Non aux armes nucléaires, oui à une politique de paix active
Les têtes nucléaires américaines ne doivent plus demeurer en Belgique. Mais quel usage pensent donc en faire nos décideurs politiques dans leur politique de défense ? Le PTB prend résolument position en faveur du développement d’une politique de paix active comme pierre de voûte d’un monde sans armes nucléaires.
Il existe un outil formidable pour débarrasser le monde des armes nucléaires : le Traité des Nations-Unies sur l’interdiction des armes nucléaires. Ce rapport a été signé en 2017 par pas moins de 122 pays. Et un récent sondage montre que deux tiers des Belges sont pour ce traité.1 La pression de l’opinion publique en faveur de l’interdiction des armements nucléaires n’a jamais été aussi grande depuis les années 1980. Nous devons profiter de cet élan.
Posez la question aux politiciens : la plupart se montreront partisans, sur le principe, d’un monde sans armes nucléaires. Mais quand il s’agit de joindre les actes à la parole, nos dirigeants politiques sont absents.
La Belgique est un des pays qui n’ont pas signé le traité des Nations unies. Notre pays a même boycotté les négociations. Le gouvernement a motivé cette décision laconiquement : la Belgique est alliée dans l’Otan avec des puissances nucléaires telles que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, et cette alliance militaire considère que l’arme nucléaire est une des bases de sa politique de défense.
Alliance guerrière
Notre participation à l’Otan représente l’obstacle majeur à un avenir sans arme nucléaire. Le PTB réclame donc que la Belgique se retire de cette alliance. L’Otan s’est réinventée après la fin de la Guerre Froide , devenant une alliance offensive aux ambitions guerrières déployées des Philippines à la Colombie. On s’éloigne complètement d’une politique active de paix.
Pour le PTB, la guerre ne peut faire partie des instruments d’une politique extérieure. Nous voulons une force de défense purement défensive, c’est-à-dire sans aventures militaires à l’étranger sous forme de missions et interventions. C’est pourtant la base des opérations de l’Otan, malgré le bilan dramatique des interventions militaires en Afghanistan et en Libye, par exemple.
Travailler à la paix consiste aussi à mettre fin à la militarisation et à dégonfler le budget de la Défense. La décision du gouvernement, l’an dernier, d’acheter de nouveaux avions de combat est une réponse à une exigence de l’Otan. Ces 34 nouveaux chasseurs F-35 nous coûtent 15 milliards d’euros, pendant que 16 % de la population vit dans la pauvreté. De plus, la défense de l’espace aérien belge ne requiert, selon des études indépendantes, que quatre à cinq avions de chasse. Mais les USA ont menacé de retirer leur soutien à l’Otan si les budgets défense des pays membres n’étaient pas revus à la hausse. Trump exige, nous exécutons.
Des armes nucléaires en Belgique
On en parle peu, mais c’est pour l’Otan que la Belgique conserve à Kleine-Brogel des têtes nucléaires américaines. Nous sommes un des rares membres de l’Otan à supporter cette charge. Ces armes vont être remplacées à partir de l’an prochain : les États-Unis veulent se concentrer sur des armements de plus petit gabarit et sont prêts à y investir des sommes substantielles. Si cela ne dépendait que d’eux, l’idéal d’un monde sans armes nucléaires serait impossible.
En 2018, l’administration américaine a rendue publique une nouvelle stratégie nucléaire qui doit faciliter le déploiement d’armes nucléaires. C’est un pas de plus dans la normalisation de la guerre atomique. Les armes nucléaires devront être plus précises et moins volumineuses, mais assez puissantes pour rayer de la carte une ville entière de la taille d’Anvers.
Le moment est donc parfaitement choisi pour rouvrir la discussion sur la présence de telles armes sur notre sol. Les têtes nucléaires de Kleine-Brogel doivent partir. D’autres pays de l’Otan ont fait de même avant nous : la Grèce, la Grande-Bretagne, l’Allemagne ont décidé depuis longtemps de ne plus accepter de têtes nucléaires américaines sur leur territoire.
Pour une politique de paix active
● Nous refusons de maintenir des armes nucléaires sur le territoire belge, et nous exigeons le retrait immédiat des armes nucléaires stockées sur le site de Kleine-Brogel.
● Nous signons le traité de l’ONU sur l’interdiction des armes nucléaires.
● Nous lançons la Belgique dans une activité diplomatique intensive pour la destruction de l’arsenal nucléaire mondial.
● Nous nous retirons d’alliances militaires qui nous entraînent dans des aventures guerrières sous la direction des USA et de Trump. Sortons la Belgique de l’Otan et l’Otan de la Belgique.
● En matière de défense, nous souhaitons une collaboration avec les pays voisins, strictement limitée au cadre de la défense du territoire national, à l’exclusion d’actions offensives. Nous n’acquérons plus d’armement à vocation offensive.
● Les montants libérés par cette politique de démilitarisation sera investi dans l’humain : pensions justes pour chacun, enseignement de qualité et finançable, transports en commun gratuits. Les défis sont nombreux, pour lesquels il ne semble jamais y avoir assez de moyens dans les budgets actuels.