Suppléments de pension illégaux de Bracke et De Croo : « Tout le monde savait », démontre le PTB
Contrairement à ce que tous les partis prétendent aujourd'hui, tout le monde avait connaissance des suppléments de pension illégaux des anciens présidents de la Chambre Siegfried Bracke (N-VA) et Herman De Croo (Open Vld). La proposition du PTB visant à supprimer les privilèges politiques a été rejetée par l’ensemble des partis en décembre 2021. Le PTB exige l’arrêt immédiat du versement de ces indemnités ainsi que leur remboursement.
« L'indignation politique qu’on peut observer rue de la Loi aujourd’hui est sacrément hypocrite, déclare Raoul Hedebouw, président du PTB. Tout le monde savait. Ce sont les partis traditionnels qui ont introduit ces bonus de pension illégaux, et ce sont ces mêmes partis qui ont balayé d’un revers de la main notre proposition pour les supprimer. »
Le PTB a découvert le régime de pension dans les documents budgétaires de la Chambre au début de cette législature. C'est la hausse soudaine des dépenses qui a attiré l'attention du parti de gauche. Celles-ci sont passées de 26 000 euros et 27 000 euros en 2017 et 2018 à 49 000 euros et jusqu'à 88 000 euros en 2019 et 2020.
Le PTB a dénoncé une première fois ce privilège politique lors des discussions budgétaires de décembre 2020 (p.8). Et un an plus tard, en décembre 2021 (p.8), il a déposé un amendement visant à supprimer définitivement ces suppléments de pension illégaux. La proposition a été rejetée par le PS, le MR, Ecolo-Groen, la N-VA, et l’Open Vld (les socialistes flamands n'avaient pas le droit de vote dans la commission compétente). Détail remarquable : à l’époque, la Commission de la Comptabilité qui rejetait la proposition du PTB était présidée par... Éliane Tillieux, l’actuelle présidente du Parlement, qui fait aujourd’hui semblant de tomber des nues.
« Tous les partis qui s'épanchent aujourd'hui sur les privilèges politiques indécents étaient apparemment beaucoup moins dérangés par cette problématique quand ils ont eu l'occasion de les abolir en 2021, poursuit Raoul Hedebouw. Alors que les travailleurs et travailleuses doivent se contenter de pensions de 1 200 à 1 300 euros seulement, les partis traditionnels s'octroient des privilèges et des bonus qui peuvent atteindre des milliers d'euros. C’est totalement indécent. »
Le parti de gauche publie aujourd'hui des documents qui révèlent l'histoire de ce régime, qui remonte à 1971.
- Il en ressort que le régime critiqué aujourd'hui a été approuvé en 1998 par le Collège des Questeurs, organe composé de Willy Taelman (VLD), Frans Cauwenberghs (CVP), Renaat Landuyt (SP), Yvon Harmegnies (PS), Vandenhaute Jacques (PRL) et Chris Moors (CVP).
- Il a été modifié cinq ans plus tard, en 2003, par le Collège, composé à l'époque d’Yvon Harmegnies (PS), Willy Cortois (VLD), Jozef Van Eetveld (CVP), Denis D'Hondt (PRL) et Marie-Thérèse Coenen (Ecolo).
« Que des politiciens s'octroient illégalement de tels montants est totalement scandaleux, conclut Raoul Hedebouw. La solution est simple : abolir ces privilèges et exiger le remboursement de tous les montants versés. »