Voici le trio qui tirera la liste PTB pour le Parlement bruxellois
La tête de liste Françoise De Smedt, ancienne travailleuse en milieu hospitalier et figure de proue de la campagne du PTB Bruxelles pour baisser les loyers, sera suivie de deux travailleurs des plus grandes entreprises de la Région.
Françoise De Smedt sera donc la troisième femme à tirer une liste PTB à Bruxelles, après Maria Vindevoghel, l'ancien nettoyeuse et syndicaliste qui tire la liste fédérale, et Nele Vandenbempt, médecin chez Médecine Pour Le Peuple, qui tire la liste pour le parlement flamand.
En 2014, le PTB a envoyé quatre députés au Parlement bruxellois. Le parti de gauche avait alors réussi à faire élire Youssef Handichi, un chauffeur de la STIB, pour représenter les travailleurs du plus grand employeur public en Région de Bruxelles-Capitale. Cinq ans plus tard, le PTB veut doubler sa fraction et renforcer encore la présence de travailleurs et ouvriers au Parlement. Le but est que Youssef Handichi rempile et soit rejoint par Francis Dagrin, ouvrier et syndicaliste chez Audi, la plus grande usine privée de la Région. Après Maria Vindevoghel, ancienne syndicaliste de la Sabena et tête de liste aux fédérales, le PTB confirme sa volonté d'envoyer des travailleurs et travailleuses dans les différentes parlements.
Françoise De Smedt : « Un Bruxellois sur trois reporte ses soins de santé pour des raisons financières. Pour moi, ce ne sont pas des statistiques, mais des personnes et des visages que j'ai croisés »
Françoise De Smedt, 42 ans, a travaillé 15 années en milieu hospitalier. « J'ai soigné des gens pendant 15 ans et j'ai vu les problèmes de santé mais aussi les difficultés que les gens rencontrent tous les jours. Un Bruxellois sur trois reporte ses soins de santé pour des raisons financières. Pour moi, ce ne sont pas des statistiques, mais des personnes et des visages que j'ai croisés, raconte-t-elle. À un moment, on réalise que soigner et aider les gens est nécessaire, mais qu'il faut aller encore plus loin. Car quand ce sont les finances qui décident de la santé, on réalise qu'il y a problème fondamental. Pour changer le système qui produit tous ces inégalités, j'ai choisi de passer de l'hôpital à la politique. »
« Un des plus grands problèmes qui réduit le pouvoir d'achat des ménages en Région Bruxelles-Capitale, c'est l'explosion des loyers, poursuit Françoise De Smedt, qui pendant deux années a dirigé la campagne du PTB “Baissons les loyers”. 10 000 familles quittent Bruxelles chaque année tellement la ville est devenue impayable. Le PTB veut baisser les loyers de 150 euros en moyenne pour augmenter le pouvoir d'achat des familles. Il faut fixer des loyers maximaux à ne pas dépasser, selon des critères objectifs tels que la surface, la qualité etc. Pour moi, c'est l'un des grands défis pour Bruxelles et le PTB veut en faire l'un des enjeux de cette campagne électorale. »
Youssef Handichi : « Les transports gratuits de bonne qualité, c'est social et écologique »
Avec Youssef Handichi, à la deuxième place, le PTB indique clairement l'importance que le parti de gauche accordera à sa proposition des transports publics gratuits.
« Les transports gratuits de bonne qualité, c'est social et écologique, affirme l'ancien chauffeur de bus. Cela veut dire moins de voitures et moins de pollution. Car ceux qui aujourd'hui prennent la voiture pourront prendre les transports en commun gratuits demain. Les transports gratuits, c'est aussi une mesure sociale qui redonne du pouvoir d'achat aux familles. Cela rend la mobilité conviviale et cela fait baisser les incivilités contre le personnel de la STIB. Nous voulons changer le quotidien des gens. Rendre plus facile la vie des Bruxellois et donner de l'oxygène à la planète en même temps, c'est construire une toute autre société. »
« Je suis fier de mon parti, qui a lancé le débat sur la gratuité des transports en commun, confie l'ancien délégué syndical. Quand on proposait le transport public gratuit, au début, tout le monde disait que c'était populiste et impayable. Le PTB fait clairement bouger les lignes. Mais la gratuité pour les uns et pas pour les autres, cela ne suffit plus. Et on ne peut plus accepter de reporter encore la décision de six ans. L'urgence sociale et climatique est là, il faut agir maintenant. »
L'ancien travailleur STIB vient de terminer un premier mandat au parlement Bruxellois. Malgré ce mandat il se sent encore plus un « stibard » qu'un politicien. « Je dois avouer que j'ai du mal à parler de "mes collègues" du parlement. Ils vivent dans un autre monde que nous. Mes vrais collègues, ça reste les stibards. »
Francis Dagrin : « Je veux continuer à m'engager pour des emplois décents et stables. »
Avec Francis Dagrin, le PTB renforce son choix d'envoyer des travailleurs et ouvriers aux parlements. Cet homme engagé travaille depuis 38 ans comme ouvrier chez Audi à Forest et veut faire entendre une autre voix dans le parlement : « Il est indispensable que le milieu restreint d'avocats, notaires et cabinettards soit mis en contact avec la réalité du terrain. » Délégué syndical depuis 18 ans, il a le réflexe de défendre les travailleurs et l'emploi : « Quand je vois l'explosion des emplois précaires, je me pose la question du futur qu'on propose à nos jeunes. Chez Audi, j'ai lutté pour des salaires dignes, mais aussi pour que des contrats intérim débauchent sur des contrats à durée indéterminée. Je veux continuer à m'engager pour des emplois décents et stables. »
Le troisième de liste, qui a 53 ans, refuse la précarisation et la flexibilisation des emplois : « C'est bien beau de parler de la baisse du chômage si on coupe des temps plein en deux mi-temps, ou si on coupe un contrat fixe en deux ou trois contrats de courte durée. Il y a tellement de besoins. L'urgence climatique nous impose d'isoler et de rénover les maisons et les bâtiments. Créons une société publique d'isolation et rénovation, cela permettra de créer des emplois. Et on aura aussi besoin d'emplois à la STIB car la gratuité et l'augmentation de l'offre va nécessiter de créer des emplois et d'engager. »