Non aux nouvelles augmentations du budget de la Défense : la guerre n'est pas un secteur essentiel
Le gouvernement veut décider vendredi de faire passer le budget de la Défense de 1,3 % à 1,54 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2030. Le PTB s'oppose à cette nouvelle augmentation. « Ces deux dernières années, en pleine crise du Covid, le budget a déjà augmenté de plus d'1 milliard d'euros, explique Nabil Boukili, député PTB. La Vivaldi se félicite aujourd'hui d'investir 10 milliards de plus dans la Défense que le gouvernement précédent. De l'argent qui sera économisé ailleurs et qui ne sera donc pas investi dans des politiques sociales. Ce gouvernement fait le mauvais choix, celui de la guerre. »
Le PTB rappelle que le gouvernement précédent a déjà acheté 34 avions de combat F-35, extrêmement coûteux. Ils n'ont même pas encore été livrés et devront être remboursés pendant des années. Un achat qui coûtera au total 15 milliards dʼeuros aux contribuables belges. Aujourd'hui, ces mêmes contribuables doivent sortir 10 milliards supplémentaires, alors que des coupes massives sont réalisées dans d'autres secteurs.
Cette augmentation des moyens fait suite aux demandes de l'Otan d’augmenter les budgets militaires pour les porter à 2 % du PIB. Le PTB plaide pour un grand débat parlementaire et public sur les dépenses militaires. Le parti de gauche est d'accord pour augmenter les salaires du personnel militaire, mais s'oppose à la volonté de la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), concernant les investissements dans les défenses anti-aériennes, les hélicoptères, etc.
Le PTB s’inquiète de la nouvelle mentalité de guerre froide selon laquelle les pays occidentaux doivent être mis en état d'alerte contre la Russie et la Chine. Le parti de gauche veut mettre un terme à cette surenchère militaire. Selon le PTB, elle n'est pas proportionnelle aux menaces réelles ni aux besoins militaires. « Le budget militaire de la Russie ne représente qu'un peu plus de 6 % du budget de tous les pays de l'Otan réunis », pointe notamment Nabil Boukili.
Le parti de gauche souhaite une analyse critique des interventions militaires que notre pays a menées à l'étranger au cours des dernières décennies et une évaluation des pays concernés en termes de stabilité, de migration, etc. « Rien qu'en Afghanistan, la Belgique a injecté au moins 500 millions d'euros, explique Nabil Boukili. Cette guerre a complètement bouleversé le Moyen-Orient. Le bilan est clair aujourd'hui. Alors pourquoi insistons-nous pour avoir encore plus d'armement et participer à des interventions militaires ? La guerre n'est pas un secteur essentiel. Investissons dans les besoins sociaux et dans la lutte contre la crise climatique, et pas dans la guerre. »