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On vaut mieux que ça : Peter Mertens réagit à l’accord de gouvernement Arizona

Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) a présenté cette semaine l’accord de gouvernement fédéral. Voici quelques points d’analyse de Peter Mertens, secrétaire général du PTB.

Vendredi 7 février 2025

Peter Mertens à la Chambre

1. Une cure d’austérité n’a jamais amené de reprise économique, et un tel miracle n’aura pas lieu chez nous non plus.

« Ce que nous devons faire, ce n’est pas une promenade de santé, a déclaré De Wever avec euphémisme. C’est l’ascension d’un col hors catégorie. Mais ceux qui font l’effort de le gravir pourront profiter de la vue. »

C’est le refrain habituel : il faut se serrer la ceinture pour remonter la pente. On nous l’a déjà sorti en 2008, en 2011, en 2014. Où et quand cela a-t-il fonctionné ? Nous sommes toujours au fond du gouffre. Pourtant, De Wever nie cette réalité et propose exactement la même politique – mais cette fois, dix fois plus dure.

2. On a un gros problème avec nos finances tant que les plus grandes fortunes continuent à passer entre les mailles du filet.

« Nous demandons une contribution équitable aux épaules les plus solides », assène De Wever. Mais qui sont ces épaules les plus solides ? Les faits sont clairs : plus de 90 % de l’effort pour gravir ce « col hors catégorie » repose sur les épaules des travailleurs.

On parle beaucoup de « l’impôt sur les plus-values » ces derniers jours, mais on oublie de mentionner qu’il restera purement symbolique pour les plus riches. Les niches fiscales taillées sur mesure pour les grandes fortunes sont toujours maintenues.

3. À 67 ans, tous les métiers sont pénibles.

Quand on cherche 22 milliards d’euros et qu’on refuse de toucher – ou presque – aux plus grandes fortunes, il ne reste plus qu’à se lancer dans une liste interminable de coupes budgétaires.

Un des domaines les plus touchés par De Wever, c’est la pension. Ils veulent forcer un maximum de gens à travailler jusqu’à 66 ans (et bientôt 67). Toutes les possibilités de départ anticipé disparaissent progressivement et ceux qui partent plus tôt sont lourdement pénalisés financièrement.

On dit souvent que le niveau de civilisation d’une société se mesure à la façon dont elle traite ses aînés. Et je me demande : que restera-t-il bientôt du droit au repos et à la liberté après une vie de travail ?

4. Il ne s’agit pas seulement des pensions et du pouvoir d’achat. Il s’agit aussi de démocratie.

De Wever sait parfaitement que ces mesures feront mal : bloquer les salaires, faire travailler les gens plus longtemps, supprimer progressivement les primes et sursalaires pour le travail de nuit et les heures supplémentaires.

Ils savent aussi qu’ils vont se heurter à la résistance sociale. C’est pourquoi ils essaient de la jouer façon Thatcher : monter la population contre les syndicats – les plus fortes organisations de la classe travailleuse – et contre la société civile en général.

C’est pourquoi ils veulent pouvoir attaquer les syndicats en justice. C’est pourquoi ils cherchent à restreindre le droit de grève et à ramener la loi anti-manifestation. La réduction drastique de la déductibilité fiscale des dons aux ASBL, qui met en difficulté de nombreuses organisations, s’inscrit aussi dans cette logique.

Ce gouvernement de droite craint le contre-pouvoir social. Mais en même temps, il sous-estime la résistance des syndicats et du mouvement associatif.

5. Pas des canons, mais des pensions.

La peur de la guerre est utilisée comme levier pour nous faire avaler des budgets militaires gigantesques, tout en démantelant la sécurité sociale, les soins de santé et les pensions.

Le gouvernement Arizona veut porter les dépenses militaires à 2 % du PIB d’ici 2029. Les tableaux budgétaires d’Arizona affichent 4,227 milliards d’euros supplémentaires pour l’armée.

Mais plus de dépenses ne signifient pas plus de sécurité – seulement une course à l’armement accélérée. Plutôt que de jeter de l’huile sur le feu, il est temps de tout mettre en œuvre pour préserver la paix.

6. L’Arizona nous emmène à toute vitesse vers un modèle de société dont nous ne voulons pas.

Ce gouvernement enfonce encore plus les gens qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts dans une société du « chacun pour soi ».

Que penser, par exemple, des nouvelles mesures de stigmatisation des chômeurs ? Ou du « victim blaming » contre les malades de longue durée, qui seront sanctionnés encore plus durement ?

Voulons-nous vraiment un modèle de société avec des citoyens de première et de seconde zone ? Parce qu’il faudrait peut-être aussi parler du fait que ce gouvernement se rapproche dangereusement de l’application d’un des chapitres les plus importants du sinistre plan en 70 points du Vlaams Blok.

7. On vaut mieux que ça.

Nous allons vers un printemps de grande résistance sociale. La colère monte dans les entrailles de la société. Les familles, les jeunes, les aînés : tout le monde est touché par ce gouvernement d’austérité qui ne résoudra rien en profondeur.

Rendez-vous tous et toutes à Bruxelles, jeudi prochain, le 13 février, pour la manifestation nationale.

Ensemble, nous ferons bouger les choses.

Ensemble, nous stopperons la casse.

Ensemble, nous construirons une alternative sociale et démocratique.