Notre proposition pour mettre fin au hold-up des banques et protéger les épargnants
Nous voulons instaurer un Livret A, comme en France, qui garantit un taux d'intérêt rehaussé à 3 %.
Un nouveau rapport montre noir sur blanc que les banques s’arrangent entre elles sur le dos des petits épargnants. Cela leur rapporte des milliards de profits, mais le gouvernement ne fait rien.
Dans le rapport de l’autorité belge de la concurrence (ABC) qui vient de sortir, le secteur bancaire belge est défini comme un « oligopole des quatre grands acteurs » (BNP Paribas Fortis, ING Belgique, Belfius et KBC).
« Ce rapport confirme ce que nous affirmons depuis des mois : grâce à leur pouvoir, les quatre grandes banques belges plument les épargnants et engrangent des milliards de profits, dénonce Sofie Merckx, notre cheffe de groupe à la Chambre. Notre proposition de loi pour la création d’un livret A avec un taux d’intérêt rehaussé et garanti est aujourd’hui à l’agenda du parlement. Cela permettrait de faire remonter le taux d’intérêt à 3% dès maintenant pour les petits épargnants et correspond aux recommandations du rapport de l’autorité de la concurrence. Cette proposition peut être votée rapidement, nous appelons les autres partis à nous suivre. »
Depuis la hausse des taux d’intérêt appliquée par la Banque Centrale Européenne à partir de juin 2022, les banques belges ont augmenté les taux d’intérêt sur les crédits hypothécaires, mais n’ont pas fait de même sur les comptes d’épargnes de leurs clients. Sofie Merckx constate : « Ceci engendre une double injustice : d’un côté, avec des taux d’intérêt qui dépassent 5 %, il est devenu impossible de souscrire un nouveau prêt hypothécaire et, de l’autre, l’épargne fournit un rendement à des taux ridicules, autour de 1 % actuellement. C’est comme ça que les grandes banques engrangent des profits gigantesques sur notre dos : 6,3 milliards d’euros l’année passée, et probablement plus de 8 milliards cette année. »
Il est temps de faire quelque chose face au pouvoir oligarchique des banques dans notre pays
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
Malgré cette situation aberrante, le gouvernement s’est bien gardé de prendre des mesures fortes. Le bon d’État à un an du ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v), n’a pas fait bouger le taux d’intérêt sur l’épargne. Les déclarations du ministre socialiste Pierre-Yves Dermagne et les propositions de loi de Vooruit sont également restées sans suite. « Ce qu’il faut maintenant, c'est agir », déclare Sofie Merckx.
Nous avons une proposition de loi pour protéger davantage les citoyens face au pouvoir écrasant des banques. Elle est à l’agenda du parlement ce jeudi 9 novembre. Le PTB propose la création d’un compte d’épargne avec un taux d’intérêt protégé, sur le modèle du Livret A français. « Cette proposition prévoit que les banques devront offrir pour les petits épargnants un taux d’intérêt garanti qui ne peut pas être inférieur de plus de 2 % au taux des prêts hypothécaire, explique la cheffe de groupe PTB. Concrètement, cela veut dire 3 % de taux d’intérêt aujourd’hui, et ce pour un montant allant jusqu’à 23 000 d’euros. Ceci obligera les banques à mieux rémunérer les petits épargnants. C’est une recommandation qui est d’ailleurs aussi reprise dans le rapport de l’autorité belge de la concurrence. »
Notre proposition vise aussi à appliquer une autre recommandation du rapport de l’ABC : la suppression de la prime de fidélité du calcul du taux de rémunération effectif de l’épargne. Pour l’instant, le taux d’intérêt sur les comptes d’épargne (par exemple, 1,5 %) se compose d’un taux de base et d’une prime de fidélité. Or, pour toucher la prime de fidélité, il y a certaines conditions à remplir, ce qui n’est pas le cas pour le taux de base. « Nous proposons donc de supprimer la prime de fidélité des comptes d’épargne ordinaire, pour que les économies des clients puissent effectivement recevoir la rémunération affichée par les banques, poursuit Sofie Merckx. Nous allons demander le vote sur l’urgence de notre proposition aujourd’hui au parlement et chaque parti devra mettre ses cartes sur la table. Il est temps de faire quelque chose face au pouvoir oligarchique des banques dans notre pays. »