Volvo Trucks licencie 290 intérimaires : « Les emplois stables et décents doivent devenir la norme »
« Les intérimaires ne sont pas des kleenex », s’est indigné Steven De Vuyst, député fédéral du PTB. Face à l’annonce du licenciement imminent de 290 travailleurs intérimaires chez Volvo Trucks, à Gand, le PTB propose rendre plus rapide et automatique la transformation d’un contrat intérimaire en contrat stable.
Une baisse du volume de production chez Volvo Trucks Gand est invoquée pour ne pas renouveler après le 12 juillet le contrat de 290 intérimaires occupés dans l’usine. Il s'agit bien souvent de travailleurs qui ont travaillé dur pour Volvo pendant un an et demi, ou même deux ans. Ce sont eux et leurs efforts qui ont permis à l’entreprise de réaliser des bénéfices records en 2018.
Le 30 janvier dernier, Martin Lundstedt, président et CEO du groupe Volvo, a en effet déclaré fièrement : « 2018 a été une année record pour le Groupe Volvo. » L'an dernier, le chiffre d’affaire a augmenté de 17 % pour atteindre 38,1 milliards d'euros. Les bénéfices, eux, ont atteint le niveau record de 3,85 milliards d’euros. Jackpot pour les actionnaires, donc.
« Avec le PTB, nous voulons que les emplois stables et décents deviennent la norme, réagit Steven De Vuyst, député fédéral du PTB élu en Flandre-Orientale. L'expansion fulgurante des emplois à temps partiel, de l’intérim et autres flexi-jobs empêche de nombreuses familles de construire un avenir. Par exemple, une jeune intérimaire de Volvo Trucks s’est vu refuser un bail pour un logement car elle ne pouvait pas garantir trois ans de sécurité d'emploi. »
« Les travailleurs occupés six mois chez un même employeur sous contrat intérimaire ou temporaire doivent recevoir automatiquement un contrat à durée indéterminée, poursuit Steven De Vuyst. Les gens d’abord. D’autant que le calculateur de tax shift de la CSC montre que Volvo Trucks peut bénéficier de 7,5 millions d'euros supplémentaires en avantages fiscaux en 2019 grâce aux mesures du gouvernement. Avec cet argent, ces 290 personnes pourraient parfaitement être payées. Tout cela va maintenant aller dans les poches des actionnaires et ces travailleurs, comme intérimaires, ne recevront même pas d'indemnité de départ. »