Nous lançons un plan industriel pour garantir lʼavenir du secteur de la chimie
Ces dernières années, les bénéfices des entreprises du secteur de la chimie ont souvent atteint des sommets mais aujourd’hui les signaux d’alarme se succèdent rapidement. « Nous devons les prendre au sérieux », affirme Peter Mertens, député PTB, « car ils mettent en péril des milliers d’emplois et l’avenir de notre industrie. Nous proposons donc un plan industriel réaliste et durable pour l’emploi et le climat. »
Cette semaine, un sommet sur les produits chimiques était organisé sur le site de BASF, dans le port d’Anvers. Des dizaines de chefs d'entreprise, la présidente de la commission Ursula Von der Leyen et le Premier ministre Alexander De Croo y ont discuté de l'avenir du secteur chimique. L'occasion pour nous de présenter notre plan pour le secteur. Raf Van Gestel, travailleur dans le secteur de la chimie et membre du groupe de travail du PTB sur la pétrochimie : « Avec notre plan, nous nous attaquons aux prix élevés de l’énergie et nous nous engageons en faveur des énergies renouvelables, du développement local de matières premières et de l’investissement public dans des technologies vertes et saines. »
« Les subventions et l’assouplissement des règles de l’Union européenne servent principalement les intérêts à court terme des géants de la chimie et de leurs actionnaires. »
Secrétaire général du PTB et député à la Chambre
Peter Mertens met en garde : « Les solutions que le Premier ministre Alexander De Croo et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen viennent négocier avec les PDG n’apportent pas une réponse durable aux problèmes du secteur de la chimie, tels que les prix de l’énergie. En l’absence de garanties en matière d’emploi et de transition climatique, les subventions et l’assouplissement des règles de l’Union européenne servent principalement les intérêts à court terme des géants de la chimie et de leurs actionnaires. En outre, l’UE n’a aucune chance de gagner une guerre des subventions avec les États-Unis. Notre plan industriel prend le contre-pied de ce soutien financier inconditionnel aux multinationales. » Le PTB préconise notamment que le prix de l’électricité soit contrôlé par le biais du « système coût+ ». Selon la CREG, l’organisme de régulation des marchés de l’électricité, il s’agit d’une mesure réaliste permettant de fixer le prix en fonction des coûts de production réels. « Deuxièmement, il faudrait que les investissements publics dans les énergies renouvelables permettent de fournir suffisamment d’énergie propre à des tarifs abordables, dans le cadre d’un partenariat avec les pays de la mer du Nord », explique Peter Mertens.
« La recherche en matière de technologies neutres sur le plan climatique et respectueuses de l’environnement devrait rester dans le domaine public afin que chaque avancée puisse être partagée et appliquée. »
Travailleur dans le secteur de la chimie et membre du groupe de travail du PTB sur la pétrochimie
Le talon d’Achille du secteur européen de la chimie est le coût élevé de l’énergie et des matières premières importées. Ce sont des problèmes que nous pouvons résoudre efficacement au niveau local », ajoute Raf Van Gestel. « Il existe un consensus général sur la nécessité d’employer de l’hydrogène vert, élément clé de l’industrie neutre en carbone de demain, non seulement pour les produits chimiques, mais aussi pour les secteurs de l’acier et du béton. L’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau à l’aide d’énergie renouvelable, peut servir de matière première pour la production d’ammoniac et de méthanol vert. Le méthanol vert, qui est fabriqué à partir d’hydrogène vert et de CO2 capturé, peut servir de matière première alternative pour la production de plastiques, à la place des dérivés du pétrole ou du gaz de schiste. Malheureusement, nous constatons un abandon des investissements et de la recherche dans ces technologies, comme cela a été le cas récemment pour le projet Power-to-Methanol dans le port d’Anvers. » Compte tenu de l’importance stratégique de la production européenne d’hydrogène vert, le PTB souhaite qu’elle soit contrôlée par les pouvoirs publics, car les mécanismes du marché empêchent les progrès nécessaires. « En outre, la recherche en matière de technologies neutres sur le plan climatique et respectueuses de l’environnement devrait rester dans le domaine public afin que chaque avancée puisse être partagée et appliquée », affirme le travailleur de la chimie.
« Les énergies renouvelables et l’hydrogène vert jouent un rôle trop important pour la société pour que nous les laissions subir les aléas du marché libre. »
Secrétaire général du PTB et député à la Chambre
Le pôle chimique anversois se trouve aujourd’hui à un tournant stratégique. Pour ses milliers de travailleurs, le doute règne en maître en raison de la situation économique actuelle et de l’avenir incertain de leur industrie. Peter Mertens conclut : « Les énergies renouvelables et l’hydrogène vert jouent un rôle trop important pour la société pour que nous les laissions subir les aléas du marché libre. Si nous voulons assurer la sécurité de l’emploi et du climat, il est impératif que le gouvernement prenne lʼavenir du secteur de l’énergie au sérieux et mette en place un plan d’investissement dans les technologies vertes. »