les 20 dernières années, puis d’augmenter cette période d’une année supplémentaire chaque année, jusqu’à atteindre 40 ans d’ici 2050. Cette réforme entraînerait une perte de plusieurs centaines d’euros par mois sur les pensions des travailleurs du secteur public.
Le prétexte avancé est celui de l’harmonisation des régimes de pension. L’Arizona s’appuie aussi sur l’idée que « les fonctionnaires ont déjà une bonne pension et ne devraient pas se plaindre ». Comme si réduire les pensions des travailleurs et travailleuses des services publics allait améliorer celles du secteur privé... Rien n’est plus faux. Le vrai problème n’est pas que les pensions des services publics seraient trop élevées-elles sont dans la moyenne européenne. Le problème, c’est que les pensions du secteur privé sont beaucoup trop basses. En Belgique, les critères de calcul dans le privé (45 ans pour une carrière complète, 60 % du salaire, et l’ensemble des 45 années de carrière comme période de référence) font partie des plus désavantageux par rapport à nos voisins européens. Le vrai combat doit porter sur l’amélioration des pensions dans le privé, pas sur l’alignement vers le bas des pensions du public.
L’âge de la retraite des militaires (56 ans) et des accompagnateurs de train de la SNCB (55 ans) sera progressivement relevé. À partir du 01/01/2026, leur âge de la retraite sera progressivement relevé de 6 mois par an, en respectant les attentes légitimes des personnes proches de leur âge de la retraite, jusqu’à l’âge légal de la retraite (67 ans).
L’Arizona prévoit donc de relever l’âge de la pension à 67 ans pour les accompagnateurs de train et les militaires. Pour les accompagnateurs de train, l’âge effectif de la retraite est actuellement d’environ 60 ans. Quasiment personne ne peut partir à 55 ans car ils doivent justifier d’une carrière d’au moins 30 ans. Les accompagnateurs de train ont accepté des conditions de travail extrêmement flexibles (comme ne connaître leur horaire de travail que la veille pendant un quart de l’année) et stressantes (ils sont en première ligne face au mécontentement des voyageurs et subissent régulièrement des agressions), en échange de meilleures conditions de départ à la pension. Cet accord pour les cheminots est désormais remis en cause. La SNCB peine déjà à recruter suffisamment d’accompagnateurs pour répondre à la demande, et cette réforme ne fera qu’aggraver la situation.
Pour ce qui est des militaires, il est évident qu’on ne peut pas être déployé sur le terrain à un âge avancé. Une carrière militaire est, par nature, stressante, dangereuse - faut-il rappeler qu’un militaire peut perdre la vie au combat ? - et physiquement éprouvante.
L’Arizona fait peu de cas de celles et ceux qui servent quotidiennement le pays. En tentant de dépeindre les accompagnateurs de train et les militaires comme des « privilégiés », elle cherche à les opposer aux autres travailleurs. Le problème n’est pas que ces professionnels puissent partir plus tôt à la retraite, mais que les précédents gouvernements ont démantelé les mécanismes de pension anticipée dans le secteur privé.
Deux pas en arrière dans le calcul de la pension des femmes
Les projets de l’Arizona pour les pensions représentent non pas un mais deux pas en arrière pour les femmes.
La pénalisation des carrières plus courtes et souvent interrompues dans le système de pension a un impact particulièrement négatif sur les femmes. Elles assument plus fréquemment des tâches de soins ou des tâches ménagères à la maison. Elles travaillent également davantage à temps partiel, soit pour concilier travail et vie de famille, soit parce que l’offre d’emplois à temps plein est insuffisante. Elles sont donc particulièrement impactées par la suppression des crédits-temps de fin de carrière, par l’introduction d’un malus pension et par de nouvelles conditions pour accéder à la pension minimum.
Mais l’Arizona ne s’arrête pas là. Elle s’en prend à une série de « droits dérivés ». Ces droits dérivés, comme la pension de survie et la pension de divorce, sont essentiels pour les revenus de nombreuses femmes retraitées et contribuent largement à réduire l’écart de pension entre hommes et femmes. La coalition Arizona veut les supprimer.
Une pension de survie est un droit à la pension pour le veuf ou la veuve après un décès. Actuellement, plus d’un demi-million de personnes (667 086) reçoivent une pension de survie, dont la grande majorité sont des femmes. L’Arizona veut remplacer cette pension par une allocation transitoire temporaire d’une durée maximale de deux ans. Cela constitue une attaque massive contre les pensions, principalement des veuves. Le Bureau fédéral du Plan (2023) a calculé, sur la base de chiffres de 2017, que la suppression de la pension de survie entraînerait une perte moyenne de 1 098 euros pour les femmes, contre 69 euros pour les hommes.
Après un divorce, la carrière de l’ex-partenaire dans le secteur privé peut donner droit à une pension de conjoint divorcé. L’ex-partenaire peut revendiquer cette pension lorsqu’il/elle prend sa pension (anticipée) ou atteint l’âge légal de la pension. Souvent, les femmes restent (à temps partiel) à la maison, en accord avec leur partenaire, pour s’occuper des tâches ménagères et n’atteignent donc pas une carrière complète. La pension de conjoint divorcé compense une partie de cette perte de revenus. Les partis de la coalition Arizona négocient actuellement la suppression de ce droit.
Le Bureau fédéral du Plan (2023) a estimé que la suppression de la pension de divorce entraînerait une perte moyenne de 145 euros par mois pour les femmes, contre 16 euros pour les hommes.
La même étude a conclu que la suppression des droits dérivés (pension de survie et pension de divorce) ferait passer l’écart de pension entre hommes et femmes de 24 % à 50 % sur la base des chiffres de 2017.
Conclusions
Les partis de l’Arizona veulent poursuivre le démantèlement de notre système de pensions. Avec leurs politiques, ce sont des centaines d’euros que les travailleurs perdront s’ils souhaitent prendre une pension anticipée ou alléger leur charge de travail en passant à un quatre-cinquième en fin de carrière. Ce sont aussi des centaines d’euros en moins pour celles et ceux qui font tourner nos
services publics au quotidien.
Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez prétendent défendre ceux qui travaillent, mais en réalité, ils cassent encore un peu plus celles et ceux qui ont bossé dur toute leur vie. Qu’on soit ouvrier à la chaîne, infirmière, ouvrier du bâtiment, travailleur dans la logistique ou la distribution, éboueur, chauffeur de bus ou de train, aide-ménagère ou bien d’autres encore... Après des années de tâches physiquement et mentalement épuisantes, on n’a souvent pas d’autre choix que de s’arrêter plus tôt ou de ralentir sérieusement. En fin de carrière, s’arrêter plus tôt ou bénéficier d’un jour de repos supplémentaire par semaine n’est pas un privilège, c’est une nécessité pour tenir le coup.
Les attaques de l’Arizona frappent aussi durement les femmes. Elles les poussent encore plus dans la précarité, creusant toujours davantage les inégalités. Pour les politiciens de l’Arizona, le travail des femmes semble invisible. Carrières plus courtes, interruptions pour s’occuper des enfants, tâches ménagères non reconnues... Dans les secteurs où les femmes sont majoritaires, le travail à temps partiel est devenu la norme. Avec les mesures de l’Arizona, 7 femmes sur 10 seraient lourdement pénalisées si elles optaient pour une pension anticipée et n’auraient plus accès à la pension minimum.
Annexe : Notre système de pensions est tout à fait payable
« Notre système sera en faillite si nous ne prenons pas les mesures nécessaires », répètent les partis de droite. Pourtant, la Belgique est loin d’être le pays qui consacre le plus de moyens à son système de pensions. À titre de comparaison, la France et l’Autriche allouent chacune au moins 2 % de leur PIB de plus que la Belgique pour financer leurs pensions.
Il s’agit d’un véritable choix de société : combien voulons-nous investir pour prendre soin de nos aînés ? En Belgique, ils sont 2,6 millions, soit plus de 22 % de la population. Est-il excessif de consacrer 14 % ou 15 % de la richesse nationale, comme c’est le cas en France et en Autriche, à leur garantir une retraite digne ?
Les partis de droite agitent le spectre de la faillite du système des pensions, mais ce sont ces mêmes partis qui l’organisent en réduisant notre salaire différé, c’est-à-dire la part de notre salaire qui finance la sécurité sociale, et donc nos pensions.