« Sophie Dutordoir, la PDG de la SNCB, doit répondre de la suppression des trains devant le Parlement », estime le PTB
À l'heure où les prix à la pompe s'envolent, un nombre record de trains sont annulés en raison d’un manque de personnel. Selon Infrabel, le gestionnaire des chemins de fer, pas moins de 1 284 trajets ont été annulés au cours du mois dernier. Avant la crise du coronavirus, on dépassait rarement les 1 000 annulations par mois. Le nombre croissant de trains annulés est dû à une grave pénurie de personnel. Pour le PTB, cela ne peut pas continuer comme ça.
« Les personnes qui prévoient un voyage en train doivent pouvoir compter sur la SNCB », déclare Maria Vindevoghel, députée PTB. Le parti de gauche veut donc demander des comptes au Parlement à la PDG de la SNCB, Sophie Dutordoir.
Pour le PTB, la forte augmentation du nombre d’annulations de trains n’a rien de surprenant. Le parti de gauche a déjà tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises auprès du Gouvernement. « Ce sont des décennies de coupes budgétaires à la SNCB qui ont conduit à cette situation, explique Maria Vindevoghel. Ce n’est pas que le personnel ferroviaire soit trop souvent malade. C’est que cheminots ont tout simplement trop peu de collègues. Le personnel a diminué presque de moitié en 20 ans. Les PDG et les ministres successifs pensaient tous que les trains allaient continuer à rouler malgré tout, jusqu'à aujourd'hui. »
Doubler le trafic ferroviaire sans investissements supplémentaires dans l'infrastructure et le personnel, comme le proposait le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) lors de son entrée en fonction, s'est avéré totalement irréaliste. Il lui reste peu de temps pour ajuster sa politique. « Les investissements dans les chemins de fer doivent être planifiés à long terme, or la vision à long terme est justement ce qui fait défaut au ministre Ecolo, estime la députée PTB. Le budget ferroviaire en 2024 sera inférieur à celui de 2014. Pas étonnant, donc, que la situation déraille. »
Pour le PTB, le constat est clair : « Si nous voulons remettre le train sur les rails, nous devons investir massivement dans le personnel et le matériel. Il faut recruter immédiatement des cheminots, non seulement pour remplacer les pensionnés, mais aussi pour faire circuler davantage de trains. Les belles paroles et les promesses ne suffiront pas. » C’est pourquoi le parti de gauche souhaite auditionner la PDG de la SNCB, Sophie Dutordoir, et le ministre Gilkinet, au Parlement, au sujet de la grave pénurie de personnel.