Rythmes scolaires: le PTB demande une concertation entre les communautés pour harmoniser les calendriers
Le Parlement de la Communauté française s’apprête à voter ce mercredi le décret modifiant les rythmes scolaires. Cette nouvelle législation aura pour conséquence que les calendriers scolaires seront désormais différents en Wallonie, en Flandre et en Communauté germanophone.
« Il y a des aspects positifs à cette réforme, mais le gros problème est que cela va créer de nombreuses difficultés d’organisation à tous les niveaux, pour les élèves et leurs parents », estime Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Cela risque aussi de représenter un pas supplémentaire vers une plus grande division du pays. »
C’est pourquoi le PTB demande le report d’un an de la réforme des rythmes scolaires et dépose dans quatre parlements une même proposition de résolution visant à organiser une concertation entre les différentes communautés.
Changer les rythmes scolaires ne pourra être profitable que si l’ensemble de la société y est préparée, et ce n’est pas encore le cas.
Le PTB a reçu de nombreux témoignages de parents concernant les répercussions négatives que ce décret risque d’avoir sur leur vie quotidienne : « Nous avons par exemple celui de Xavier, qui nous explique que sa collègue, qui a plusieurs petits-enfants allant à l’école en Flandre ou en Wallonie, ne pourront plus se retrouver à Pâques pour la chasse aux œufs chez papy et mamy. Il y a aussi Laurence, qui ne pourra plus partir à la mer avec son amie néerlandophone à Pâques et à la Toussaint, car les enfants n’auront plus les mêmes congés scolaires. Ou encore Marcelle, psychologue dans une école spécialisée de l’enseignement germanophone, qui pointe le casse-tête que va être la garde d’un enfant handicapé ayant congé pendant que ses frères, allant à l’école en Wallonie, ne seront eux pas en vacances », détaille la députée du parti de gauche.
En plus de ces difficultés au niveau de l’organisation des familles, la réforme présentera des obstacles pratiques pour de nombreux secteurs : « La modification du calendrier scolaire va poser des problèmes d’organisation à plusieurs niveaux : dans les horaires des transports en commun, dans l’organisation de certaines compétitions sportives, dans toute une série d’activités du secteur associatif et des mouvements de jeunesse… », explique Alice Bernard. « Sans oublier de nombreux stages culturels réunissant des enfants des différentes communautés ou encore l’enseignement en immersion. Le décret du gouvernement risque de rendre plus difficile l’apprentissage du bilinguisme ou les initiatives d’échange entre communautés. Comme le dit un papa de deux enfants allant à l'école en immersion en néerlandais, “dans vos partis respectifs vous prônez l'ouverture et la création des liens avec les autres communautés, mais si vous votez ce texte, vous allez faire l'inverse de ce que vous prônez. La division et non le rassemblement. »
« Nous déposons donc des amendements visant à reporter l’entrée en vigueur du décret à la rentrée scolaire 2023 ainsi qu’une proposition de résolution dans différents parlements où nous sommes représentés, à savoir la Communauté française, le Parlement flamand, la Cocof et la VGC », annonce la députée du PTB. « Nous voulons de cette manière créer un débat et une dynamique de concertation au sein de ces différentes entités et entre celles-ci en vue d’organiser un calendrier scolaire commun. Nous avons besoin de cette dynamique unitaire dans ce pays et nous voulons nous battre pour que les gens ne souffrent pas d’une séparation aussi absurde dans leur vie quotidienne », conclut Alice Bernard.