Une nouvelle étude le confirme : le transport en commun gratuit est l’alternative sociale et écologique de mobilité
Une étude de Beobank sur les alternatives en matière de mobilité vient de sortir et confirme que la première mesure à prendre pour que les gens utilisent moins la voiture est la gratuité des transports en commun. Depuis longtemps, le PTB plaide pour cette mesure qui est à la fois « sociale et écologique ». Le parti de gauche avance ses plans de financement et critique également les différents gouvernements qui augmentent les tarifs et mènent des politiques de mobilité tant antisociales qu’anti-écologiques.
« Nous le disons depuis longtemps : seule la gratuité est une mesure à la fois sociale et écologique, souligne Youssef Handichi, ancien chauffeur de bus et député bruxellois du PTB. C’est le contraire des mesures des gouvernements actuels et des communes. La taxe kilométrique, les tarifs de la SNCB, de De Lijn ou de la STIB qui augmentent, et les politiques communales de stationnement, ... toutes ces mesures visent plutôt à faire rentrer de l’argent dans les caisses sur le dos des ménages, sans aucune amélioration pour l’environnement. Il faut aller voir à Dunkerque, Calais ou Tallinn : ces villes pratiquent la gratuité pour les usagers et le shift modal qui en résulte est important. A Dunkerque, 24% des déplacements en voiture se font désormais en bus ! »
Le PTB pointe un problème de choix politique. Germain Mugemangango, député wallon s’explique : « Le maire de Dunkerque l’a parfaitement résumé lorsqu’il a déclaré que “la politique, c’est choisir de quel côté on met l’argent ; aujourd’hui, Dunkerque n’a pas d’Arena de 10 000 places pour recevoir Rihanna, mais on a les transports collectifs gratuits”. Alors qu’à Charleroi, Liège ou Namur, des millions d’euros sont dépensés pour les projets immobiliers de prestige, les dirigeants continuent de dire qu’il n’y a pas d’argent pour les transports publics gratuits. »
A Bruxelles, le PTB a même réalisé une étude de financement pour la gratuité de la STIB, sur le modèle français qui fait contribuer les employeurs à travers un forfait de déplacement domicile-travail. Youssef Handichi développe : « A Bruxelles, la STIB pourrait devenir gratuite du jour au lendemain si on demandait 400€ par an et par travailleurs aux entreprises de plus de 20 employés. Un tarif moins élevé que l’abonnement actuel qui est déjà payé en grande partie par les employeurs… Quand le gouvernement va-t-il nous écouter et inverser sa logique ? »
Germain Mugemangango conclut : « La gratuité, c’est aussi plus de convivialité, moins d’incivilités, la fin des portiques et des contrôles qui s’attaquent aux usagers les plus faibles. Mais attention, pour nous, comme à Dunkerque, la gratuité doit aussi s’accompagner d’investissements nouveaux pour renforcer les réseaux, afin d’absorber les nouveaux usagers et de vraiment entamer un tournant écologique. Nous espérons que cette nouvelle étude de Beobank va briser le tabou de la gratuité des transports qui pour nous est la seule mesure ambitieuse au niveau social et écologique. »