Une politique climatique et sociale alternative : nos cinq propositions
Alors que le monde entier négocie un accord sur le climat, les ministres belges ne parviennent pas à se mettre d'accord sur leur propre objectif. Pendant ce temps, ils imposent toute une série d'obligations et d'interdictions à la population, alors que les subventions continuent de couler à plein flots vers les grands pollueurs. Et chacun des différents gouvernements fuit sa propre responsabilité.
Il est temps d’en finir avec cette politique qui fait payer aux gens le prix fort pour des mesures pseudo-vertes qui n'ont aucun effet. Il est temps de prendre des mesures ambitieuses pour sauver le climat. Mais aussi de mener une politique qui mobilise les gens en faveur du climat, au lieu de les dégoûter de l’écologie à coups de taxes et d’obligations. Seul un plan climat socialement juste offrira une solution pour la planète et les gens.
1. Investir dans le rail, le tram et le bus (au lieu d'une voiture électrique pour tous)
Les gouvernements veulent mettre le paquet sur la voiture électrique. Le gouvernement flamand veut même obliger tout le monde à en acheter une. Mais, dans le même temps, ces mêmes gouvernements désinvestissent les transports publics. Chez De Lijn, après de graves coupes budgétaires, un arrêt de bus sur cinq sera supprimé. Comment peut-on dès lors pouvoir se passer de voiture ?
→ Investissons dans nos transports publics : une offre plus large, un meilleur service et une meilleure qualité. Ainsi les gens auront une alternative, au lieu de se retrouver coincés dans les bouchons avec des voitures électriques.
2. Soutenir l’isolation des bâtiments (au lieu de rendre les rénovations obligatoires)
Les personnes dont la facture énergétique est la plus élevée sont souvent celles qui ont le moins de ressources pour isoler leur maison. Pourtant, le gouvernement flamand veut les obliger à rénover leur logement. Avec quel argent les gens sont-ils censés le faire ? Encore une fois, on met le poids sur la responsabilité individuelle des petites gens. Cette logique est la même pour tous les gouvernements du pays.
→ Notre approche est bien différente : avec des rénovations collectives et un système de tiers payant (où le gouvernement vous avance l'isolation, que vous rembourserez ensuite grâce à la réduction de votre facture énergétique). C'est ainsi que nous pouvons réaliser d'énormes gains, tant pour le climat que pour votre porte-monnaie.
3. Électricité verte publique (au lieu d'une interdiction du gaz)
Interdire le chauffage au gaz, alors que de nouvelles usines à gaz sont en construction ? L’idée a été lancée, notamment en Flandre. On nage en plein délire. Le chauffage à l'électricité n'est même pas tellement plus propre : cette année, notre énergie renouvelable était déjà épuisée le 7 février. Electrabel et consorts se sont plantés.
→ Investissons nous-mêmes dans l’énergie de l'avenir, une énergie renouvelable et abordable, à l’instar des entreprises publiques d'énergie en Allemagne et au Danemark. L'énergie est un droit, pas un luxe. Réduisons la TVA sur l’énergie de 21 % à 6 %, et faisons payer Electrabel.
4. Des normes contraignantes pour les gros pollueurs (au lieu de taxes carbone pour tous)
Les cinq grandes entreprises les plus pollueuses de notre pays émettent ensemble autant de gaz à effet de serre que tous les ménages réunis ! Pourtant, à chaque fois, c’est la classe travailleuse qui doit payer la facture. Le marché du CO2 - ce n’est pas une blague, ça existe - nous coûte cher, rapporte des milliards de bénéfices aux multinationales et n’amène rien de bon pour le climat.
→ Il est temps d'adopter des normes contraignantes pour les grandes entreprises. De telles normes existent pour tous les polluants, alors pourquoi pas pour le CO2, le gaz qui menace notre avenir sur cette planète ?
5. Un ministre du climat (au lieu de quatre ministres sans résultats)
Nos quatre ministres du climat, grassement payés, ne parviennent toujours pas à trouver un accord avant de se rendre au sommet international sur le climat. Ils se chamaillent comme des gamins, on dirait une blague belge. Ça suffit.
→ Un seul plan climatique cohérent, ambitieux et social. Un seul ministre déterminé et avec une vision. C'est ce dont nous avons besoin aujourd'hui pour faire face à cette crise mondiale et avancer ensemble. Refédéralisons la politique climatique. Le CO2 ne s'arrête pas à la frontière linguistique.