Un CEO gagne en moyenne 46 fois plus qu'un travailleur. Le PTB demande que les salaires des CEO soient plafonnés
Ce 8 janvier est le jour où les CEO des sociétés belges cotées en bourse ont gagné autant qu'un salarié moyen en une année. Ce jour est tombé après seulement 5,67 jours de travail. Les CEO ont gagné 46 fois plus que le salaire médian, selon les chiffres de 2017. En 2015, c'était "seulement" 44 fois plus. Peter Mertens, président du PTB, veut inverser cette tendance.
Les calculs basés sur les chiffres les plus récents collectés par la CNE (centrale des employés de la CSC) donnent un résultat choquant. En 2017, les CEO du Bel 20 ont gagné environ 46 fois plus que le salaire médian. En 2015, c'était "seulement" 44 fois plus. « L'écart de rémunération entre les CEO des grandes entreprises et les travailleurs est devenu terriblement important », déclare Peter Mertens, président du PTB. « Les chefs d'entreprise reçoivent des salaires et des primes de plus en plus élevés, tout en faisant pression sur le gouvernement pour qu'il bloque les salaires des travailleurs ordinaires. Nous devons inverser cette tendance. En plafonnant les salaires des CEO et en donnant la liberté de négocier les salaires aux travailleurs. »
Entre 2015 et 2017, les salaires des CEO ont donc augmenté de 19,3 %. Au cours de la même période, le salaire médian n'a pas augmenté, en partie à cause du saut d'index. « Les organisations patronales et le gouvernement disent constamment que le coût des salaires reste trop élevé et qu'il n'y a pas d'argent pour augmenter le pouvoir d'achat. Quand on voit ça, je me dis que le monde ne tourne pas rond », explique le président du PTB. « L'élite se gave en pratiquant le self-service, tout en faisant pression sur les salaires des travailleurs. Pour les gens ordinaires, le gouvernement impose un blocage salarial depuis des années. Pour les chefs d'entreprise eux-mêmes, les salaires grimpent en flèche. Je pense qu'il est grand temps de faire quelque chose à ce sujet. »
Le PTB préconise également qu'il soit à nouveau possible pour les travailleurs de négocier librement des augmentations de salaire. « Si les salaires des CEO peuvent augmenter sans problème, pourquoi pas ceux des employés ? Sous le gouvernement Michel, le salaire réel des gens a baissé, année après année. Les factures ont par contre fortement augmenté. Le gouvernement a imposé un saut d'index et a modifié la loi sur les salaires, de sorte que les partenaires sociaux ne sont plus libres de négocier des augmentations salariales. Toute changement est maintenant écrémée par le besoin d'accroître la "compétitivité". Mais cela ne s'applique évidemment pas aux CEO. Ce gouvernement, même en affaires courantes, pratique le deux poids, deux mesures : l'austérité pour les travailleurs, le champagne pour les élites. Cela doit changer », conclut Peter Mertens.