Qui est le 1 % le plus riche visé par la Taxe des millionnaires du PTB ?
N’est-on pas pas riche quand on a un patrimoine de 3 millions d’euros ? À partir de quand la taxe des millionnaires du PTB entre en action ?
La proposition du PTB de taxe des millionnaires vise le 1 % le plus riche. C’est ce groupe qui concentre la grande partie des fortunes du pays. En effet, le 1 % le plus riche possède un patrimoine aussi important que les trois quarts de la population (74%). Ces 50 000 familles les plus riches, les super-riches ont une fortune de plus de 5 millions. « Mais alors est-ce que ça veut que pour le PTB on n’est pas super riche quand on a a 3 millions d’euros ? », se demande Claude.
L'accumulation de la richesse au sommet de la pyramide a changé ces dernières années. Les 1 % les plus riches possèdent aujourd'hui au moins 5 millions d'euros, alors qu'auparavant quand nous avons lancé notre proposition en 2008, c'était plus d’un 1 million d'euros. La nouvelle proposition de taxe des millionnaires du PTB a donc été ajustée pour continuer à bien viser le 1 % les plus riches.
Pourquoi viser le 1 % les plus riches ?
Ce 1 % représente typiquement la classe sociale qui tire sa richesse de l’exploitation du travail d’autrui. Soit directement ou soit via la spéculation. On trouve dans ce 1 % entre autres les grandes familles capitalistes, lourdes en milliards d’euros, qui possèdent des sociétés du Bel20 : AB Inbev (familles de Spoelberch, de Mevius, Van Damme), Colruyt Group (Colruyt), Sofina (Boël), GBL (Frère) Ackermans & van Haaren (Bertrand), UCB (Janssen), etc.
Le ménage qui détient un patrimoine net de un à trois millions d’euros ne correspond pas forcément à ce profil. Il y a une série de cas limites, que les adversaires d’une taxation des grandes fortunes utilisent comme prétexte pour s’opposer à une telle mesure. On l’a vu en France avec les nombreux débats sur l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune, finalement supprimé par Macron) dont les adversaires utilisaient l’exemple des habitants de l'île de Ré, assujettis à l'ISF en raison de la flambée de la valeur de leurs terres. De la même manière qu’en Belgique, Georges-Louis Bouchez prétend qu’une taxe des millionnaires finirait par toucher la « classe moyenne ».
Prenons un couple d’agriculteurs possédant quelques dizaines d’hectares de terres, de bâtiments agricoles et du matériel agricole dont il aurait remboursé les crédits. Cela peut représenter plusieurs millions d’euros, sans que ces agriculteurs n’exploitent un personnel pléthorique, ni ne bénéficie de revenus extraordinaires.
De même, prenons un couple de pensionnés qui, à la faveur d’héritages et de salaires confortables, possède, outre une épargne, une habitation à Bruxelles et une seconde résidence dans la province du Luxembourg, près de frontière grand-ducale. Vu la flambée des prix de l’immobilier, leur patrimoine total peut atteindre plusieurs millions. Ils n’appartiennent toutefois pas à la catégorie des super-riches profitant de l’exploitation de nombreux travailleurs.
Une taxe ciblée, ambitieuse, réalisable et nécessaire
En résumé, la taxe sur les millionnaires du PTB est
- Ciblée : elle vise les 1% de super-riches au-dessus de 5 millions d'euros
- Ambitieuse : 2% de taxe au-dessus de 5 millions, 3% au-dessus de 10 millions
- Réalisable : les super-riches doivent déclarer eux-mêmes leur fortune via fortune-on-web
- Nécessaire : la taxe sur les millionnaires rapporte 8 milliards d'euros à investir dans la société
Mais alors, quand on a 3 millions d’euros, on n’est pas taxé avec le PTB ?
Ce n’est pas parce qu’un couple possédant un patrimoine de 3 millions d’euros ne serait pas soumis à la taxe des millionnaires, qu’il ne doit pas être taxé.
Actuellement, on paye très vite de l’impôt même avec un salaire très bas. Par contre, les revenus financiers (les dividendes par exemples) ne sont pas globalisé avec les revenus professionnels. Cela veut dire que si on gagne beaucoup d’argent grâce à des placements financiers, on est taxé de la même manière que si on en gagne peu. Il n’y a pas de progressivité dans l’impôt sur les revenus financiers comme c’est le cas pour les revenus du travail. C’est pourquoi le PTB défend ce qu’on appelle une globalisation des revenus. On met tous les revenus (ceux du travail et ceux du capital) et on les taxe de la même manière. Comme ça, un euro égale un euro. On couple cette globalisation des revenus à une meilleure progressivité de l’impôt. Cela signifie que plus un revenu est élevé, plus le taux d’imposition est important.
De plus, le PTB prône la taxation des plus-values financières. Aujourd’hui, celui – qui a par exemple une fortune de 3 millions d’euros – qui revend des actions plus cher qu’il ne les a achetées paye zéro euro d’impôt sur le gain réalisé. Une situation unique en Europe qu'on doit absolument changer.