Que penser de l’accord du gouvernement sur la crise de l'accueil ?
Sofie Merckx, cheffe du groupe ptb à la Chambre, réagit à l'accord sur l'asile conclu par le gouvernement Vivaldi.
1. Personne ne devrait avoir à fuir
Le gouvernement (une fois de plus) ne dit pas un mot à ce sujet. Personne n'abandonne sa famille, son pays et ses souvenirs pour le plaisir. Au contraire, les gens sont contraints de fuir. Il suffit de regarder l'Afghanistan. La Syrie. Le Yémen. Tous les pays où les gens doivent fuir les guerres déclenchées (ou activement soutenues) par les gouvernements occidentaux. Pas un mot à ce sujet. Ça semble être un tabou. Pourtant, tant qu'il y aura des guerres, de l'exploitation économique et du changement climatique, il y aura des réfugiés.
2. Ils laissent des gens dormir dehors depuis 18 mois
Le gouvernement n'a pas été en mesure de garantir les besoins de base des réfugiés depuis 18 mois. Quelles perspectives à court terme cet accord offre-t-il ? On parle d'un village de 600 conteneurs. Mais ceux-ci n'arrivent que pour l'été ? Qu'en est-il des personnes qui dorment dehors par un froid glacial en ce moment même (et ce depuis des mois) ?
3. L'enfermement des enfants dans les centres de détention interdit
Enfin. Avec de nombreuses organisations de terrain, nous plaidons en faveur de cette mesure depuis longtemps. Mais honnêtement, cela figurait déjà dans l'accord de gouvernement depuis… 2020.
4. Beaucoup de paroles, peu d'actes
Quelles sont les réelles avancées de cet accord ? Après un an et demi de crise, il y a maintenant une série de solutions peu convaincantes qui, une fois de plus, ne parviennent pas à faire respecter la loi. Il s'agit plutôt d'un méli-mélo de promesses faites antérieurement et que l'on remet sur la table. Pas de quoi se réjouir, car on connaît la réputation de ce gouvernement... beaucoup de paroles, peu d'actes.
5. Des mesures répressives nouvelles ou renforcées
Sur les rapatriements forcés, par exemple. Ce gouvernement préfère diffuser des histoires sur les « bébés papiers » et monter les gens contre les réfugiés, essentiellement pour détourner l'attention du véritable tabou de notre société : l'accumulation de richesses au sommet de la société. Les droits de l'Homme semblent être relégués au bas de la liste des priorités. L'expression « sévère mais juste » devient « sévère et impitoyable ». Au lieu de travailler sur des politiques d'accueil humaines, la déshumanisation se poursuit.