Marc Botenga (PTB) : « Non à la nouvelle taxe carbone européenne. Arrêtons de faire payer les gens »
Le marché carbone européen (ETS) va être étendu aux combustibles fossiles de chauffage et du transport routier, y compris l’essence et le gaz. C’est ce qu’une majorité du Parlement européen (partis traditionnels belges inclus), vient de voter. « Encore une taxe qui va frapper les gens de plein fouet, déplore Marc Botenga, député européen du PTB. Et qui ne nous permettra de réaliser nos objectifs climatiques pour autant… »
Le marché carbone européen (ETS) va être étendu aux combustibles fossiles de chauffage et du transport routier, y compris l’essence et le gaz. C’est ce qu’une majorité du Parlement européen (partis traditionnels belges inclus), vient de voter. « Encore une taxe qui va frapper les gens de plein fouet, déplore Marc Botenga, député européen du PTB. Et qui ne nous permettra de réaliser nos objectifs climatiques pour autant… »
L’inclusion du transport et du chauffage dans le système européen ETS va coûter cher aux citoyens. Un ménage belge moyen qui se chauffe au gaz paiera 170 euros de plus sur sa facture annuelle. La réforme entraînera aussi une hausse des prix à la pompe : 10 cents en plus par litre d’essence et 12 pour le diesel. « Alors que tout le monde redoute une nouvelle crise énergétique pour l’hiver prochain, l’Union européenne fait grimper les factures des gens, dénonce Marc Botenga. C’est tout simplement inacceptable. »
La réforme prétend fixer le plafond de la surtaxe à 45 euros par tonne de carbone émise jusqu’en 2030. C’est exactement le prix que la France a dû geler suite à la résistance des Gilets jaunes. « Mettre la taxe européenne au niveau qui a déclenché la révolte en France, comment osent-ils ?, s’indigne le député PTB. En plus, ce n’est pas un plafond figé. Il n’y a donc aucune garantie. » En cas de demande importante pendant l’hiver, les prix du gaz et de l’essence pourraient véritablement exploser, selon l’Institut de recherche sur les conséquences climatiques de Potsdam.
En outre, selon le PTB, cette nouvelle taxe carbone européenne ne permettra pas de réaliser les objectifs climatiques. Entre 2009 et 2019, les émissions de l'industrie ont baissé d'à peine 2 %. L’objectif nécessaire reste une réduction de 100 % d'ici à 2050. L’accélération des réductions proposées ne suffisent pas. « Plus fort encore, même les allocations gratuites de ‘permis de polluer’ continueront jusqu’en 2034. remarque Marc Botenga. Donc pendant qu’on taxera les gens, les entreprises continueront à se faire du profit sur le dos du climat. »
Le texte a été soutenu par les eurodéputés de tous les partis traditionnels MR, PS, Ecolo et Les Engagés. Le PTB a été le seul parti francophone à voter contre. Le parti de gauche authentique, lui, veut sortir de la logique du marché et obliger les entreprises à investir dans la réduction de leurs émissions. Le PTB demande des normes contraignantes pour les secteurs couverts par l’ETS, afin de transformer radicalement leurs processus de production. « Sortons du logiciel libéral, conclut Marc Botenga. Il faut un switch public, avec des investissements massifs pour un grand plan public d'isolation des bâtiments afin de faire baisser les factures et d’avoir un vrai effet sur le climat. »