Médecine pour le Peuple aux Gouvernements : « Vous n’avez pas honte ? Nous non plus ! »
Les équipes de Médecine pour le Peuple (MPLP, le réseau des maisons médicales initié par le PTB) ont mené une action originale ce lundi midi à Marcinelle, Hoboken et Zelzate : elles ont relevé le Jerusalema Challenge… en sous-vêtements. Objectif : réclamer des mesures immédiates pour le personnel soignant. La députée fédérale PTB et médecin à MPLP Sofie Merckx participait à la mobilisation à Marcinelle.
Nous sommes épuisés par la lutte contre le virus, explique Sofie Merckx. Nous demandons de l’aide depuis des mois, pour tout le personnel soignant qui, comme nous, est en première ligne. Mais il n’y a toujours aucune amélioration sur le terrain. » Pour symboliser le caractère « honteux » de l’inaction politique, les membres du personnel ont dansé sur le célèbre morceau « Jerusalema », en sous-vêtements. « Nous nous mettons à nu aujourd’hui pour dire aux Gouvernements : ‘Trop, c’est trop ! Vous n’avez pas honte ? Eh bien, nous non plus !’ »
MPLP et le PTB demandent que les moyens supplémentaires promis soient débloqués dès maintenant, à tous les niveaux de pouvoir, pour les hôpitaux, les maisons de repos et l’ensemble du secteur des soins. « Il faut agir immédiatement pour répondre aux besoins de la médecine de première ligne, ajoute Sofie Merckx. Nous sommes noyés sous les tâches administratives. Il faut des mesures de simplification. Il faut aussi du renfort pour le travail infirmier et administratif. Enfin, il faut investir de l’argent pour pouvoir engager des travailleurs qui œuvrent à la prévention, et qui aident les gens à gérer les difficultés liées aux quarantaines. »
La députée de gauche plaide également pour la mise en place de centres de test locaux accessibles à pied, partout dans les grandes villes, ainsi que d’équipes de testing mobiles à déployer sur les lieux de travail et dans les écoles.
« Le personnel des soins de santé est aujourd’hui une population sinistrée, poursuit Sofie Merckx. Nos collègues tombent comme des mouches. La médecine de première ligne est laissée livrée à elle-même, entre les tâches administratives interminables, le manque de soutien logistique, la capacité de test insuffisante et les labos débordés.
La situation du personnel dans les hôpitaux est catastrophique. Avant la crise du covid, un peu plus de 3 infirmières et infirmiers sur 10 présentaient un risque de burnout. En mai dernier, ils étaient 7 sur 10. Il y a urgence. »
La députée fédérale ne cache pas son indignation face aux propos du nouveau ministre de la Santé : « Ce qui me fait bondir, c’est que le ministre Vandenbroucke (PS) n’arrête pas de répéter qu’il n’est pas possible de débloquer rapidement les fonds promis pour les soins de santé. Comment ose-t-il ? Il a dit jeudi au parlement ‘ne pas vouloir improviser’. Mais, sur le terrain, nous sommes bien obligés d’improviser tous les jours, nous… »