Nous avons un plan d'avenir pour Van Hool en Belgique
La direction du constructeur de bus Van Hool a annoncé l'intention de licenciement de 1 116 travailleurs de son usine de Koningshooikt (province dʼAnvers) et une délocalisation de la production à Skopje, en Macédoine du Nord.
Il y a même risque de faillite. Un scénario catastrophe qui menace les 2 500 travailleurs et les sous-traitants de Van Hool, mais aussi notre pays si cette industrie d'avenir disparaît, partiellement ou totalement. Cependant, nous ne sommes pas obligés d’en arriver là. Nous sommes convaincus qu'il y a un avenir pour Van Hool en Belgique. Nous avons besoin de milliers de bus zéro émission les années à venir.
« Tout d’abord, le gouvernement flamand doit intervenir afin de résoudre les problèmes financiers à court terme. Ensuite, à travers sa participation, il doit exercer un contrôle pour garantir l'investissement dans l’usine de Koningshooikt. Enfin, il doit commander à Van Hool 174 bus électriques pour De Lijn – la société publique de transports en commun du Nord du pays – qui devront être construits à Koningshooikt. Cela peut se faire dans le cadre du contrat-cadre actuel de 2021 », déclare Jos D'Haese, chef de groupe PTB au Parlement flamand.
« Rien qu'à De Lijn, plus de 2 000 bus diesel polluants devront être remplacés dans les prochaines années. Commander des bus à l'étranger signifie que nous allons perdre notre savoir-faire et notre expertise. C'est de la folie. »
Sur la base de chiffres et de témoignages, nous avons élaboré un plan alternatif. La solution pour sortir de la crise est l'investissement, pas les licenciements. Une nouvelle usine efficace coûterait 50 millions d'euros et rapporterait des milliards de valeur ajoutée.
De Lijn doit encore investir plus d'un milliard d'euros dans des bus à émissions nulles. Voulons-nous garder ces investissements et cette technologie de pointe en Belgique, ou allons-nous transférer tout cela à l'étranger ? Une vague de licenciements coûtera 60 millions d'euros et créera un cimetière économique.
« Le gouvernement flamand doit opter pour notre plan afin de corriger ses mauvaises décisions », poursuit Jos D'Haese. « En 2018, le ministre Ben Weyts (N-VA) avait fièrement annoncé que tous les centres-villes seraient desservis par des bus à émissions nulles pour 2025. Pour atteindre cet objectif, il devait commander 1 200 bus verts, mais aujourd'hui, seuls une centaine sont effectivement sur les routes. Laisser l'usine fermer et ainsi perdre notre savoir-faire et notre expertise est une absurdité, quand on sait que des milliers de bus diesel vont devoir être remplacés dans les années à venir. Le monde est à un moment charnière. On a besoin d'une technologie verte de pointe comme celle de Van Hool. »
Le gouvernement flamand, qui n'a pas commandé de bus à Van Hool et préfère les faire construire en Hongrie, est en partie responsable. Le deuxième responsable est la direction, qui a négligé l'usine de Koningshooikt et a investi dans une aventure malheureuse à Skopje. La cause n'est ni le manque de connaissances technologiques, ni le coût salarial, comme a essayé de le faire croire la direction. Le covid-19 a accéléré les choses. Le problème est désormais clair, mais la solution aussi.