Pourquoi on a voté contre le Pacte migratoire européen : « Il s'en prend aux droits humains plutôt qu'aux causes »
Le 10 avril, le Pacte européen sur l’asile et la migration a été soumis au vote du Parlement européen. Nous avons voté contre. « Plutôt que de s'en prendre aux causes des migrations, ce nouveau Pacte préfère s'en prendre aux droits humains », explique Marc Botenga, député européen pour le PTB.
« Tant que les guerres, les privations économiques et les catastrophes climatiques ne font qu’augmenter, des gens seront obligés de fuir de chez eux, poursuit Marc Botenga. Ce Pacte ne garantit même pas de répartition équitable et solidaire des personnes sur différents pays. »
« Que l’Union européenne commence par arrêter le pillage des ressources naturelles dans les pays du Sud, par arrêter son ingérence politique et les politiques qui affectent le climat »
Député au parlement européen
Le texte permet par ailleurs aux états d’échapper à leur responsabilité en échange d’un financement de drones, de barbelés... Dans la pratique, l’accueil dépendra d’un marchandage entre les États membres qui essaieront de tirer profit, politiquement ou financièrement, de la possibilité d’accueillir ou non des personnes en détresse.
Et dans ce contexte, la procédure de frontière unifiée entrave le droit de chacun à une procédure d’asile, une évaluation, distincte et individuelle. Pour notre député européen, c’est « un recul énorme par rapport au droit international et aux droits humains ». Le pacte prévoit d’ailleurs des centres de détention à grande échelle aux frontières extérieures de l’Europe, y inclus la détention de familles et enfants.
Il faut s’en prendre aux causes qui font que les gens quittent leurs pays d'une part, et d’autre part garantir un accueil digne, respectueux des droits humains.