MSF publie un rapport accablant sur les maisons de repos : le PTB réaffirme la nécessité d’une commission d'enquête en Wallonie
Négligées par les autorités publiques, les maisons de repos ont vécu un véritable enfer pendant la pandémie de coronavirus. C’est ce que révèle aujourd’hui l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), dans un rapport accablant. « Ce nouveau rapport justifie, une fois de plus, la nécessité d’une commission d’enquête en Wallonie », estime Germain Mugemangango, chef de file du groupe PTB au Parlement wallon.
Vingt-quatre heures avant le vote au Parlement wallon sur l'organisation d'une commission spéciale consacrée aux maisons de repos, Médecins Sans Frontières publie un rapport accablant. L’ONG révèlent la situation chaotique dans laquelle se sont retrouvées les maisons de repos pendant la crise. « Ce rapport lève le voile sur l'abandon du personnel et des résidents par les pouvoirs publics face au coronavirus », soulève Germain Mugemangango. « Depuis le début, nous dénonçons cette situation. Il est essentiel d’analyser de manière sérieuse les réalités évoquées dans le rapport de MSF. C’est la raison pour laquelle nous nous battons pour obtenir une vraie commission d'enquête en Wallonie. Ce nouveau rapport justifie pleinement notre demande. »
Selon ce rapport, « le personnel des maisons de repos a manqué de tout ». « Nous avons eu les mêmes retours », déclare le député. « Nos équipes de Médecine Pour Le Peuple, qui sont allées prêter main forte aux équipes dans les maisons de repos, ont constaté un manque cruel de matériel médical et de matériel de protection. Dans le rapport de MSF, on peut même lire que des soignants ont été obligés de s’occuper des leurs résidents vêtus de sacs poubelle et équipés de lunettes de piscine. C'est inimaginable. »
Germain Mugemangango s'insurge contre la vision tronquée défendue par la Ministre wallonne de la santé, Christie Morreale (PS), et par son gouvernement. « Ils affirment avoir fait le job », rapporte le le député wallon. « Comment peuvent-ils dire ça alors que 6200 résidents sont décédés en Belgique, et plus de 2000 seulement en Wallonie ? Comment osent-ils, face à un personnel qui, alors qu’il doit se préparer faire face à une éventuelle seconde vague, est épuisé, physiquement et psychologiquement ? Ces travailleuses et travailleurs ont vraiment le sentiment d'avoir été abandonnés par les autorités pendant cette crise. »
Selon l'élu de gauche, les parlementaires wallons de tous les partis doivent tenir compte de ce rapport : « Ce rapport lève une partie du voile sur des éléments importants de la gestion de la crise sanitaire au sein des maisons de repos. Une commission d'enquête est nécessaire pour faire toute la lumière sur ce qui s’est passé. Ce ne sera pas le cas si on se contente d’une simple commission spéciale. Il est encore temps, pour l'ensemble des députés wallons, de faire le bon choix. »