Sous-effectif dans les hôpitaux : « L’austérité de De Block doit cesser »
Le problème de la pression de travail insoutenable et du manque d'effectifs du personnel infirmier est alarmant. C'est la conclusion d'une nouvelle étude du Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE). « Nous devons investir dans les soins de santé, réagit Sofie Merckx, députée PTB à la Chambre. L’austérité de la ministre De Block doit cesser. »
En moyenne, une infirmière en Belgique s'occupe de 9,4 patients, alors que la norme internationale est de 8. À court terme, explique le KCE, 1 629 infirmières supplémentaires seront nécessaires dans notre pays pour soigner correctement tous les patients. D'ici cinq ans, 5 500 infirmières supplémentaires seront nécessaires pour assurer des soins de qualité. Cela n'est pas seulement nécessaire pour la sécurité et la qualité des soins aux patients, mais cela rend également le travail des infirmières plus tenable et plus attrayant. Plus de personnel, cela réduit la pression du travail, les burn outs et les maladies.
La réaction de la ministre de la Santé Maggie De Block à cette étude est pour le moins interpellante, selon la députée PTB Sofie Merckx, qui interpellera ce jeudi 30 janvier la ministre à ce sujet à la Chambre.
« La ministre De Block réagit avec enthousiasme lorsqu'une étude propose de fermer les maternités, comme elle l'a fait il y a quelques semaines. Mais, quand une enquête affirme qu'il est urgent de recruter 1 629 infirmières, elle affirme que cela "ne résoudra pas grand-chose". Faut-il comprendre par là qu'une étude n'est utile pour elle que si elle permet de faire des économies ? » se demande Sofie Merkx.
« Il est clair que Maggie De Block reste enfermée dans une logique d’austérité, même s’il est maintenant scientifiquement prouvé que cette politique constitue un danger pour nos patients et nos infirmières », poursuit la députée du PTB.
Près de 34 % des infirmières interrogées souffrent d'épuisement émotionnel. En 2009, ce chiffre était encore de 25 %. Les patients reçoivent de moins en moins les soins dont ils ont besoin : 31 % des tâches cliniques (comme l'hygiène buccale, l'alternance de position pour prévenir les escarres, etc. ) et 45 % des tâches de planification et de communication (comme le réconfort des patients, l'éducation, etc.) ne peuvent être effectuées.
« Allons-nous prendre enfin au sérieux cette évolution dramatique ? L’austérité de la ministre De Block doit cesser. De plus, nous devons investir de toute urgence dans les soins de santé. Sur le terrain, les patients et le personnel ressentent depuis longtemps combien cette situation est intenable. »
« Avec le PTB, nous avons mis sur la table un fonds d’urgence pour les soins de santé, le fonds blouses blanches. Grâce à la pression exercée par les actions des infirmières, cela a été voté par le Parlement. Ce fonds doit maintenant rapidement être activé et même être élargi, comme les syndicats le demandent également. »