Le PTB plus proche de toi et toi plus proche du PTB. Renforce la vague sociale.!

Télécharge notre app

Respect pour les soins de santé, Stop Arizona

Le 7 novembre, le secteur des soins sera dans la rue. Depuis la pandémie de coronavirus, le personnel et les syndicats répètent encore et encore le même message : attendre n’est plus possible, trop de charge de travail… Les soins de santé ont besoin de plus de moyens. 

Lundi 28 octobre 2024

Des travailleuses des soins lors d'une manifestation du secteur des soins. Elles sont de dos et sur leurs blouses, on peut lire : "Infirmière en colère. Santé n'est pas égal à rentabilité"

Nous sommes plongés dans un effondrement majeur du secteur des soins. Il y a urgence : pénurie de personnel, augmentation de l'administratif, charge de travail trop élevée et, pour la population, les soins deviennent plus chers et leur qualité diminue. 

Sauver le secteur de la santé devrait être une priorité politique. Au lieu de cela, la coalition Arizona (N-VA, MR, Les Engagés, CD&V et Vooruit) envisage des mesures qui ne laissent rien présager de bon. Ils veulent réduire les salaires et diminuer le budget des soins. 

La manifestation du 7 novembre est le moment de faire entendre notre voix, de demander du respect pour les soins et de stopper l'Arizona.

Nos soins sont gravement blessés

La charge de travail dans le secteur des soins a considérablement augmenté ces dernières années. Le fossé se creuse entre la demande croissante de soins et le manque de moyens et de personnel. « Dans notre service, il nous manque trois collègues, à chaque shift je travaille au moins une heure de plus et je dois régulièrement remplacer des collègues malades, raconte Elisa, aide-soignante dans une maison de retraite. Quand je rentre chez moi le soir, je suis épuisée. » 

Les soignants doivent faire de plus en plus avec moins de collègues. Ils travaillent de manière de plus en plus flexible. Avec pour conséquences souvent des niveaux de stress élevés, de l'épuisement émotionnel et des arrêts maladie. Même avant le Covid, une personne travaillant dans les soins sur trois souffrait d'épuisement émotionnel. Beaucoup de personnes quittent le secteur et plus encore envisagent de le faire. Le nombre d'étudiants aussi continue de diminuer. On est donc face à une pénurie de soignants.

Les établissements de santé en Belgique font face à une situation financière de plus en plus difficile, causée par la hausse des coûts et par des moyens financiers limités. 49 des 82 hôpitaux de notre pays sont dans le rouge. Les soins aux personnes âgées appellent à des investissements nécessaires. Le financement public reste insuffisant. Cela conduit certains hôpitaux et maisons de repos à faire face à des pénuries structurelles et à devoir procéder à des économies drastiques. Ainsi, de nombreux hôpitaux réduisent leur personnel de soutien et administratif. On assiste également à des fusions et des privatisations qui mettent encore plus en péril les conditions de travail.

Tout cela a des conséquences sur la qualité et l'accessibilité de nos soins pour la population. Les temps d'attente augmentent. Que ce soit pour un lit en maison de retraite, un rendez-vous chez un spécialiste, une opération ou un examen, les gens doivent attendre de plus en plus longtemps pour obtenir les soins appropriés. 

Mais c’est aussi l’accessibilité qui est mise sous pression. Les hôpitaux augmentent les prix pour rester à flot. Conséquence : de plus en plus de gens reportent leurs soins parce qu'elles ne peuvent pas se les permettre. De plus, les fusions entraînent la fermeture de petits hôpitaux ou services de proximité. Des maternités aux services d'urgence, les soins de proximité, qui sont d'une grande importance pour beaucoup de gens, disparaissent.

L'Arizona met du sel sur la plaie

Au milieu de cette situation urgente, les partenaires de négociation de l'Arizona (N-VA, MR, Les Engagés, CD&V, Vooruit) ont décidé, au lieu d'apporter des solutions, de jeter de l'huile sur le feu. Avec les mesures antisociales qu'ils proposent, ils ne feront qu'aggraver les problèmes. 

L'Arizona veut, par exemple, supprimer le crédit-temps de fin de carrière, les « aménagements de fin de carrière ». Pour Myriam, infirmière dans un hôpital de jour, ces aménagements font la différence entre tenir le coup ou tomber malade. « Travailler simplement à temps partiel me coûterait trop cher, grâce aux aménagements, la perte est limitée », explique-t-elle. 

Autre exemple : le malus pension. Sous l’Arizona, les travailleurs qui ne parviennent pas à une carrière de 35 années de travail effectif, par exemple en raison d'un travail à temps partiel ou d'une période de maladie, verront un pourcentage de leur pension disparaître. De nombreux travailleurs des soins, et en particulier les femmes, n'atteignent pas ces 35 années.

L'Arizona attaque également l'indemnisation des prestations irrégulières : des prestations qui sont justement essentielles et sous-payées dans le secteur des soins. 

La suppression de l'interdiction du travail de nuit, ainsi que le dimanche et les jours fériés, remet en question les primes existantes. Alors que celles-ci devraient au contraire être améliorées dans le secteur des soins. 

De plus, à l'avenir, le travail de nuit ne sera indemnisé qu'à partir de minuit (au lieu de 20 heures actuellement). Mieke, infirmière de nuit, a calculé que ça serait pour elle une perte de salaire de près de 300 euros par mois. « J'ai vraiment besoin de cet argent pour m'en sortir », dit-elle.

En prolongeant des mesures comme le gel des salaires et en attaquant l'indexation de notre salaire brut, l'Arizona fera saigner la sécurité sociale. Mais cette sécurité sociale est essentielle pour le financement de notre système de santé. Une sécurité sociale exsangue entraînera moins d'investissements, voire des économies dans le secteur des soins. Alors qu'il faut justement des investissements majeurs pour relever les défis futurs. Sans cela, notre secteur continuera à se vider.

Et qu'en est-il des gouvernements wallons et flamands ?

La coalition Arizona au niveau fédéral est le reflet des coalitions wallonnes et flamandes. Il est donc logique que leurs mesures s'inscrivent dans la même logique.

Le nouveau gouvernement wallon annonce des économies structurelles de 268 millions d'euros pour 2025. Le secteur des soins ne sera pas épargné. Les communes perdront 30 millions d'euros de financement. Cela signifiera notamment moins d'argent pour le personnel de nos maisons de repos publiques. 

En même temps, le gouvernement se prépare à promouvoir la « silver economy », où les maisons de repos seront gérées par de grands groupes commerciaux, ce qui entraînera une nouvelle détérioration des conditions de travail et des conditions de vie des résidents, et des prix toujours plus élevés, alors que 75 % des personnes âgées ne peuvent déjà pas payer les frais d'une maison de repos. 

Les crèches publiques seront également victimes de ces économies, alors qu'il y a déjà un manque criant de places et que le personnel est en sous-effectif.

Dans le nouvel accord du gouvernement flamand, le personnel soignant est presque complètement oublié. C'est loin d’être suffisant pour le personnel qui peine à garder la tête hors de l’eau. 

Le personnel des soins aux personnes âgées n'a presque plus le temps de discuter avec leurs résidents. Ils demandent des moyens supplémentaires depuis des années, mais le nouveau gouvernement n'investit que 12 millions de plus dans les soins aux personnes âgées pour l'année prochaine. 

Dans le secteur de la petite enfance, chaque puéricultrice doit s'occuper de neuf enfants. Elles reçoivent l'un des salaires bruts les plus bas de Belgique. Résultat : des milliers de postes restent vacants. Il est nécessaire de réduire le ratio d'enfants par puéricultrice pour diminuer la charge de travail. Neuf enfants par puéricultrice est insoutenable.

Il est clair que la liste de vœux de l'Arizona représente un danger pour le secteur. Tout cela est discuté en ce moment-même, sans écouter les travailleurs et leurs syndicats.

Respect pour les soins

Deux visions s'opposent clairement. La vision de l’Arizona est celle du « chacun pour soi ». Une vision de société où les gens sont abandonnés à leur sort, où les services publics sont réduits à peau de chagrin et où la porte est grande ouverte à la commercialisation et à la privatisation. Où le personnel soignant est considéré comme un coût à réduire.

Avec le PTB, nous défendons une société où le soin porté aux autres est au centre : où nos enfants, nos personnes âgées, nos malades reçoivent les soins de qualité dont ils ont besoin, et où le personnel des soins a la possibilité de fournir ces soins, avec suffisamment de bras au chevet des patients, pour qu'ils puissent vraiment tirer satisfaction de leur travail.

Ça commence par le respect de notre sécurité sociale. Ce système doit être suffisamment robuste pour répondre à la demande croissante de soins, par exemple en raison du vieillissement de la population ou des avancées technologiques. Il est donc essentiel d’avoir une norme de croissance qui permettrait au financement du système de soins d'augmenter  en même temps que les besoins. Sans ce mécanisme, la pression ne fera que s'accroître.

Il nous faut aussi du respect pour le personnel des soins. Non seulement dans les paroles, mais aussi en actes. Ça passe par un plan d'investissement massif pour sauver le secteur des soins. 

Ça passe aussi par le respect des salaires﹣un salaire juste qui corresponde à la responsabilité, à la forte charge physique et émotionnelle ainsi qu'à la flexibilité du travail﹣et par le respect des conditions de travail : en s'attaquant à la charge de travail et en veillant à un meilleur équilibre entre vies professionnelle et privée. Mais aussi en offrant des formations et du soutien, par le respect des retraites, en élargissant davantage les aménagements de fin de carrière et en reconnaissant enfin la profession comme un métier pénible avec une retraite possible après 35 ans. 

Ce sont des conditions fondamentales pour maintenir le personnel actuel et rendre le secteur attractif pour de nouveaux talents.

En 2017, le parlement a approuvé le fonds pour le personnel soignant à l'initiative du PTB, en 2020, un grand accord social a été conclu après des actions syndicales. 

En 2024, le secteur des soins a besoin d'investissements supplémentaires. C’est seulement ainsi qu'on peut faire en sorte qu’il soit viable et pérenne. Il ne s’agit pas uniquement d’investir dans les gens qui y travaillent, mais aussi dans la qualité des soins dont nous aurons tous et toutes besoin un jour.

Visuel de la campagne "Stop Arizona"

Stop Arizona: signez la pétition

Bart De Wever négocie avec le MR, Les Engagés et le CD&V pour former un futur gouvernement. Les premières révélations sur le contenu de leur plan montrent une attaque majeure sur la classe travailleuse. Nous demandons le respect pour la classe travailleuse.