N’oublions pas les salaires de nos héros
Les travailleurs essentiels qui font tourner la société gagnent jusqu'à un tiers de moins que le salaire moyen. Après les applaudissements, il est maintenant temps de penser aux salaires de celles et ceux qui ont été en première ligne pendant la crise.
Aide-soignantes, caissières, éboueurs, accompagnateurs de train, chauffeurs de poids lourds, facteurs, magasiniers, techniciennes de surface, travailleurs et travailleuses de l’industrie alimentaire… Ils et elles ont deux points communs.
Le premier, c’est qu’ils et elles ont porté à bout de bras la société pendant la pandémie. Ils et elles sont les héros de la crise du coronavirus. Nous les avons applaudis pendant la crise.
Le deuxième, c’est que leur salaire est largement en-dessous du revenu moyen. Jusqu’à 30 % en-dessous, comme le montre le graphique ci-dessous.
Cette situation n’est pas tenable. Comme l’explique Peter Mertens, président du PTB, dans son dernier livre : « Il est normal que nous applaudissions la classe ouvrière et non pas ceux qui commandent, font de beaux discours et spéculent. Mais applaudir ne suffit pas. Il est impensable que les personnes qui ont sauvé le pays doivent de nouveau encaisser des coups demain et qu’elles soient menacées dans leurs emplois, leurs revenus, leur santé. »
Il y a urgence. Les partis traditionnels sont en train de les oublier. Mais nous ne pouvons pas les oublier. La revalorisation des salaires de tous ces professionnels devrait faire partie des priorités du prochain gouvernement, avec comme leviers : l’instauration d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure, et la fin de la loi sur le blocage des salaires.