Opacité, dépenses folles dʼargent public, harcèlement… Le PTB veut toute la lumière au Parlement wallon
La presse fait état ce matin de dépenses somptuaires approuvées par le Bureau du parlement de Wallonie ainsi que d’un management de la terreur, de budgets douteux, de dépenses privées sur le dos du contribuable ainsi que d’un problème de transparence.
« Nous avons été étonnés par les coûts exorbitants que représentent la construction de la Maison des parlementaires et du tunnel de jonction avec le parking de la Confluence.
Nous l’avions déjà indiqué et la presse revient à juste titre sur le sujet ce matin. Nous avons déjà envoyé une demande clarification à chaque membre du Bureau sans obtenir de réponse. Nous demandons la convocation en urgence d’une commission "affaires générales" du Parlement wallon pour permettre aux députés de poser toutes les questions nécessaires à M. Marcourt, aux membres du Bureau et au greffier du Parlement », indique Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon.
Le député de gauche estime que le Bureau et le greffier doivent s’expliquer rapidement. « Les membres du bureau doivent remettre toutes les pièces justificatives de ces dépenses dans les plus brefs délais afin que toute la vérité soit révélée sur ces faits », poursuit Germain Mugemangango.
Pour la Maison des parlementaires, le montant total dépensé serait de plus de 20 millions d’euros à la place des 10 millions annoncés initialement. Pour le tunnel aussi le montant initialement annoncé, 700 000 euros, à été dépassé pour arriver à un total d’un peu plus de 2 millions d’euros.
« Comment se fait-il que le Bureau ait validé de telles dépenses quand on connaît la situation financière de la Wallonie? » s’interroge le chef de file du PTB.
Toutes les dépenses du Parlement doivent être validées par le Bureau du Parlement composé de Jean Claude Marcourt (PS), Jacqueline Galant (MR), Manu Disabato (Ecolo), Sophie Pécriaux (PS) ainsi que Sybille de Coster-Bauchau (MR).
Le Bureau et le greffier, Frédéric Janssens, sont également au cœur d’une instruction judiciaire concernant des faits de harcèlement au travail.
« C’est grave, il y a les accès de colère du greffier du Parlement wallon mais aussi ses abus. La presse évoque les problèmes de harcèlement d’agents, des privilèges payés sur le dos du contribuable, des budgets douteux et des problèmes de transparence. On évoque même des menaces proférées par M. Janssens à l’encontre des agents du greffe, enregistrement à l’appui. M. Janssen quant à lui ne nie pas l’avoir fait et estime que ses méthodes sont un "style managérial". Depuis quand le fait de dire à un agent qu’il sera "à la morgue à midi" est un style managérial ? », questionne M. Mugemangango.
Le greffier est également le sujet d'accusations de dépenses privées sur les comptes du Parlement comme 25 000 euros de frais de téléphone pendant des vacances à l’étranger. Le porte-parole du parti de gauche estime également qu’il y a trop d’opacité sur les procédures démocratiques comme sur les critères d’acceptation des questions et interpellations aux ministres.
« C’est la conception même de travail de ce Bureau qui dirige et verrouille tout qui doit fondamentalement changer », analyse le député.
« Tout cela doit être clarifié au plus vite mais en tous les cas, si ces éléments se confirment, c’est inacceptable et ne peut rester impuni », conclut le chef de groupe.