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Marc Botenga, député européen : « Ce scandale confirme le problème de la culture de l'argent au Parlement européen »

« Le Parlement européen est un lieu d’entre-soi où règne une culture de l'impunité. Il faut que cela change. » Marc Botenga, député européen PTB, ne mâche pas ses mots suite au scandale de corruption qui a secoué le Parlement européen.

Lundi 12 décembre 2022

Ce week-end, on a appris que le parquet belge enquêtait sur cette affaire. Quatre personnes, dont Eva Kaili, la vice-présidente du Parlement, ont été placées en détention. On les soupçonne d’avoir reçu des sommes d'argent du Qatar. Le PTB a obtenu la tenue d’un débat spécial sur la question lors de la session plénière du Parlement européen. Le parti de gauche exige surtout des mesures structurelles pour lutter contre la corruption et les conflits d'intérêts, y compris via des grands groupes financiers.

« Je crains que ce scandale ne dépasse ce que nous lisons dans la presse pour le moment, déclare Marc Botenga. Eva Kaili ne peut pas rester en fonction, évidemment, mais nous devons nous pencher sur les structures. Toutes sortes de lobbies exercent leur influence au sein du Parlement européen. C’est monnaie courante. Il n’y a pas de réelle transparence. » Le groupe social-démocrate est touché en plein cœur. Outre la vice-présidente sociale-démocrate du Parlement européen, Eva Kaili, des noms de sociaux-démocrates belges et italiens figurent également dans le dossier.

Le PTB souligne que la présomption d'innocence doit s'appliquer à tous, mais estime que l'ONG Transparency International a raison de parler de « culture de l'impunité » et d'absence de contrôle indépendant. Le parti demande donc la création d'un comité de contrôle déontologique doté de réels pouvoirs d'investigation. Cela devrait également permettre de se pencher sur d’autres institutions européennes. « La Commission européenne préférerait un comité déontologique ‘inoffensif’, déclare M. Botenga. Nous devons utiliser ce scandale pour créer une transparence et un contrôle réels. » Le parti appelle également à un renforcement urgent des règles existantes en matière de conflits d'intérêts et de portes tournantes au sein des institutions européennes.

Pour le parti de gauche, ce scandale illustre une fois de plus que les revenus et les défraiements élevés des députés européens ne constituent pas une garantie contre la corruption. « C'est tout le contraire, estime Marc Botenga. Ils créent une forme de déconnexion. En raison de leurs revenus élevés, les députés européens perdent facilement tout sens de la réalité. Le problème est que les députés européens ne vivent pas comme des gens ordinaires, mais plutôt comme la bourgeoisie européenne. C’est pourquoi nous proposons régulièrement des réductions drastiques de leurs revenus. » C'est également la raison pour laquelle les élus du PTB vivent avec le salaire moyen d'un travailleur.

Le PTB souhaite qu’en plus des flux de financement illégaux, on discute aussi des formes d'influence légales et d'éventuels conflits d'intérêts. Le parti de gauche rappelle que selon des estimations l'eurodéputé Open-VLD Guy Verhofstadt toucherait jusqu'à 300 000 euros par an, grâce à des fonctions annexes, notamment au sein de la société d'investissement Sofina, et ce en plus de son salaire. C’est ce qu’a révélé le site web Politico. Le site web l’a proclamé ‘plus grand hustler’ du Parlement européen. « Quelle indépendance avez-vous réellement, en tant que député européen, si vous gagnez des dizaines de milliers d'euros par mois à côté de votre travail ?, s’interroge Marc Botenga. Cela soulève au moins la question du conflit d'intérêt. »