Refus wallon d’une prise en main fédérale des maisons de repos pendant la crise ? La majorité maintient l’opacité
Le PTB estime que faire la lumière sur ce qu’il s’est passé durant la crise sanitaire est essentiel pour ne plus faire les mêmes erreurs. « Nous voulons savoir pourquoi le gouvernement wallon aurait refusé une prise en main fédérale de la crise sanitaire au sein des maisons de repos et la majorité préfère maintenir le flou sur cette question », déclare Germain Mugemangango, chef du groupe PTB au Parlement wallon.
Erika Vlieghe, ex-présidente du GEES (Groupe d'experts en charge de la stratégie de sortie de crise, NdlR), dit que cette proposition a été faite aux Régions et Christie Morreale, ministre de la Santé (PS), dit l’inverse. La seule manière de savoir qui dit vrai est de confronter ces deux actrices de la crise mais la majorité wallonne PS-Ecolo-MR s’y refuse de manière incompréhensible. »
« Qu’a-t-elle à cacher ? » se demande le député de gauche. « Mme Morreale dit que cette proposition n’aurait pas existé alors qu’elle est évoquée en toutes lettres dans les rapports d’organes officiels dans lesquels le gouvernement wallon est représenté. Quelle a été la réponse de ces représentants ? C’est ce que nous voulons savoir. »
Germain Mugemangango estime que c’est loin d’être une question secondaire. « Tous les soignants se sont plaints du chaos institutionnel belge qui a rendu leur travail plus difficile. Ce sentiment a aussi été confirmé par les experts convoqués en commission spéciale (Yves Van Laethem, Sophie Quoilin de Sciensano, Tom Auwers du Celeval et Erika Vlieghe du GEES) qui étaient unanimes sur la valeur ajoutée qu’aurait eu une unité de commandement fédéral.
Ne pas avoir la volonté d’éclaircir ce point, c’est une minimisation complète de la tragédie qui s’est déroulée dans les maisons de repos », ajoute le député de gauche. « Les familles et les victimes méritent un meilleur traitement de la part du Parlement wallon. La tragédie qui s’est déroulée dans les maisons de repos wallonnes a fait plus de 2 000 décès. »
Pour le PTB, la transparence sur tout ce qui s’est passé est indispensable. « C’est aussi pour cela que nous avons voulu mettre en place une commission d’enquête, et non une commission spéciale. Les partis de la majorité ont refusé à l’époque en nous assurant qu’ils étaient tous d’accord pour établir la transparence. On voit aujourd’hui que ce n’est pas le cas », regrette Germain Mugemangango.