Pensions et métiers pénibles : « Travailler jusqu’à 67 ans ? Pour nous, c’est non ! »
Rien n’est prévu dans l’accord du gouvernement De Croo en ce qui concerne les possibilités de départ anticipé à la pension pour les métiers pénibles. « Un comble, réagit Raoul Hedebouw, chef du groupe PTB à la Chambre. Nous recevons de nombreux messages de colère sur le sujet. »
Pour le PTB, l’absence quasi totale de solutions pour les fins de carrière est inacceptable. Raoul Hedebouw : « Les travailleurs et travailleuses subissent une double peine. Une première fois car ils doivent travailler jusque 67 ans alors que le retour de l’âge de la pension à 65 ans était un point de rupture de la gauche. Une deuxième fois car plus rien n’est prévu pour les métiers pénibles alors que c’était encore à l’agenda du gouvernement Michel. Le gouvernement De Croo n’a même plus la volonté d'aborder le sujet. Pourtant, il y a urgence. Les travailleurs n’ayant pas de diplôme de l’enseignement supérieur ont une espérance de vie en bonne santé de 17 ans plus courte que les travailleurs avec un diplôme universitaire. »
Et les raisons invoquées pour ne rien faire seraient que les libéraux trouvent que prévoir des solutions pour les fins de carrière des métiers pénibles « coûterait trop d’argent ». Un manque de respect, selon le porte-parole de l’opposition de gauche : « On ne peut pas applaudir d’un côté les héros qui font tourner notre pays dans les périodes difficile et ensuite obliger ces héros à devoir travailler jusqu’à ce qu’ils tombent au boulot. Un peu de respect ! »
« Chaque fois qu’un aîné peut souffler, il permet à un jeune de travailler »
Le PTB réclame la mise en place d’un plan 65-60-55 porté également par de nombreuses centrales syndicales. Explications de Raoul Hedebouw : « Il s’agit d’un plan qui permet à tous les travailleurs qui n’en peuvent plus au boulot de pouvoir souffler. Concrètement, il s’agit du retour de l’âge légal à la pension à 65 ans. Un droit à la pension anticipée à 60 ans et quarante ans de carrière. Et finalement, d’un droit général aux crédits-temps de fin de carrière dès 55 ans permettant de diminuer fortement son temps de travail sans perdre ses droits à la pension. Il s’agit là de mesures bonnes pour la santé et bonne pour l’emploi des jeunes. Car chaque fois qu’un aîné peut souffler, il permet à un jeune de travailler. »
Le PTB demande aussi qu’on s’appuie sur le travail réalisé par les organisations syndicales à propos des critères de pénibilité pour réintroduire un droit à la prépension dès 58 ans pour les métiers pénibles.
Enfin, le PTB veut entendre au plus vite la nouvelle ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS), en Commission des affaires sociales.