Surprofits des géants de l’énergie : la ministre plie sous la pression, mais ça reste insuffisant
Après des mois de pression de la part du PTB, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten annonce enfin s’attaquer aux surprofits des multinationales de l’énergie.
« Nous nous réjouissons que la pression intense qu’on a mise sur le gouvernement fasse enfin bouger les lignes, réagit Raoul Hedebouw, président du PTB. La proposition de la ministre consiste à ne taxer que 25 % des surprofits. C’est tout à fait insuffisant et largement en dessous de sa promesse de ne laisser personne s’enrichir sur cette crise. Nous demandons qu’elle respecte sa promesse et relève drastiquement le taux d’imposition des surprofits. » Le régulateur de l’énergie, la Creg, plaidait pour une taxe de 70 % sur les surprofits.
Le PTB dénonce depuis septembre le fait que les géants de l’énergie réalisent des surprofits sur le dos des ménages, en profitant de hausses des prix sans que les coûts de production augmentent. La ministre et la Creg ont d’abord nié l’existence de ces profits supplémentaires. Le service d’études du PTB a alors sorti un dossier qui montre qu’Engie Electrabel a engrangé 2,6 milliards d'euros de surprofits grâce aux centrales nucléaires belges. C’est alors que le gouvernement a commencé à bouger et a demandé un avis à la Creg. « Mais, depuis, le gouvernement tourne en rond, regrette Raoul Hedebouw. Pendant des mois, il a refilé la patate chaude à l’Europe et a demandé une foule d’avis à des organismes et instances en tous genres. La pression a néanmoins permis d’enfin faire bouger les lignes. »