Réforme fiscale : et si on faisait enfin payer les super riches ?
« Dans le cadre du conclave gouvernemental sur la réforme fiscale, avec le PTB, nous mettons sur la table des propositions constructives, déclare Peter Mertens, secrétaire général du parti de gauche. Il faut plus de justice fiscale dans notre pays. Nous plaidons en faveur d'un tax shift équitable : ce sont les épaules les plus larges qui doivent porter la charge la plus lourde. C'est le seul moyen de réduire l'écart entre les riches et les pauvres. »
« Dans le cadre du conclave gouvernemental sur la réforme fiscale, avec le PTB, nous mettons sur la table des propositions constructives, déclare Peter Mertens, secrétaire général du parti de gauche. Il faut plus de justice fiscale dans notre pays. Nous plaidons en faveur d'un tax shift équitable : ce sont les épaules les plus larges qui doivent porter la charge la plus lourde. C'est le seul moyen de réduire l'écart entre les riches et les pauvres. »
Peter Mertens expose deux des principaux points du PTB : une taxe sur les millionnaires pour les plus grosses fortunes et puiser dans les surprofits des secteurs de l'énergie et de l'agro-alimentaire.
Pour le secrétaire général du PTB, il faut s'attaquer au problème des inégalités dans notre pays : « Les 1 % les plus riches détiennent près d'un quart des richesses. C'est plus que les 70 % les plus pauvres de la population belge réunis. L'égalité en Belgique est un mythe : les riches sont de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres. Il est grand temps de réduire ce fossé. »
Le gouvernement soutient que sa réforme fiscale mettra les épaules les plus larges à contribution. « Ce sont de belles paroles, mais la taxe sur les comptes-titres qui est sur la table ne peut pas répondre à cette ambition. Les 38 milliardaires belges paient zéro euro de taxe sur les comptes-titres. C'est ce qu'indiquent les chiffres du ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V). En effet, les plus riches ne placent pas leurs avoirs sur des comptes-titres. On peut bien doubler la taxe sur les comptes-titres, mais deux fois zéro, ça fait toujours zéro. »
« Ce qui fonctionne pour taxer les plus riches, c'est notre taxe sur les millionnaires », poursuit Peter Mertens. Cette taxe proposée par le PTB vise sans distinction tous les éléments qui composent la fortune des plus riches. Plus précisément, il s'agit d'une taxe de 1 % sur les patrimoines de plus de 1 million d'euros, de 2 % sur les patrimoines de plus de 2 millions d'euros et de 3 % sur les patrimoines de plus de 3 millions d'euros. La taxe des millionnaires rapporterait au moins 8 milliards d'euros.
Dans le cadre de son combat pour la justice fiscale, le PTB se penche également sur les surprofits réalisés dans certains secteurs. Cette semaine, Peter Mertens a présenté à la Chambre un projet de loi visant à prolonger et à augmenter la taxe sur les surprofits d'Engie-Electrabel. « La taxe du gouvernement sur les surprofits expire à la fin de ce mois. En revanche, les surprofits, eux, n'expirent pas. Ils continueront de couler à flots dans les caisses d'Engie-Electrabel pendant encore au moins deux ans et demi. Avec notre proposition de loi, celle-ci serait prolongée et augmentée, ce qui permettrait de prélever 1,7 milliard d'euros supplémentaires au total. Une belle rentrée qui devrait servir à renforcer le pouvoir d'achat des ménages. »
Enfin, le parti de gauche ne voit pas d'un bon œil la proposition du ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) d'augmenter la TVA sur certains produits alimentaires. « Des produits comme le pain, le lait et le beurre deviendraient encore plus chers. C'est de la folie, en pleine crise du pouvoir d'achat, non ? Aujourd'hui, nos caddies servent déjà à remplir les poches d'une d'une poignée de grandes entreprises agro-alimentaires. Les pouvoirs publics feraient mieux de récupérer une partie de cette richesse aussi via une taxe sur les surprofits. »