Urgence pour les hôpitaux : le PTB veut un refinancement immédiat du secteur
Partout dans les hôpitaux, on tire la sonnette d'alarme. Notre système de santé est au bord de l'effondrement. Il faut agir. Le PTB déposera ce mardi 21 décembre un amendement budgétaire pour le refinancement immédiat du Fonds Blouses Blanches. Cela peut être voté immédiatement. « Nous devons augmenter les salaires dans les hôpitaux de 10 % et reconnaître que c'est un métier pénible. Et cela doit se faire maintenant. Ce n'est qu'alors que nous pourrons revaloriser le secteur et attirer le personnel supplémentaire nécessaire », selon Raoul Hedebouw, président du PTB. En 2019 déjà, le Fonds Blouses Blanches avait été créé à l'initiative du parti de gauche.
Les signaux d'alarme s'allument les uns après les autres. Un soignant sur quatre envisage de quitter le secteur. C’est aussi le cas d’un médecin généraliste sur trois. Quantité de lits sont fermés faute de personnel pour s’occuper des patients. Un service des urgences à Herstal a pris la décision inédite de fermer plusieurs jours, face à la détresse du personnel. A Gand, les soins intensifs fermeront des lits à Noël pour protéger leur équipe. Les hautes écoles font le constat amer que les étudiants en infirmerie abandonnent en masse dès la deuxième année. Beaucoup d’offres d’emploi restent vacantes, les hôpitaux ne trouvent pas le personnel nécessaire.
« Qui sera là pour soigner les patients si les professionnels de la santé quittent le secteur en masse ? », interpelle Sofie Merckx, médecin généraliste et députée PTB. Les soins de santé sont en danger. Qualité et accessibilité des soins ne peuvent être garanties sans personnel bien formé et bien dans sa peau. Revaloriser le personnel des soins de santé et leur donner des perspectives doit être une priorité politique et budgétaire. Il en va de la santé des soignants et de notre santé à tous
Le plan du PTB tient en quatre axes :
(1) une augmentation du salaire brut de 10% pour tout le personnel afin d’aller rechercher le personnel qualifié qui a quitté le secteur, ce qui permet aussi aux bas salaires de passer la barre des 14 euros de l’heure;
(2) un double salaire pour les heures de weekend et de nuit qui obligent tant de soignants à sacrifier leur vie privée;
(3) une reconnaissance comme métier pénible et un droit au repos dès 60 ans, pour mettre fin à la situation actuelle où la majorité du personnel infirmier devra travailler jusqu'à 66 ans minimum;
(4) un doublement immédiat des investissements actuels pour engager du personnel supplémentaire.
« Le ministre Vandenbroucke ose se présenter au Parlement avec une proposition ridicule de 43 millions d’euros, alors qu’aucun nouvel investissement n’a été décidé depuis un an. Il regarde les soignants sombrer, sans apporter aucune solution au grave problème de pénurie. Nous pouvons sauver les soins de santé, mais il faut agir maintenant », réagit la députée PTB. C’est d’autant plus urgent que la pénurie d’infirmiers est relative : le personnel qualifié existe, mais 19 000 infirmiers diplômés travaillent aujourd’hui dans un autre secteur d’activité.
« Ce plan coûte 1,9 milliard. C’est la facture des mesures d’austérité de lʼex-ministre Maggie De Block. C’est le minimum nécessaire pour changer la vie des 120 000 travailleurs fédéraux de la santé et garantir l’accès à des soins de qualité à onze millions d’habitants. Ceux qui trouvent ça trop cher n’ont qu’à calculer le coût pour la société de laisser notre système de soins de santé s’effondrer pour de bon », conclut Raoul Hedebouw.