Résolution du Parlement européen : les partis traditionnels refusent d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza
Le 19 octobre une majorité des députés européens ont adopté une résolution sur les attaques du Hamas contre Israël et la situation à Gaza. La veille du vote, Antonio Guterres, secrétaire-général des Nations Unies, demande un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Au Parlement européen, le député PTB Marc Botenga relaie cette demande. Avec différents collègues du groupe parlementaire The Left, il introduit un amendement pour demander que l’Union européenne fasse appliquer un cessez-le-feu immédiat. Cet amendement a été rejeté, et le texte voté comme tel.
Un tel cessez-le-feu est essentiel pour arrêter le massacre des civils et le nettoyage ethnique en cours à Gaza. Au moment du vote, les frappes israéliennes sur Gaza ont déjà tué plus de 3 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants. Israël a instauré un blocus total de Gaza, empêchant l’accès à l’eau, à la nourriture, et à l’électricité même aux hôpitaux à Gaza. Israël a exigé le déplacement forcé de plus d'un million de Palestiniens. Entre-temps plus de 5 000 Palestiniens ont été tués par des attaques israéliennes, dont 2 000 enfants.
Néanmoins, les grands groupes du Parlement européen votent contre cette demande. Les députés belges se divisent. Marie Arena (PS), tout comme Marc Tarabella, Sara Matthieu (Groen) et Saskia Bricmont (Ecolo) votent pour. Philippe Lamberts (Ecolo) et Kathleen Van Brempt (Vooruit), tout comme tous les partis de droite, s’y opposent. L’amendement est rejeté. Un autre amendement allant dans le même sens sera transformé et la résolution n’appellera donc pas à un cessez-le-feu immédiat. « Un scandale, » dénonce Marc Botenga sur Twitter, « Malgré l'appel du Secrétaire-général des Nations unies et les massacres quotidiens de civils, une majorité du Parlement européen refuse de demander un cessez-le-feu immédiat. » Les conséquences de l’inaction européenne sont claires aujourd’hui.
La résolution du Parlement européen ne condamne pas non plus les crimes de guerre israéliens, pourtant déjà documentés non seulement par des organisations palestiniennes, mais aussi par des grandes organisations internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International. Même le siège complet de Gaza coupant l’eau, la nourriture, et l’électricité frappant notamment les hôpitaux palestiniens à Gaza n’y est pas condamné. « C’est inacceptable, » considère le député européen du PTB, « Pour nous, il est clair que tous les crimes de guerre doivent être condamnés. Un enfant palestinien ne vaut pas moins qu’un enfant israélien ou ukrainien. »
Pour ces raisons, le PTB vote contre le texte final. Marc Botenga vote en revanche clairement en faveur des paragraphes condamnant les attaques du Hamas contre des civils, et la demande de libération immédiate des otages : « Soyons clairs, des attaques contre les civils, qu’ils soient israéliens ou palestiniens, sont inacceptables. »