Une résolution du Parlement européen refuse la diplomatie comme moyen de mettre fin à la guerre en Ukraine
Une majorité du Parlement européen vient d’approuver une résolution appelant à la hausse du soutien militaire à l'Ukraine. La résolution refuse en revanche de parler de négociations de paix. C'est d'autant plus remarquable que le président ukrainien Zelensky a lui-même évoqué des négociations avec la Russie. Un amendement du PTB allant dans ce sens a été rejeté par les partis majoritaires. Nous nous sommes dès lors abstenus.
Par le biais d’amendements déposés au Parlement européen, le PTB a fermement condamné les crimes de guerre russes en Ukraine et a appelé au respect de la souveraineté ukrainienne. Nous avons en outre déposé un amendement proposant de mettre fin à la guerre par la négociation et la diplomatie, afin d'éviter un affrontement direct entre puissances nucléaires. Cette proposition a toutefois été rejetée par les partis majoritaires. « Incroyable. Combien de victimes faudra-t-il encore? déplore Marc Botenga, député européen du PTB. Le président ukrainien Zelensky a parlé de négociations avec la Russie, mais le Parlement européen ne veut que plus d'armes, plus d’escalade, sans aucune grande initiative européenne pour la paix ».
En effet, la nouvelle résolution du Parlement européen demande d’augmenter massivement l'aide militaire à l'Ukraine. Selon Marc Botenga, cette surenchère militaire est particulièrement dangereuse. « Il s'agissait d'abord d'envoyer de l'argent, puis des armes et des munitions. Ensuite des chars et des F16, et récemment des politiciens européens ont mentionné l’envoi de troupes au sol. Où va-t-on ? Il faut arrêter cette escalade qui risque de nous conduire à une troisième guerre mondiale. »
Selon le Parlement européen, chaque pays devrait également allouer une part de son budget annuel aux armes destinées à l'Ukraine et donner plus d'argent à l'industrie de l'armement. La résolution exige que la Belgique donne 1,5 milliard d'euros d'armes et d'aide militaire chaque année pour alimenter le conflit. « Il est particulièrement cynique que l'Union européenne veuille que les pays fassent des économies sur les pensions, les soins de santé ou l'éducation, mais qu'elle trouve soudain de l'argent pour les multinationales de l'armement », juge Marc Botenga. Le PTB appelle en priorité à une plus grande coopération européenne axée sur la défense du territoire, plutôt que sur des interventions étrangères.
Par ailleurs, nous trouvons totalement inacceptable que le Parlement européen choisisse de voter une résolution sur l'Ukraine, mais refuse de le faire pour Gaza. « Israël bombarde des hôpitaux, des écoles et des camps de réfugiés. Mais l'Europe continue de fournir un soutien militaire à Israël. Ce deux poids, deux mesures est totalement inacceptable. »