« Pour les grandes entreprises, oui, mais pas pour les gens ? » Le PTB veut changer l'Arrêté royal sur les remboursements des prêts hypothécaires
Les gens qui espéraient pouvoir obtenir un report de leur prêt hypothécaire vu la crise du coronavirus se retrouvent totalement à la merci de leur banque. C’est ce qu’a expliqué sans broncher le ministre des Finances, Alexander De Croo (Open VLD), au Parlement. « C’est une gifle au visage de tous ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts pendant la crise du coronavirus », réagit le député PTB Steven De Vuyst.
Fin mars, le ministre De Croo a conclu un accord avec les banques. Les banques ont reçu une garantie de l'État de 50 milliards d'euros sur leurs prêts aux entreprises et, en échange, elles devaient accorder des reports pour les prêts aux entreprises ainsi que pour les hypothèques. La garantie de l'État et le report des paiements pour les entreprises sont couplés l'un à l'autre : une banque qui ne respecte pas le report de paiement n'obtiendra pas de garantie du gouvernement. Mais il s'avère aujourd'hui que ce n'est pas du tout le cas pour les remboursements de prêts hypothécaires.
« C'est vraiment scandaleux, réagit Steven De Vuyst. La garantie de l'État était déjà un chèque en blanc de 50 milliards pour les banques et les grandes entreprises. La seule condition, très modeste, était que les banques respectent l'accord qu'elles avaient conclu elles-mêmes avec le ministre. Qu'elles donneraient aux gens un répit pour payer leur maison. Et maintenant, le ministre laisse tomber cela aussi. L'Arrêté royal stipule que chaque banque est libre d'accorder ou non le report de paiement. Les gens ont le droit de demander, mais, si la banque n'en a pas envie, c'est non. Point. Et cette même banque peut quand même continuer à bénéficier de la garantie de l'État. »
« Nous voulons que le ministre modifie l'Arrêté royal afin que les banques qui n'accordent pas de moratoire sur les hypothèques n'aient pas droit à la garantie de l'État. Cela nous semble évident, puisque c'est ce qu'il ressort de l'accord conclu par le ministre. Beaucoup de gens sont au bord du gouffre, ils ont besoin de ce report de paiement et, si les banques ne l'accordent pas, celles-ci ne devraient pas pouvoir compter sur des mesures de soutien. »