Raoul Hedebouw : « Une percée rouge vif en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre »
Le porte-parole national et député fédéral du PTB Raoul Hedebouw a pris la parole lors de la soirée électorale à Liège. Retrouvez son discours.
« Chers amis, chers camarades,
Je vous le dis avec fierté : le PTB a fait une percée majeure en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie !
C’était un enjeu primordial de pouvoir entrer aux parlements depuis la Flandre. Nous sommes un parti national, nous voulions montrer que c’était possible. Nous l’avons fait.
Nous sommes un parti national, nous voulions montrer qu’il était possible d’opérer une percée en Flandre en concentrant nos forces, en concentrant notre solidarité
Pour nous, la solidarité veut encore dire quelque chose. Nous sommes un parti national, nous voulions montrer qu’il était possible d’opérer une percée en Flandre en concentrant nos forces, en concentrant notre solidarité. C’est avec un grand plaisir que je vous annonce que la province d’Anvers enverra deux députés fédéraux, dont le président Peter Mertens au Parlement et deux élus aussi au Parlement flamand à partir d’Anvers et un élu au Parlement flamand à partir du Limbourg !
Au niveau de la Wallonie, de Bruxelles, les résultats sont en train de rentrer. Ce qui est clair, c’est qu’à Bruxelles, on irait vers 14, 15 % des voix. C’est une percée majeure, aussi une percée rouge vif à Bruxelles, camarades.
Pour ce qui est de la Wallonie, les chiffres ne sont pas encore définitifs mais ce qui est très très clair en tout cas c’est qu’à partir de la Wallonie, on enverrait au moins 5 à 6 députés au Parlement fédéral.
Signal très clair pour les partis traditionnels
Ces chiffres sont un signal très clair pour tous les partis traditionnels. Un signal très clair que le peuple en a marre de toutes les politiques antisociales qui ont été menées. Travailler plus longtemps ? On n’est pas d’accord. Travailler de manière de plus en plus flexible ? On n’est pas d’accord. Les gens en ont marre d’une société où les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. C’est ce signal qui a été donné ce soir et c’est ce signal là qui va être interprété par les partis traditionnels.
Pendant la campagne électorale, nous avons réussi comme parti de la gauche authentique, à imposer nos points à l’agenda
Pendant la campagne électorale, nous avons réussi comme parti de la gauche authentique, à imposer nos points à l’agenda. Imposer ces points qui concernent le peuple.
Grâce à la campagne du PTB, on a parlé partout en Belgique de la nécessité de réduire la TVA de 21 à 6% sur le gaz et l’électricité. Grâce au PTB, on a parlé partout en Belgique de la nécessité d’avoir enfin des transports en commun gratuits. Grâce au PTB, on a parlé partout en Belgique de la nécessité d’avoir une médecine de première ligne gratuite et de qualité. Grâce au PTB, on a enfin osé parler de ces fameuses niches fiscales qui permettent à des multinationales de payer zéro euro d’impôts alors que n’importe quelle PME, n’importe quel petit indépendant ici à Liège, à Charleroi, à Bruxelles et en Flandre paie 25 % d’impôts.
Grâce au PTB, nous avons imposé les vrais sujets qui préoccupent les gens, pas le blabla des politiciens des partis traditionnels mais les vraies préoccupations du peuple. D’ailleurs, on va se faire plaisir. Vous avez entendu tout à l’heure le speech du président Peter Mertens en français vers toutes nos sections francophones. J’ai eu tantôt Peter au téléphone, je lui ai dit : « On va vous rendre l’ascenseur. » C’est ça être un parti national, on est fier de ça ! Donc, on va enregistrer une petite vidéo ici tous ensemble pour nos camarades flamands. Ça va ? On va se la faire cette vidéo.
Vous êtes tous là ? “Beste vrienden, beste kameraden, in Antwerpen, in Hasselt, in Gent, overaal in Belgie, Luik is daar, Luik is daar. (…) Wij zijn een, nous sommes un ! Le parti de la solidarité, c’est nous !”
Le fascisme ne passera pas
Il y a la percée du PTB, qui est le deuxième vainqueur en Flandre. Mais il y a aussi la percée de l’extrême droite. Une percée contre laquelle avec le PTB, en Flandre, nous nous sommes battus d’arrache pied. Nos camarades flamands sont passés 50 fois moins dans les médias que les représentants du Vlaams Belang.
Cette montée de l’extrême droite en Flandre doit faire réfléchir tous les partis traditionnels
Et bien malgré cela, nous avons fait cette percée en Flandre que nous nous étions engagés à faire. Cette montée de l’extrême droite en Flandre doit faire réfléchir tous les partis traditionnels.
Parce qu’ils portent une responsabilité très importante évidemment dans cette montée de l’extrême droite. Une responsabilité importante parce qu’ils ont appliqué la misère et l’austérité aux travailleurs en Flandre. Une responsabilité importante parce qu’ils ont poussé les malades de longue durée de plus en plus dans la pauvreté en Flandre. Une responsabilité importante parce que certains ont cru qu’avec la N-VA, on allait faire barrage à l’extrême droite. Eh bien non, la N-VA n’était pas un barrage mais un pont pour l’extrême droite.
Le fascisme ne passera pas.
Sur les plateaux, les politiciens francophones ont dit : « Les populistes montent, l’extrême gauche et l’extrême droite... » C’est scandaleux d’oser dire ça. Nous ne sommes pas d’extrême gauche, nous sommes tout simplement la gauche authentique. L’extrême droite, elle, doit être visée car l’extrême droite, elle, divise les gens. Elle diffuse la haine. Elle tente de faire penser aux gens que le problème ne vient pas du dessus, mais bien d’en dessous, en tapant sur les immigrés, en tapant sur les Wallons, en tapant sur les chômeurs. Nous, la vraie gauche, n’avons rien à voir avec les extrêmes, nous n’avons rien à voir avec l’extrême droite évidemment parce que ce que nous faisons, c’est de la solidarité, c’est le combat contre le racisme, c’est le combat pour une vraie solidarité et l’unité des travailleurs. Tous ensemble, tous ensemble !
L’extrême droite n’a rien à offrir au peuple
Nous en sommes fiers. Vous le voyez ici le petit triangle rouge ? C’est le triangle rouge de la résistance antifasciste. C’est le triangle rouge qui dit « No Pasaran ». C’est le triangle rouge qui dit que nous pouvons reconquérir le peuple. On peut reconquérir le peuple quand on va le chercher avec de vrais combats d’une gauche authentique. Quand on va reconquérir ces combats contre l’extrême droite. Car l’extrême droite, ce sont évidemment des mauvaises solutions. L’extrême droite n’a rien à offrir au peuple. Regardez ce que le Vlaams Belang a voté au Parlement ces cinq dernières années.
La chasse aux malades de longue durée : le Vlaams Belang a voté pour cette chasse. Regardez la proposition du PTB pour diminuer de moitié les salaires des députés et des ministres : l’extrême droite a voté contre, évidemment. Regardez la loi qui modère les salaires de tous les travailleurs en Belgique, la loi pour la modération salariale : le Vlaams Belang a voté pour cette loi de modération salariale. Non, l’extrême droite n’a rien à offrir aux travailleurs.
Notre pays va justement se souder parce que nous sommes le seul parti de l’unité
L’extrême droite n’a rien à offrir au peuple et c’est à nous, la gauche authentique de le démontrer, parce que le peuple a confiance en nous. Le fascisme ne passera pas.
Le PTB étant clairement le vainqueur du côté francophone de ces élections, on entend déjà la question : « Mais que va faire le PTB au niveau des négociations à venir ? » Il y a deux choses à dire clairement à tous les partis traditionnels.
Il est temps de vous remettre en question. Si vous espérez continuer vos petites négociations, votre petite politique de train train quotidien, ce n’est pas ça le signal qui a été donné par les électeurs. Et ce soir, on a entendu beaucoup de choses sur les plateaux télé. Mais il y a une chose qu’on n’a pas entendu : c’est une remise en cause. “C’est des populistes, les gens ont mal voté...” Non, les gens n’ont pas mal voté. Les gens veulent donner un signal très clair : il faut une rupture. Une rupture avec les politiques d’aujourd’hui, une rupture avec les politiques d’avant-hier et une nouvelle politique pour demain. Et le PTB ne fera pas de coalition si ce n’est pas pour avoir cette rupture.
Tous ensemble, tous ensemble !
Deuxième point important dans la séquence politique qui va s’ouvrir maintenant. Bart De Wever va avoir la main du côté politique en Flandre pour foncer avec un agenda confédéral. OK. J’espère que du côté francophone, il n’y a pas des partis qui veulent faire la même fuite en avant dans les semaines à venir. Pour nous, il est évidemment essentiels, comme parti national, comme parti qui incarne encore ce ciment de son pays, à côté de la Sécurité sociale, à côté de tous ces acquis, il y a encore un parti dans lequel se retrouvent Flamands, Bruxellois et Wallons. Parce que nous croyons encore en cette solidarité. Il est très clair évidemment que le PTB ne va pas accélérer des négociations au niveau régional pour mettre devant le fait accompli que notre pays va être divisé. Notre pays ne sera pas divisé à cause du PTB. Notre pays va justement se souder parce que nous sommes le seul parti de l’unité.
Tous ensemble, tous ensemble !
Vous avez tout donné dans cette campagne pour une seule raison : parce que ça vous vient d’ici, des tripes
D’ailleurs, en parlant de cette fierté… Attendez, je crois qu’il est dans la salle… Gaby ? Gaby Colebunders ? Welkom in Luik, bienvenue ici à Liège. Gaby, Limbourgeois, est troisième sur notre liste. Nos camarades flamands sont les bienvenus ici à Liège !
Alors évidemment, je n’aurais pas voulu finir mon discours sans parler de cette force incroyable, cette force que les sondages n’ont pas vu venir. Une force qui est passée sous les radars, visiblement, mais une force tellement puissante qui est en train de se construire aujourd’hui derrière les chiffres électoraux. Et cette force, c’est celle d’un mouvement, c’est celle d’un parti comme le PTB qui grâce à vous, à vos engagements… Je sais à quel point vous avez beaucoup donné ces dernières semaines, ces derniers mois. Vous avez beaucoup donné, pas pour avoir des boulots, pas pour avoir un logement, pas pour avoir un piston, non. Vous avez donné pour une seule raison : parce que ça vous vient d’ici, des tripes. Vous voulez changer le monde. Merci pour tout ce que vous avez fait ! Je veux parler ici, par exemple, des 490 000 dépliants qui ont été distribués par des bénévoles. Rien n’a été payé professionnellement, tout était du bénévolat ! Je veux parler de ces plus de 2 200 personnes de la province de Liège qui nous ont aidés à mener cette campagne en mettant des affiches aux fenêtres. Je veux parler de ces plus de 60 000 euros récoltés grâce à vous pour financer notre campagne. Merci à vous camarades !
On est bien en présence d’une percée rouge vif en Wallonie à Bruxelles et d’une percée majeure en Flandre. Merci à tous, on continue le combat !